Pour comprendre cet élément pittoresque, il faut remonter au début du mois de mars. A l’époque, ce commissariat est repeint discrètement, et l’initiative est revendiquée sur internet par un mystérieux groupe baptisé « toto squad ». Les auteurs expliquent : « le fait de repeindre le commissariat de Chantenay est pour nous un acte symbolique visant à dénoncer les violences policières commises ces dernières années. […] Il est urgent et nécessaire de s’opposer aux attaques de la police et du gouvernement, ne plus se laisser faire. » Dans le communiqué, l’impunité des « actes fascistes des groupes militants d’extrême droite sur Nantes et les liens étroits entre la police et ces derniers » sont également dénoncés. Il semble que ce soit un écho au contexte local très tendu : à Nantes, les groupes néo-nazis multiplient les exactions depuis des années dans une impunité qui étonne la population.

Au début du mois de mars, l’initiative passe plutôt inaperçue. Et, comme souvent, la stratégie des autorités est d’effacer au plus vite ce genre d’acte de désobéissance. Une équipe de nettoyeurs munis karchers interviennent. Mais ils ne parviennent pas effacer la peinture située en hauteur, et l’édifice reste balafré. Ils reviennent quelques jours plus tard, sans succès.

Le confinement commence le 17 mars. Les opérations de nettoyage sont réduites dans la métropole. Et le semaines passent, les violences policières continuent, et le commissariat de Chantenay reste durablement coloré. Une trace durable et ironique de la défiance à l’égard du pouvoir.

Communiqué du groupe « toto squad » trouvé sur internet : https://nantes.indymedia.org/articles/49219