Breil : la police tue
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Catégorie : Local
Thèmes : Contrôle socialZad
LA POLICE TUE AU BREIL : COMMUNIQUÉ DE L’ASSEMBLÉE DES BLESSÉS PAR LA POLICE
Mardi 3 juillet au soir, un jeune homme est mort. Bubakar, 22 ans, a été abattu par un CRS au Breil, au nord de Nantes.
Alors qu’il était au volant, un tir à balle réelle dans le cou lui a ôté la vie. Tous les témoins directs de la scène parlent d’un tir « à bout portant » alors qu’il n’y avait aucun danger pour les forces de l’ordre.
L’assemblée des blessés rappelle :
1- Que les événements du Breil allongent dramatiquement le bilan des dommages causés par la police en Loire-Atlantique. En quelques mois, il s’agit du deuxième décès à Nantes lors d’une opération de police. Par ailleurs, trois manifestants ont été gravement blessés au visage dans les manifestations du printemps. Un manifestant a eu la main arrachée sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Plusieurs centaines d’autres ont été blessés à des degrés divers par les armes de répression. Notre département est devenu un véritable laboratoire des violences policières.
2 – Que les tirs à balles réelles se sont banalisés. Un récent rapport de l’IGPN évoque une augmentation de 54% des tirs par arme à feu dans la police en 2017. Une évolution considérable, directement liée à la « présomption de légitime défense » dont disposent désormais les policiers. C’est dans ce contexte que Bubakar a été abattu. Le sentiment de présomption d’un policier peut donc faire cesser une vie à tout moment.
3- Que le drame du Breil est la conséquence de la militarisation du maintien de l’ordre. Depuis 20 ans, le nouvel arsenal répressif habitue les policiers à viser, à tirer, à presser sur la détente et à atteindre le plus précisément leurs cibles humaines. Avec les Flash-Ball, puis les LBD 40, l’acte de faire feu en direction d’individus, qui était jusqu’alors exceptionnel, s’est banalisé. A présent, il arrive de plus en plus fréquemment que les armes à feu remplacent les balles en caoutchouc.
4- Que le tireur fait partie des très nombreux CRS que la maire de Nantes, Johanna Rolland, a demandé en renforts en septembre dernier. Depuis, ces effectifs, en surnombre, multiplient les patrouilles, les violences, les contrôles dans les quartiers populaires, et la répression des manifestations.
Enfin et surtout, l’assemblée des blessés par la police envoie tout son soutien aux proches de Bubakar et appelle à ce que cessent l’impunité et la militarisation des forces de l’ordre.
Un témoin du contrôle / meurtre
https://twitter.com/MarionLpz/status/1014587085632786433
Toutes nos pensées à Aboubakar (A y r) tué par la Police, mardi 3 juillet 2018 en soirée, et soutien à toute sa famille.
Un de nos camarades de Bellevue qui travaille au quartier populaire de Breil-Malville à Nantes confirme que depuis la période du Ramadan, les CRS exerçaient la pression sur différents endroit de vie que sont nos quartiers.
De Nantes à Angers, et partout en France jusqu’à l’Outre mer, nous avons tous eu des expériences de Hagra par la Police.
Nantes (et la ZAD à proximité) a eu aussi son lot d’attaques guerrières et disproportionnées par les forces répressives d’Etat contre des manifestant-e-s ou des résistant-e-s. Mais nous, dans nos quartiers, la Hagra, c’est tous les jours, et depuis des dizaines d’années, basée sur un profil collectif auquel nous a assigné la société.
Les révoltes sociales qui suivent les bavures ou les meurtres commis par des policiers, restent malheureusement le seul moyen d’épancher une colère légitime en soif de Justice.
Encore une fois, la Police a tué parce que crescendo, un permis de tuer, faute aux dernières lois et aux positionnements successifs de responsables institutionnels, s’est ouvert via une présomption de légitime défense aussi arbitraire que caution.
Des policiers censés protéger vos vies au volant, tirent maintenant sans sommation lorsque vous n’obéissez pas aux consignes. On tue pour notre sécurité, gageure incohérente !
Les enquêtes ne peuvent être impartiales car les services chargés de l’enquête appartiennent au ministère de l’intérieur. Le même qui ordonne des plaintes contre ceux ou celles qui osent accuser la Police.
La communication bat son plein pour dédouaner un CRS dont la photo est connue pour ses agissements. C’est toujours la même chose habituelle, lorsqu’un jeune de nos cités est pris à parti, tout l’accable, lorsque c’est un policier, tout justifierait son acte. Immonde cercle !
Avec tous les drames que nos quartiers populaires essuient, pourrait on enfin déclarer que parmi les rangs des policiers, certains se considèrent en mission. Une mission idéologique qui vise à défouler leur envie de croisades et de ratonnades.
Le réseau terroriste d’extrême droite (ultra droite c’est l’extrême droite) arrêté dernièrement a eu des considérations de la Police et de la Justice qu’aucun autre réseau n’aurait disposé. La preuve, l’un de leur chef présumé, ancien policier, est aujourd’hui en liberté. Combien d’autres officient aujourd’hui chez les CRS, la Police nationale ou la gendarmerie ?
Comment être sûr que le CRS qui a tué Aboubakar n’avait pas eu envie de le tuer ?
Aboubakar ne sera pas oublié.
C’est quoi la hagra?
C’est le mépris, l’arrogance l’intimidation; c’est un mot d’originearabe
Dernières lois ou pas, la police a toujours tuée …
Pas de réformes de la police ou de la gendarmerie, on veut l’abolition de cette civilisation policée où tout n’est qu’oppression et contrôle