Réponse au collectif contre les normes
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Themes: CmdoZad
Places: Notre-Dame-des-LandesZAD
Au Collectif contre les normes
A celles ou ceux de ses membres qui ont écrit
L’appel pour retrouver un sens politique à la lutte qui se mène aujourd’hui sur la ZAD
Une de vos promesses est encourageante. Elle pose la méthode : « regarder simplement les faits et leurs résultats suffit amplement à les juger » (p.2). Juger : c’est exactement le propos du texte, et condamner en conséquence. Je cite : « Il y a de l’indécence de la part des négociateurs à imaginer rester sur ‘‘zone” quand ils ont pu s’y installer grâce à la solidarité permanente qui s’y est développée et qu’ils vont pouvoir y rester parce qu’ils ont rompu cette solidarité » (p.6). Quelle négociation ? Quelle solidarité ? Quelle rupture ? Votre texte procède par affirmations tranchées et invérifiables. Il devrait au moins citer les dits-négociateurs ou les textes qui soutiennent ou justifient la stratégie actuellement mise en œuvre. Rien de tel. On trouve seulement (p.2) deux titres de textes qui vous tiennent lieu d’évangiles et dont vous conseillez « vivement la lecture éclairante ». Tous deux violemment hostiles aux tentatives de sauver l’essentiel des solidarités expérimentées sur la ZAD avec les moyens du bord. Lesquels ?
La sortie du projet d’aéroport, en cas de victoire, a toujours été anticipée comme difficile. Dès 2014, elle a été préparée par de longues discussions « pour l’avenir de la ZAD » où tout le monde était convié. Les 6 points, que vous détectez comme le support de « mensonges entièrement discernables », y ont été patiemment et collectivement élaborés. L’entité y a été imaginée selon cette base commune : « Que ce soit donc le mouvement anti-aéroport et non les institutions habituelles qui déterminent l’usage de ces terres » ; une entité « issue du mouvement qui rassemblera toutes ses composantes ». Le versant juridique n’en était donc pas « la pierre angulaire » comme vous l’affirmez mais une précaution et un atout à travailler, conscients que les difficultés seraient énormes et que l’Etat mettrait le paquet pour reprendre la main sur la zone. Puis l’Assemblée des Usages a porté ces “6 points” pour soutenir et garantir un avenir commun et diversifié à tous les occupants de la ZAD.
Enoncé comme cela, dans la situation présente, un tel échafaudage paraîtra naïf ou complaisant à des lecteurs pressés, qui n’auraient rien retenu, rien vu et rencontré personne depuis des années sur la ZAD… et à vous, qui prétendez avoir tout compris. Mais vous en rajoutez dans l’injure et le mépris contre ceux que vous taxez d’« ambitieux », d’ « idiots utiles », de « pantins de l’Etat » qui se fondent « toujours plus dans ?ses? attentes (…) pour avoir une bonne note à l’examen de passage » (p.4). C’est votre manière de passer sous silence la complexité et la générosité du processus, et les textes qui l’ont porté, ainsi que ce qui continue de se discuter, de se construire quotidiennement et dans les pires conditions.
Occultation, donc, de textes que connaissent quelques-uns d’entre vous : les communiqués du mouvement, les compte-rendus publics des « négociations », Etre sur zone d’Alèssi Dell’Umbria daté de fin avril, le communiqué de soutien très impliqué du collectif syndical, Zad Will Survive du CMDO largement diffusé le 10 février.
Ah ! Le CMDO (Conseil pour le Maintien Des Occupations) que vous ne citez jamais. Si pourtant, de façon détournée et choisie, car il est la cible privilégiée des deux textes dont vous conseillez (p.2) « vivement la lecture éclairante » et qui aligne mensonges, calomnies, interprétations systématiquement négatives. Il faut reconnaître qu’ils ne sont pas les seuls : chaque semaine apporte son lot de crachats diffusés sur les « réseaux » avec une sorte de jubilation identitaire haineuse dans un milieu militant pour qui un langage clair et, plus largement, la recherche de la vérité, sont devenus des tâches négligeables. Votre texte rejoint et conforte, par son apparence de sérieux, ces bousilleurs du commun, de ce qui est vivant dans les mouvements.
