Certains ont été placés à hauteur de Rambouillet, Versailles et Trappes, occasionnant des retards en cascade, entre 5 et 9 heures, sur la ligne Paris-Chartres dans les deux sens. « Le premier train de la journée a déclenché trois pétards, dans le sens Chartres-Paris, et est arrivé avec 3h30 de retard à Montparnasse. La voie 2bis a été ouverte vers 7h15. Dans le sens Chartres-Paris, sept trains ont accusé des retards de 45 minutes à 1h30 et un train a été supprimé. Dans le sens Paris-Chartres, trois trains ont pris du retard et un train a été supprimé. Un premier départ était annoncé vers 8h15, mais le premier train de la journée n’est parti qu’à 8h54.

 

Les lignes Amiens-Paris et Compiègne-Paris ont également connu des perturbations. Selon la SNCF, ces retards s’expliquent par une « panne de signalisation » entre Clermont-de-l’Oise et Laigneville, peu avant 7h. Il s’agirait d’un blocage de barrières à un passage à niveau. La SNCF a ajouté que « plusieurs actes de malveillance entre Compiègne et Creil et à Longueil » ont continué de perturber le trajet des TER se dirigeant vers Paris Nord ». Il s’agirait de plusieurs pétards placés sur les voies. Il y a eu de nombreux retards et deux trains ont du être annulés. (cf ci-dessous)

Vers 7h10, un « acte de malveillance » a été commis sur la ligne N du Transilien. La SNCF signale que le trafic est « fortement ralenti entre Rambouillet et la gare Montparnasse ». « Un acte de malveillance a été commis près de La Verrière ».

En début de matinée du lundi 23 décembre, des pétards de voie ont été posés sur la voie ferrée entre Compiègne et Creil, occasionnant des retards sur la ligne Compiègne-Paris. « Ces pétards ont été déposés avant le passage du premier train de la matinée, circulant entre Compiègne et Paris. En cascade, le retard de ce premier train en a engendré d’autres sur les trains suivants. Lundi 16 décembre, des faits similaires avaient été constatés entre Clermont et Creil. »

[Repris de divers articles de presse]

[On reproduit un article du Parisien en date du lundi 6 janvier 2020, qui fait état de plusieurs actes de « sabotage » dans l’Oise et ailleurs en région parisienne ces derniers jours. Là où les flics débloquent au bout d’un quart d’heure des dépôts de bus ou de tram bloqués par des dizaines de personnes, d’autres (pas nécessairement aussi nombreuses) causent des retards conséquents en bloquant la signalisation ou les barrières des passages à niveau, ou encore en plaçant des pétards « de sécurité ». Bien évidemment, à chaque fois que d’autres moyens que la grève sont utilisés, les syndicats se dissocient de ces actes, ici un syndicaliste de la CGT]

Les sabotages sur les rails sèment la discorde chez les grévistes de l’Oise

Expression de la colère pour les uns, sabotage contre-productif pour les autres… Les pétards installés sur les voies près de Creil divisent les syndicats, qui craignent de se mettre définitivement à dos les usagers.

Une détonation retentit au passage du train et, pour les usagers à bord, c’est le signal du début des ennuis. Depuis décembre et le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, la circulation des trains régionaux est fortement impactée dans l’Oise.

Dimanche, la direction régionale des Hauts-de-France de la SNCF était pourtant toute heureuse d’annoncer une amélioration du trafic pour ce lundi, avec 4 TER sur 10. Résultat ? Une pagaille générale et des trains dépassant l’heure de retard.
Car le plan de circulation annoncé, et d’ailleurs identique pour ce mardi, ne prend pas en compte une autre réalité de la grève : les sabotages. Des « actes de malveillance », annoncent les écrans de la SNCF, qui se multiplient depuis le début du mouvement social.

Dans l’Oise, ils sont de plusieurs types. Mais deux modes d’actions reviennent souvent : le blocage de la signalisation ou des barrières au niveau des passages à niveaux et le placement de « pétards » sur les rails. Ce lundi, les usagers de la ligne Compiègne-Paris et Amiens-Paris auront souffert des deux.
« On est parti à 7h07 de Compiègne », raconte Guillaume Toussaint, usager et membre du collectif Sncfvamtuer. « Nous sommes arrivés à 9h30 à Paris au lieu de 8h11. »
Sur leur trajet, plusieurs incidents sont survenus entre Pont-Sainte-Maxence et Creil. « On a eu une détonation avant Rieux, puis un nouvel arrêt juste après, avec cette fois un problème de signalisation bloquée. Ensuite, on a été arrêté deux fois à cause de pétards sur les voies avant Creil », soupire-t-il. Ces actions ont entraîné d’autres retards et l’annulation de deux trains.

Ces « pétards » ne sont pas ceux que l’on trouve dans le commerce. Il s’agit d’un outil de signalisation, qui prend la forme d’une capsule explosive munie de griffes qui se fixent au rail. Cette dernière explose lorsqu’elle est écrasée par les roues d’un train.
Leur but? Attirer l’attention du conducteur sur un danger potentiel ou prévenir de travaux. Ce dernier doit alors s’arrêter. « C’est une consigne à laquelle aucun conducteur ne déroge, une des priorités, presque la première chose qu’on apprend », explique la SNCF.

 

Combien d’incidents recense-t-on depuis le début du mouvement ? La SNCF ne donne pas de chiffres mais indique que, depuis le début de la mobilisation, elle porte plainte à chaque fois. Contre qui ? Si les pétards utilisés suggèrent que les saboteurs connaissent la maison, la direction se refuse à incriminer les cheminots grévistes : « Il est toujours possible que des personnes n’appartenant pas à la SNCF aient volé des pétards pour les utiliser. »

Mais en interne, d’autres persiflent : « A chaque grève, les pétards ressortent. C’est une manière de perturber le trafic quand le nombre de grévistes n’est pas suffisant pour le faire », estime un cadre, pour qui « il s’agit bien sûr de gens de chez nous. Il faut s’y connaître pour savoir où et quand les poser, c’est dangereux ! »

Ces accusations font bondir les syndicats. « Nous ne sommes pas les seuls à utiliser ce type de pétards. Des sociétés privées en utilisent aussi, précise Cédric Truant, de la CGT des cheminots du Beauvaisis. Par ailleurs, nous n’incitons jamais les grévistes à faire cela. C’est par l’explication et la discussion qu’on arrive à convaincre les gens. Ce sont des actes isolés et indépendants. »
Stéphane Simon, responsable syndical FO Cheminot sur le Bassin creillois, est plus nuancé. Pour lui, le mot « sabotage » est de trop. « Il n’y a rien de violent, rien de saboté. C’est simplement une colère qui s’exprime face à un gouvernement qui n’entend pas les grévistes. »
Ce mode d’action ne fait en tout cas pas l’unanimité chez les grévistes. Car certains redoutent de perdre le soutien de la population. « Les gens sont derrière nous. Si on sabote les lignes qui fonctionnent, on va perdre cet élan de sympathie. C’est contre-productif », jugent-ils.
C’est également l’avis des usagers. « On respecte le droit de grève, réagit Guillaume Toussaint. Mais ce type de sabotage, c’est la goutte d’eau, ça nous met en colère. On en parle dans le train et même ceux qui soutiennent les grévistes n’acceptent pas ce genre d’actes. »
Pour y faire face, la SNCF multiplie les tournées là où les « sabotages » sont les plus fréquents ; « à la sortie de Lille, à Amiens et dans le Creillois. » Mais elle regrette qu’on mobilise du personnel, « alors qu’il pourrait être utile ailleurs ».