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À partir de ce lundi 16 mars, nous reportons les événements publics annoncés dans notre programme jusqu’à ce que l’évolution du coronavirus et de la gestion étatique de la crise qu’il provoque permettent à nouveau l’ouverture du lieu. Avec la situation d’autres pays en tête (pour certaines, beaucoup plus avancés dans la propagation du virus comme de l’arsenal gestionnaire mis en place par l’État) il est nécessaire de réfléchir à ce qu’il se passe en ce moment, à l’évolution des normes, au monde qui change, vite, et avec chacun cloîtré chez soi.

Un peu partout, on commence à réaliser que l’on se retrouve bien vite pris en étau par une menace virale à ne pas traiter à la légère et par l’État qui, comme toujours dans des situations de crise en profite pour mettre en place de nouveaux outils de contrôle et de répression, pour expérimenter en même temps qu’il institutionnalise un rapport au monde répressif, hygiéniste et atomisé, et dont les mesures d’exceptions qu’il implique ne manqueront pas, comme toujours, de survivre à ladite crise.

En tout état de cause, nous restons solidaires de celles et ceux que la « gestion optimisée » de l’épidémie laisse de côté, ceux et celles qui sont et seront contraints de travailler, de soigner, solidaires des travailleurs ubérisés ou sans papiers, privés de chômage technique et d’indemnisations, ainsi que tous ceux qui payeront cher le prix de cette expérimentation d’isolement à grande échelle. En premier lieu, c’est aux enfermés de la machine carcérale française et internationale que nous pensons aujourd’hui, qui pourraient se révolter face aux conditions de torture qui leur sont déjà infligées « exceptionnellement » depuis le début de l’épidémie, en plus de la normalité continue de la situation intolérable, et par définition confinée, d’incarcération qu’ils subissent déjà. Le courage immense des prisonniers révoltés de ces dernières semaines en Italie ainsi que leur terrible répression sont autant de raisons de ne pas les laisser seuls dans la puanteur de leurs cellules.

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