Nouvelles attaques contre le Rosier (Zad).

Depuis plus d’un an, le Rosier est régulièrement la cible d’attaques, d’intimidations et de coups de pression de la part de leur voisin.e.s, elles/eux aussi squatters.

Après l’abandon du projet d’aéroport, les habitant.e.s de la Riotière ont signé une Convention d’Occupation Précaire concernant la parcelle du Rosier sans consulter celles/ceux-ci et malgré leur opposition à ces COP.

Depuis lors, les habitant.e.s du Rosier ont l’impression que les habitant.e.s de la Riotière essaient de les pousser à partir afin de s’approprier le Rosier. Des habitant.e.s de la Riotière ont construit des installations agricoles à côté du Rosier et appelle ça « Le Rosier Nord ».

Il y a quelques jours, une caravane appartenant au Rosier, situer sur le jardin du rosier,, à côté du hangar Sème-Ta-Zad, a disparu. A la place, est apparu une autre caravane, occupé par un ami des gens de la Riotière.

Les habitant.e.s du Rosier on essayé de savoir ce qu’il s’était passé, sans obtenir beaucoup de réponses de la part de l’occupant de la caravane. Épuisé.e.s par les embrouilles à répétition et desemparé.e.s par la situation, illes en ont parlé autours d’elleux et nous avons ainsi pris connaissance de ces évènements. Nous avons décidé, à deux, de nous rendre sur place pour intervenir. Nous n’habitons plus sur la Zad, mais nous avons une longue histoire au Rosier. Nous connaissons les différents collectifs qui s’y sont succédé depuis 2008. L’un d’entre nous y a même longtemps habité, dans la caravane qui a disparu. Il a ensuite donné cette caravane aux habitant.e.s du Rosier.

Nous sommes régulièrement informé des menaces et coups de pression que subit le Rosier et nous avons déjà notre parti pris dans l’histoire. Très souvent, les faits sont floues, insidieux, improuvables et soumis à la controverses et on se sent impuissants à y faire face. Cette fois-ci, on a pas envie de laisser passer.

Vendredi [25 octobre 2019], nous sommes donc allé discuter avec l’occupant de la caravane, J-G. Nous lui avons demandé ou était l’autre caravane, celle qui a disparu. Il nous a dit qu’il n’en savait rien et qu’il n’avait rien à voir avec ça. On lui a demandé s’il avait demandé aux habitant.e.s du Rosier avant d’installer la caravane dans leur jardin. Il nous a dit que non, qu’il ne voulait rien avoir à faire avec elles/eux. Il nous dit qu’il a demandé aux habitant.e.s de la Riotière. Il nous demande de baisser le ton, tout en lui-même se mettant à crier.

V. qui habite la Riotière, arrive en entendant l’altercation. On lui demande si c’est lui qui a pris la caravane, il nous dit « non » on lui demande s’il sait qui l’a prise et où elle est et il nous dit qu’il ne sait absolument rien au sujet de cette caravane. On lui dit qu’il se moque de nous, qu’on est sûr qu’il sait quelque chose, et qu’on aimerait savoir ce qui s’est passé. On lui demande si c’est lui qui a autorisé J-G à s’installer ici, il nous dit non, mais quelques minutes après il revient dessus. On essaie de savoir où se trouve la caravane du Rosier, mais J-G et V. nous disent tout les deux qu’ils n’en savent rien.

On retourne dans la cuisine collective du Rosier faire le point sur la situation. On décide de revenir voir J-G pour lui dire qu’il ne peut pas rester ici, qu’il doit soit laisser la caravane qu’il occupe pour remplacer celle qui a été volée, ou au minimum, partir avec la caravane. On se montre ferme là-dessus. Il nous demande si c’est des menaces. On lui dit que non, qu’à défaut d’accord du collectif du Rosier, il ne peut juste pas rester là, que la moindre des choses aurait été d’au moins leur demander avant de s’installer. Il me demande où j’habite. Je lui donne mon adresse, il me dit qu’il va venir chez moi avec des potes à lui pour me mettre la pression. Puis, il me menace avec une hachette, la brandissant au dessus de ma tête. Il me menace aussi avec ses poings mais ne me frappe à aucun moment. V. reviens soutenir J-G, nous reprenons la discutions avec lui. Rapidement, V. retourne vers la Riotière tout en continuant à discuter. On se retrouve à marcher quelques pas avec lui. Il nous demande d’arrêter de le suivre. On lui dit que c’est lui qui est venu discuter et que la discussion n’est pas fini. Il pousse plusieurs fois le bras de P. (l’un de nous deux), dans une attitude de défiance et de provocation. On essaie de continuer à discuter, mais il essaie de baffer P. qui arrive à esquiver. V. et P. essaient d’en venir aux mains mais G. (le 2e d’entre nous) les sépare. V. reviens à la charge et frappe P. au visage, qui répond par un coup de pied à la jambe. Les deux décident de s’en tenir là.

