En début d’après midi, ce dimanche 16 février 2020 une cinquantaine de personnes se sont rendues aux Rosiers pour signifier à 4 personnes qu’ielles doivent quitter le lieu.

    Cette décision est le résultat de deux réunions mandatées par l’Assemblée des Usages (1). A ces deux réunions étaient présent.e.s une cinquantaine de personnes habitant au Rosier, à Bellevue, au Tertre, à la Maison Rose, à la Rolandière, au Liminbout, aux Cent Noms, à St Jean du Tertre, à la Wardine, à la Noé Verte, au Dôme, aux Vraies Rouges et aux Fosses Noires, ainsi que des membres de Copains, des Naturalistes en Lutte, de Poursuivre Ensemble et de la Coordination.

    Résumé des raisons qui ont amené à cette décision :

    L’un est arrivé à la Wardine post-expulsions 2018. Il a profité de la semaine de vacances des membres du collectif de la Wardine pour s’auto-déclarer habitant du lieu, embrigadant à sa suite quelques personnes accueillies en usant de manipulations et de mensonges. Le collectif de la Wardine a proposé à cette personne de s’installer et de faire partie du même collectif. L’expérience a duré un an et demi, à grands recours de médiations, pour essayer tant bien que mal de faire commun avec cette personne, au détriment de nombreuses personnes accueillies, qui ont été manipulées, notamment dans le but d’entretenir ou créer des conflits au sein de la zad. Le collectif de la Wardine a fini par exclure cette personne, clairement nocive pour un collectif et une dynamique d’accueil positive. Cette personne a profité d’une opération policière à l’encontre d’habitant.e.s de la zad, pour s’installer discrètement aux Rosiers. Depuis ce jour, il accueille toutes les personnes arrivant au Rosier, usant de manipulations et de mensonges pour les retourner contre Amalia, Vincent et Xavier (habitant.e.s des Rosiers depuis plusieurs années), et contre l’ensemble des composantes de la zad.
   
    Le couple est arrivé courant décembre accompagné de leurs 4 chiens. Ceux-ci se sont approchés des bêtes dès le 1er jour et il leur a été dit que les chiens non tenus n’étaient pas possible au sein de ce lieu. Ielles ont décidé de ne pas en tenir compte et plusieurs altercations ont eu lieu autour de ce thème. L’apothéose eut lieu le 18 janvier. Ielles étaient partis faire une course emmenant un chien et laissant au moins deux libres dans les prairies attenantes. A leur retour, Amalia leur a signifié que quitte à ne pas attacher les chiens ielles pourraient au moins les emmener avec elleux. La tension est montée extrêmement vite, l’un accusant même Amalia d’avoir détaché ses chiens « juste pour m’accuser ».  Le dernier arriva à cet instant ne pris pas du tout le temps de comprendre la situation et se mit à hurler, très agressif, au visage de Vincent qui portait son bébé de 7 semaines dans les bras. Lorsque nous avons dit que si les chiens s’approchaient encore de la bergerie, il y aurait représailles. L’un d’eux déclara que de toute façon « il brûlerait tout et tuerait le gosse » . Au cours des dernières années sur la zad, beaucoup trop de brebis, vaches et poules ont été tués par des chiens de personnes qui refusent de les surveiller correctement. Cette situation de menace constante sur les troupeaux est invivable pour les paysan.e.s concerné.e.s, sur la zad comme n’importe où ailleurs.

    Il est important de rappeler que cette décision s’inscrit dans un contexte conflictuel depuis plusieurs années. Amalia, Vincent et Xavier sont victimes d’attaques diverses de la part de certain.e.s de leur « voisin.e.s » (personnes nouvellement arrivées sur zone, qui quasiment dès leur arrivée décident  de s’installer « contre les voisins » suite aux discours endoctrinant qui leur est fait) : sabotages des clôtures du troupeau de brebis, menaces verbales, intimidations physiques, harcèlement psychologique, propagande calomnieuse éhontée sur les réseaux sociaux visant à les faire passer pour des monstres normalisateurs et des gros industriels (2)…

    Il ne s’agit pas d’ « expulser » des personnes mais bien de montrer un soutien aux habitant.e.s des Rosiers extrêmement fragilisé.e.s par ce type de situations. Il s’agit d’affirmer collectivement que les personnes accueillies aux Rosiers doivent dorénavant s’accorder sur des bases de cohabitation qui ne rendent pas la vie impossible à leurs voisin.e.s et qui ne mettent pas en danger la solidarité et la construction des usages communs sur ce territoire.

    Nous soutiendrons collectivement les habitant.e.s des Rosiers qui malgré tout ce que certains peuvent raconter de fallacieux à ce sujet se sont toujours engagé.e.s dans les espaces qui permettent la solidarité, la redistribution des ressources et la vie en commun sur ce territoire qu’ielles ont défendu. Nous rappelons collectivement que la cohabitation actuelle n’est pas possible à partir du moment où des bases minimales qui permettent la vie commune sur ce territoire ne sont pas partagées : notamment ne pas laisser ses chiens s’attaquer au troupeaux et aux personnes et ne pas harceler à longueur de temps et menacer, d’autant plus avec des armes, ses voisins.
Demander à des personnes de quitter un lieu n’est pas une chose facile mais nous sommes convaincu.e.s qu’il n’y a aucune autre solution pour permettre un retour à une vie sereine à tou.te.s les habitant.e.s, garantir un cadre de vie sécurisant pour tous et toutes et permettre d’y faire un accueil de qualité dans un cadre clairement défini.

(1) Assemblée mensuelle dédiée aux usages partagés et au développement des communs sur la zad, ainsi qu’à la solidarité avec d’autres expériences de ce type et luttes. Elle est composée d’associations, paysans, naturalistes, voisins, d’habitant.e.s du bocage et de la région.

(2) On reste abasourdi par le degré d’inversion du réel et de propension à la délation quand on découvre par exemple sur certains réseaux sociaux il y a quelques semaines qu’une habitante des Rosiers affirme que ses voisins lui aurait coupé l’électricité  en plein hiver.
Or Amalia et Vincent, la veille de l’accouchement de leur enfant, était justement en train de réparer le tableau électrique défectueux de leurs voisin.e.s après que le réseau ait une nouvelle fois sauté et que ces derniers n’aient rien fait à ce sujet. Ce n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres du type de mythologie conspirationniste que certain.e.s relaient sans aucun discernement.

La commission de l’Assemblée des Usages chargée de la résolution des conflits du Rosier