7 Mars à Nantes : “Fieres, Déter’ et Révolutionnaires”

– Grosse manifestation féministe déterminée. La police gaze le cortège –

récit trouvé sur le blog de Nantes Révoltée

Ce samedi 7 mars, une grande marche nocturne féministe était organisée dans les rues de Nantes. Une manifestation non mixte, déterminée et puissante, avec une grande créativité. Parmi les nombreux visuels, plusieurs banderoles, un grand char en forme de cœur situé à l’avant du cortège accompagné du slogan « visons le cœur du patriarcat », des fumigènes de couleurs … Avant le départ, des discours et des témoignages d’agressions sont lus par plusieurs femmes. Des manifestantes réalisent la performance « un violeur sur ton chemin », une danse et une chanson venue du Chili.

Le cortège, compact, va emprunter la rue des Galeries Lafayette en réalisant un très grand nombre de tags, et des collages d’affiches massif. La mairie et la préfecture sont aussi copieusement redécorées. Une effigie sans tête représentant le symbole de l’autorité et du capitalisme, avec des billets, est accrochée à la balustrade de la préfecture et brûlée sous les acclamations. La manifestation repart, et tente d’emprunter la rue passant derrière le bâtiment pour retourner vers le centre-ville, mais la police bloque le passage.

Une manifestante qui se trouvait à l’avant raconte : « on suivait notre parcours et en tournant, les flics ont bloqué l’accès sans raison et sans aucune discussion évidemment. On a tout fait pour leur demander de nous laisser passer mais ils nous poussaient violemment. Derrière la bac avançait. Ils ont sorti les matraques, ont commencé à nous faire reculer en poussant et donnant des coups. On était pourtant hyper soudées et on lâchait pas mais ils ont gazé donc on a rien pu faire. On ne pouvait passer nulle part. Les policiers nous poussaient alors qu’il y avait l’escalier derrière nous, et n’hésitaient pas à donner des coups. C’était hyper choquant de voir ces flics violenter comme ça une manif de femmes. »

A partir de là, le cortège sera fortement encadré par des dizaines d’hommes armés, façon nasse mobile, comme lors des récentes grosses manifestations nantaises. Le passage est à nouveau bloqué au niveau de la cathédrale. De retour au niveau de Bouffay, les agents courent dans tous les sens, dans un état de nervosité extrême. Le parcours finit à grand renfort de slogans à la croisée des trams, bloquant la circulation, toujours sous haute présence policière. La soirée prendra fin après 22H, au terme d’une longue et puissante manifestation où la voix des femmes aura résonné dans la ville.

Un autre rendez-vous est fixé dimanche à midi Place Royale, suivi d’une manifestation à 15H.

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DES FEMMES INFATIGABLES !

LA POLICE EMPECHE LE DEFILE DU 8 MARS

Résumé de ce weekend par Nantaises en lutte trouvé sur facebook

Comme tous les ans, pour célébrer la journée de luttes pour les droits des femmes, des manifestations étaient au programme.
Cette année ce sont plusieurs rendez-vous qui étaient fixés durant le weekend.

Samedi 7 mars, une manifestation nocturne était prévue à 19h. A la croisée des trams à Commerce, des centaines de femmes se retrouvent dans une ambiance joyeuse. De très nombreuses pancartes et banderoles sont déployées. Un cœur géant a été confectionné et porte la phrase suivante : visons le cœur du patriarcat. Le cortège s’élance cours des 50 otages et prend la rue des Galeries Lafayette. Les vitrines sont recouvertes de tags et collages. La créativité ne manque pas. Il faut dire que l’actualité est particulièrement violente : Les Césars récompensent un violeur, les colleuses qui dénoncent les violences ne sont pas entendues, le gouvernement fait appel au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Mais la situation bouge. Les femmes sont dans la rue et n’ont ni honte ni peur de crier leur colère. Les slogans s’enchainent sans répit. Le cortège passe devant la mairie où des œufs de peinture, couleur rouge « sang » sont jetés sur la façade.

Devant la préfecture une marionnette géante symbole du patriarcat et du capitalisme est brûlée. Puis la police décide de couper la route aux femmes en empêchant le cortège d’avancer. Aucune discussion n’est possible avec eux. Ils décident de pousser les femmes, en leur donnant des coups, puis ils lancent les gaz. Pourtant le cortège reste soudé, solidaire et continue de faire face pendant un long moment. La colère des femmes est à son comble. Pourquoi la police empêche-t-elle les femmes de marcher dans la rue ?
Finalement, à force d’insistance le cortège finit par avancer mais les flics ne lâchent plus les femmes et bloquent tous les accès du parcours prévu, y compris le passage devant l’hôtel Ibis pour soutenir les femmes grévistes. C’est donc un retour vers le centre ville. Dans une énergie incroyable, les femmes font courir la police le long du cours des 50 otages, ils ne savent plus où donner de la tête. La manifestation se termine dans une ambiance festive à la croisée des trams.

Ce dimanche, infatigables, un millier de femmes se retrouvent Place Royale. Avec la même énergie que la veille le cortège s’élance pour tenter cette fois ci de faire le parcours. Devant la préfecture, de tags fleurissent sous les yeux des flics postés sur la préfecture. Les slogans « Les féministes détestent la police » et « Flics violeurs assassins » sont chantés devant eux. La violence de la veille ne passe pas.
Arrivées à Duchesse Anne les femmes espèrent enfin pouvoir aller jusqu’à la gare comme prévu. Mais une fois de plus la police bloque le passage. La BAC et la CDI décident de gazer sans attendre. Le message est clair : Femmes rentrez chez vous. Pourtant les femmes ne lâchent pas, les slogans s’enchainent. Le cortège se reforme. La police gaze à plusieurs reprises obligeant les femmes à reculer vers le miroir d’eau. Mais aucune ne rentre chez elle. Certaines s’assoient sur les lignes de tram et continuent de chanter. Infatigables on vous dit ! Au bout d’un long moment, alors que la police s’approche de plus en plus et que la BAC se fait menaçante, la cortège repart dans le centre ville, s’arrête Place Graslin, monte sur les marches, et chante de nouveau. Puis direction le Gaumont. Les femmes ne digèrent pas la récompense à Polanski. La colère ne retombe pas. La rage est bien présente. Les femmes ne feront pas marche arrière. D’autant que les violences policières s’intensifient. Non seulement les flics ne prennent pas nos plaintes mais en plus ils nous tapent dessus. Au terme de ce weekend, nous pouvons le dire : Les féministes détestent la police.