Le CMDO est d’abord un groupe non affinitaire de 30 ou 40 personnes issues d’une dizaine de lieux occupés sur la ZAD. Voici quelques extraits d’un texte publié dans le Zad News courant 2017 (Quelques mots sur le CMDO) qui apportait quelques précisions :
« On veut que ce qui nous tienne ensemble soit une qualité de liens entre nous mais aussi avec des personnes d’autres composantes. »
« On a en commun le fait de se retrouver pour penser ensemble ce qui nous arrive au sein de cette lutte, et d’y travailler une capacité d’action dans le mouvement plus large. »
« On ne croit pas que l’on va garder la ZAD et encore moins changer radicalement le cours du monde à quelques centaines d’occupant.es ou n’importe quel autre petit groupe aussi tranché soit-il dans son refus de l’ordre existant ».
« On s’est donné comme principe, à la fois politique et existentiel, que pour notre part on ne passerait pas notre vie à pourrir les autres. »
Et ainsi de suite. Le texte fait huit pages. Je vous l’envoie.
« Créer des précédents qui continuent à repousser le seuil de ce que les institutions peuvent accepter. En espérant que ces coins enfoncés dans la rigidité du droit français servent à bien d’autres que nous dans l’avenir ». C’est encore le CMDO dans Zad Will Survive diffusé le 10 février. Il faut bien reconnaître que pour l’instant, c’est exactement l’inverse qui se passe, et nul ne sait jusqu’où ça ira. Le Collectif contre les normes, lui, a l’air de le savoir, en prédisant la victoire de l’Etat sur toute la ligne. Il y a quelque chose de vertigineux (mais c’est nécessaire) à rappeler les termes d’un pari qui est en train d’échouer sous sa formulation première. De là à soupçonner ses partisans de mensonges et dès le commencement, c’est aller trop vite en besogne. Il s’agirait selon votre texte de choix stratégiques dictés par les membres, établis à l’Ouest, d’une sorte d’élite, « dotés d’un capital social et d’une intelligence tactique qui nous rendaient plus difficilement attaquables », tout cela entre guillemets dont je me demande d’où ils viennent, comme pour glisser en douce (p.4), en sous-entendu, des mots que personne n’a prononcé. Que cette division soit une carte maîtresse de l’Etat est une chose avérée. Qu’elle soit accréditée par des opposants en est une autre alors même que l’Assemblée des Usages et sa délégation ont tout tenté pour casser cette image et empêcher toute forme de tri entre les occupants.
Le Collectif contre les normes (ou quelques-uns de ses membres) chaussant les lunettes de Bourdieu pour décrire la ZAD ! Quelle caricature pour qui sait regarder et est venu partager des chantiers communs et des banquets sur la zone ! D’autant que le pari (certes en lambeaux), de nombreux occupants, plus que vous ne le dites, tentent de le reformuler concrètement, dans les pires difficultés, que vous connaissez. Il a donc fallu présenter des projets sous la menace, comme vous peut-être quelquefois, non pas de la suppression de primes ou de subventions mais d’une pure et simple annihilation… et d’un retour pour beaucoup au « néant et ?à? l’humiliation du salariat ». D’où les fiches nominatives et certainement pas individuelles comme l’ordonnait la Préfecture ; et les signataires, pourtant en désaccord entre eux sur de nombreux points, ont tous souligné, vous le savez, la complémentarité et l’interdépendance de tous les projets. Cela a été écrit, déclaré, soutenu dans des rassemblements devant la Préfecture avec des occupants, des paysans de COPAIN, des membres de l’ACIPA et de la Coordination… pas tous et loin de là. Un mouvement ou ce qu’il en reste serré de si près, menacé de toutes parts, en état d’urgence avec de nombreuses habitations détruites et toutes les autres menacées, tente de sauver ce qu’il peut du terrain de lutte développé pendant des années, et vous lui tombez dessus avec une hargne et une mauvaise foi que l’on pourrait traiter avec mépris.
Je n’y succomberai pas parce que votre combat contre les normes est courageux, compliqué, et complémentaire encore – quoi que vous proclamiez – de celui qui continue sur la ZAD. Je comprends évidemment votre déception de voir ce terrain de lutte céder devant plusieurs exigences de la Préfecture en matière de contrôle des troupeaux et, plus largement, des activités agricoles. Mais vous pouviez comprendre qu’il y a sous les quatre blindés, les grenades mutilantes et 2000 gendarmes mobiles, des manières plus subtiles et efficaces de combattre les normes et le monde qui les engendre à moyen et à long terme qu’en le criant sur les toits ou derrière les barricades. Même si les barricades ont été importantes – jamais décisives – et pourraient le redevenir. Et il y a des moyens plus subtils et efficaces que des textes (pas même celui-ci) pour vous convaincre de mon propos, ce seraient des rencontres : connaître celles et ceux qui rédigent les fameuses fiches… travailler un peu avec eux… tisser des liens sensibles. Les proclamations de principe que vous avancez sont intenables dans les circonstances présentes. Mais il reste un point commun avec vous, que vous avez proclamé plusieurs fois : « Seul un territoire en lutte peut s’opposer à la normalisation industrielle agricole » et à beaucoup d’autres choses. En lutte. Donc existant. Vivant. En évitant de nouveaux coups par des pourparlers. Dell’Umbria l’a rappelé : les Indiens du Chiapas, dans des conditions autrement meurtrières, ont négocié avec l’Etat mexicain tout en s’assurant toutes sortes de soutiens. Pas seulement pour survivre : pour gagner du temps et dégager des marges à seule fin de défendre des formes d’autonomie singulières liées à ce qu’ils étaient dans leurs terres. On peut préférer le suicide collectif ; ce ne fut pas leur choix, ni celui de la plupart des occupants de la ZAD, et vous pas davantage. Pourquoi dès lors écrivez-vous (p.5) : « Rien n’a jamais été obtenu en négociant, sinon de fausses victoires (…) » ?
