Ce qui s’est passé

Dans la nuit du 7 au 8 juillet, les trois compagnon-ne-s se sont fait contrôler sur le banc d’un parc, puis ont été arrêté-e-s. Juste après, plusieurs domiciles ont été perquisitionnés à Hambourg, les portes et des meubles ont été détruits et plein de choses saisies sans qu’une liste de ces affaires ne soit présentée aux personnes présentes. Le lendemain, les flics publient un communiqué, dans lequel ils motivent le fait d’avoir embarqué les trois par le soupçon de préparation d’une infraction grave („présomption d’incendie volontaire“). Un jour après l’arrestation, les trois personnes concernées ont été présentées au JLD. Deux d’entre elles ont été envoyées en détention préventive. Le mandat de dépôt pour la troisième a été suspendu et elle est sortie sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter la RFA. Le mandat d’arrêt n’a été que suspendu et pas levé. Pour des raisons stratégiques, la défense a annulé une demande d’appel de la détention qu’elle avait déposée. L’appel de la détention statue sur le maintien en prison préventive jusqu’au procès. Les audiences ne sont pas publiques.

Ce qui est connu sur l’enquête

Les investigations sont menées par le parquet général. Cela signifie que :

Le parquet général se saisit en général des grosses procédures, comme par exemple contre le PKK ou des membres de l’Etat islamique. Il ne se charge pas des grosses procédures telles que celle contre la Breite-Straße à Hambourg [1], de l’Elbchaussee [2] ou Rondenbarg dans le cadre du sommet du G20 en 2017. C’est aussi à cette mise en scène menaçante qu’il importe de s’opposer collectivement !

Comment vont les deux personnes en prison ?

Les conditions de détention en préventive à Holstenglacis sont dures. Les deux sont enfermés seuls en cellule 23 heures par jour. Ils ont juste une heure de promenade et ont des contacts avec d’autres prisonniers durant les quelques heures de sociabilité du week-end (en cellule avec une autre personne ; la durée dépend grandement de l’appréciation et de l’humeur des matons).

Les deux viennent d’avoir les premiers parloirs, qui ont toujours lieu en présence d’un flic. Mais les temps de parloir sont très limités (1 heure 2 fois par mois pour 3 personnes maximum). Ils ont fait savoir qu’ils ont la tête haute et qu’ils ont entendu les manifestations de solidarité (manifs, rassemblements, cris et feux d’artifice devant la taule) qui leur donnent de la force et du courage. Pour l’instant, aucun des deux n’a pu téléphoner, vu que l’entreprise responsable était en congés (what the fuck?). Les deux viennent de recevoir des livres. Ceux-ci ne peuvent pas être envoyés, mais doivent être autorisés et commandés en original directement de la taule.

Les deux peuvent enfin recevoir des lettres, mais celles-ci sont lues par trois instances (la prison, la police, le parquet général) et mettent donc un certain temps à arriver à leurs destinataires. N’hésitez pas à continuer à leur écrire pour qu’ils aient toujours de la lecture ! Pour les infos à ce sujet, rendez-vous sur le blog de solidarité : parkbanksolidarity.blackblogs.org

Nous sommes en colère !
Liberté pour les « trois du banc public » !
Liberté pour tous les prisonniers !

[Tiré et traduit de l’allemand de indymedia, 11.08.2019]

NdSAD:
[1] Le 27 août 2014, cinq personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir participé à un squat de la Breite Strasse à Hambourg – et d’avoir jeté des objets sur ??les flics qui intervenaient. Un des cinq, Jakob, a passé de longues semaines en prison. Voir une affiche de solidarité publiée en octobre 2014, intitulée « Contre la ville d’autorité, contre la domestication de nos vies ». Consulter une série d’articles sur cette affaire, les autres coups répressifs qui y sont liés et les attaques en solidarité avec les inculpés qui ont eu lieu.
[2] « les émeutes de la Elbchaussee », une des grosses affaires liée au G20 de Hambourg (2017) pour laquelle est incarcéré Loïc Citation.