On retourne à la cuisine du Rosier et un habitant nous dit que d’après une discussion qu’il a eu avec J-G, un certain K., que nous ne connaissons pas, semble impliqué dans la disparition de la caravane. Nous partons trouver K. et nous lui demandons s’il sait quelque chose au sujet de la caravane. Il nous reçoit courtoisement et nous répond « Ah oui, la caravane, c’est V. qui me la donné, c’était pas pour moi, mais pour un autre pote. »

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Le lendemain [samedi 26 octobre 2019], nous sommes retourné au Rosier. La veille nous nous sommes montré ferme avec J-G. Ce jour là, on souhaitais discuter plus calmement, demander à J-G s’il a un autre endroit ou mettre sa caravane, s’il a besoin d’aide pour la déplacer. Lui demander aussi s’il comprend pourquoi on est énervé. Si lui trouvait une autre caravane à la place de la sienne, avec quelqu’un qui dort dedans, il serait sans doute énervé aussi. Devant la caravane occupé par J-G, il y a des palettes posé au sol, l’ancien plancher de la yourte collective du Rosier. On s’assoie sur ces palettes, presque au niveau du sol, pour indiquer notre intention de discuter. J-G nous gueule de partir, nous crache aux pieds puis il nous dit que pour lui, ce n’est vraiment pas le moment de discuter. Nous ne bougeons pas et nous commençons a expliquer le motif de notre visite. Il sort en furie de sa caravane en brandissant une hachette. Il la brandit vers ma tête, tremblant de tout son corps, et abat la hachette à dix centimètres de ma cuisse, cassant la palette sur laquelle je suis assis. Une amie à lui sors de la caravane et nous dit de partir, qu’il nous a déjà dit qu’il ne voulait pas discuter. Je reste assis. Je lui dit que s’il ne veut pas partir, il faut bien qu’on discute du problème. Il attrape une grosse barre de bois et me menace avec, il fait de gros mouvements avec et la barre me passe plusieurs fois près du corps sans que je puisse juger s’il me manque délibérément. V. arrive et se joint à la discussion. On le confronte sur le fait qu’on sait que c’est lui qui a donné la caravane. Ce qu’il fini par reconnaître – à demi mots – en affirment qu’elle est ailleurs sur la Zad. Je suis toujours assis sur la palette. J-G me donne un coup de pied (pas très fort) sur le nez. Je ne répond pas et je continue à discuter avec V. Celui-ci, nous dit qu’il voit pas pourquoi il parlerait avec nous de la caravane.

Trois autres personnes arrivent, visiblement appelé en renfort pour nous intimider. On essaie de discuter avec eux, mais ils nous disent qu’ils ne veulent pas discuter et restent bras croisés autour de la caravane. Deux habitants du Rosier viennent rejoindre la discussion. V. accuse P. de l’avoir frappé la veille. Il nie avoir provoqué la bagarre et avoir porté le premier coup. Toute discussion semble impossible. Nous repartons avec le sentiment que nous avons fait tout ce qu’on pouvait pour amorcer une discussion.

Analyse

Les enjeux cachés de cette histoire, nous semblent être une guerre de territoire. Nous pensons que la  Riotière essaie de remettre en cause le droit d’usage du collectif du Rosier sur les terrains occupés depuis 2007 par les différents collectif du Rosier qui se sont succédés.

La situation n’est pas isolée sur la Zad. Des conflits similaires existent à plusieurs endroits, les cabanes et caravanes entre la Wardine et le Moulin subissent aussi des pressions de la part de ces deux lieux qui ont signés des COP.

Perspectives

    Nous n’avons plus beaucoup de perspectives pour faire face à la situation. Nous répugnons a monter une milice – comme cela semble l’usage sur la Zad – pour défendre nos propres intérêts. Nous nous demandons donc quels autres moyens collectifs existent pour faire face à cette situation.

    Nous vous appelons à vous ressaisir de ce conflit de la façon qui vous semblera opportune. Si vous pouvez discuter avec les gens de la Riotière, et mieux comprendre leur position, ça peut être précieux.

    Ça pourrait être chouette si vous connaissez un endroit ou J-G pourrait poser sa caravane dans un endroit calme. (Sachant qu’il ne souhaite pas forcément s’installer ailleurs et qu’il risque de prendre des propositions comme une pression pour le faire partir du Rosier).

    Une piste serait peut-être aussi que des personnes extérieures définissent avec les habitant.e.s de la Riotière et du Rosier, quelles sont les terrains à l’usage de la Riotière et quelles sont ceux qui sont à l’usage du Rosier. (A notre avis la séparation est plutôt évidente, grâce aux délimitations fixées par les clôtures de la Riotière, mais ça va mieux en le disant). Ça nous semble dommage d’en arriver à des solutions comme ça, plutôt que de privilégier l’intelligence de bon voisinage, mais nous avons l’impression que la Riotière est prête à utiliser toute zone de flou à son avantage et qu’il vaut mieux formaliser. Suite à de nombreux conflits entre V. et des habitant.e.s du Rosier, nous trouverions souhaitable que V. ne vienne plus sur le terrain du Rosier sans y être invité.

    Nous pensons que V. devrait rendre la caravane qu’il a « emprunté » au Rosier ou leur donner une autre caravane en remplacement.