La fable selon laquelle les légalistes auraient collaboré avec l’État pour expulser on ne sait qui est une très mauvaise falsification de ce qui s’est passé sur la zad au printemps 2018.

La route a été rendu circulante et nettoyé de ses chicanes après l’abandon, parce que c’était souhaité par la quasi totalité des composantes locales, notamment pour ne pas se couper du voisinage dans un moment où nous avions énormément besoin de son soutien. Ce n’était alors pas les chicanes sur la route qui allaient nous protéger des tanks de la police, mais bien la possibilité de faire des barricades sur les divers points d’accès au bon moment avec un soutien large pour les tenir, les ravitailler et les renforcer par d’autres mobilisations. Il a été jugé à ce moment là plus important de se donner le plus de chances possibles de garder le maximum de lieux de vie, d’activités et de possibilités de résistance fonctionnelle – que de se focaliser sur symbole des chicanes sur une route ou d’entrer dans une guerre contre la réfection de fossés. Cela peut toujours se discuter et a été effectivement longuement débattu, toujours est il que l’objectif était bien d’empêcher des expulsions, toutes les expulsions, plutôt que d’y contribuer en quoi que ce soit.

La possibilité de mobilisation forte et immédiate a malheureusement été très fortement fragilisée après la remise en circulation de la route, quand des personnes ont continué à empêcher les travaux, à ramener ainsi prématurément la présence des flics sur zone et à faire chuter le soutien local juste avant le démarrage annoncé des expulsions. Tout en désignant des lieux à expulser, ceux du bord de route- et en servant la soupe à l’État sur ces tentatives de divisions entre bon et mauvais zadiste . Si l’on doit parler d’une malheureuse contribution à la légitimation de l’opération d’expulsion et à la fragilisation des capacités réelles de résistance du mouvement, elle se situe plutôt là..Précisons que la cabane de lama fâché qui avait été démontée auparavant sur la d281 dans une des journée de nettoyage de la route suite à une décision majoritaire mais controversées n’était pas habité. Aucun lieux de vie habité n’a été démonté par qui que ce soit du mouvement.

Le projet de l’Etat était d’expulser le plus de lieux possibles sur la zad. Les négociations étaient bloqués avant le début des expulsions du 9 avril, justement parce que la position de l’ensemble du mouvement était – évidemment – qu’il n’y ait aucune expulsion. L’Etat s’était juré d’en faire pour se venger de l’abandon de l’aéroport et pouvoir raconter devant les caméras qu’il avait remis de l’ordre dans la zone de non-droit. L’État aurait sans aucune doute, début de négociation avorté ou non, expulsé tous les lieux qui l’ont été. Il en aurait expulsé bien plus s’il n’y avait pas eu et une résistance sur le terrain doublée d’une nouvelle tentative de négociations dans un moment de courte trêve assortie d’un ultimatum. L’objet des négociations a été d’endiguer au maximum la seconde vague d’expulsion et que l’ensemble de la zad ne se fasse pas raser. La grosse majorité des lieux de vie encore debout ont choisis cette voie. D’autres ont opté pour une logique sacrificielle pour des raisons qui leur appartiennent. Ils l’ont fait librement et ont décidé d’une unique résistance physique. Sans d’ailleurs forcément la mettre en oeuvre réellement sur les lieux de vie qui avaient fait ce choix. Contrairement à ce que racontent les fables servies sur indymedia et consorts, les personnes qui vivent encore sur la zad ont appelé à résisté et résisté physiquement et de multiples autres manières face à l’État contre toutes les expulsions, y compris celles des lieux qui leur crachaient la gueule.

Fantasmes paranoïaques mis à part, personne ici n’a « aidé » à de quelconques expulsions de lieux de vie habités ni ouvert des barricades pendant de smoments d’expulsion.
Mais il est apparemment convenu pour un certain nombre de personnes d’aller chercher des coupables chez leurs voisins, en inventant pour ce faire des collaborations imaginaires, plutôt que d’assumer ses propres choix et leurs limites. Et de continuer à diffuser des fables…