Vous soutenez celles et ceux qui ne négocient pas, sur la ZAD. Très bien. Vous devriez venir vivre avec eux pendant quelques mois avec vos troupeaux pour éprouver quel avenir était possible avec ceux qui cisaillaient les clôtures de leurs voisins, creusaient des trous dans les routes au moment où cela seul a fait venir les gardes mobiles au cœur de la zone, se complaisent dans l’injure jubilatoire (comme dans la dernière Assemblée des Usages) à l’égard de ceux qui soutiennent (ou soutenaient) encore un commun sur la ZAD. Votre texte surenchérit sur leurs invectives en attaquant bêtement (p.4) un paysan du Limimbout, Marcel T., pour cela seul qu’il a rappelé en assemblée qu’il n’était pas « contre l’Etat », alors qu’il ne s’en était jamais caché. Il n’avait jamais caché non plus que ce qui lui importait avec les occupants ce n’était pas les idéologies ni les étiquettes, mais « ce qu’on pouvait faire ensemble ». Ecrire qu’il était « tout heureux de négocier avec l’Etat la réappropriation de sa ferme » alors qu’il fut, qu’il est encore le paysan de la zone qui est allé le plus loin dans les activités communes, est assez dégueulasse et témoigne d’une volonté de salir ce qui été constructif avec pas mal de voisins.
Que ceux qui ont écrit de telles énormités aillent cracher leur mépris – en face – à celles et ceux qui s’accrochent à ce qui leur donne la vie : les activités collectives, les amitiés, la terre, le sens d’un commun ouvert à des suites ; qu’ils aillent leur dire en face que leur présence sur la zone relève de « l’indécence » !
Qu’ils sachent qu’en arrivant ils verront en pleine et libre activité l’atelier de la Curcuma, la conserverie de la Noé Verte, les planches pour reconstruire découpées et entreposées au hangar de l’avenir, le travail d’Abracadabois, les champs semés de sarrasin (5 hectares le 20 mai dernier dont une partie à la main) sur des terres conquises en 2013. Et les troupeaux, la bibliothèque, un tout nouvel élevage d’escargots ; puis d’autres banquets fort peu civilisés, surtout à la fin ; et la Cagette des terres qui fait lien entre les activités agricoles et les luttes ouvrières quand il y en a.
Toujours sous la menace, dans un pari reformulé par ces signatures de COP (Convention d’Occupation Précaire) d’une grande fragilité. Le pari n’est pas gagné mais quoi d’autre ? Reprocher à la ZAD ce que les autres ne font pas est d’une arrogance butée.
Il m’a semblé impossible de laisser un texte aussi largement calomniateur que le vôtre circuler sans répliquer. Surtout, l’instrumentalisation de votre lutte pour dégrader les combats de celles et ceux dont je partage tant de « peines et de plaisirs », quand ils se décarcassent pour sauver et prolonger ce qui peut l’être, m’était insupportable.
Je ne parle au nom de personne, même si je participe aux discussions du CMDO.
Nantes, le 4 juin 2018
Patrick Drevet
J’ai voulu le lire puis j’ai vu que ça partait bille en tête en aboiement, et que c’était long.
Alors j’me suis dit : ok, j’le lis si ça parle de Jérome Laronze.
Hélas non. Pas une occurrence.
Ne pas être capable de se rappeler et de contextualiser la raison de la création du collectif hors-normes, et pourquoi son premier texte était un soutien si fort, et pourquoi celui dont il est question ici, un an plus tard, était si plombant, bah c’est franchement pas glorieux quand on fait “partie des discussion avec le CMDO” (détail dont, perso, j’me contrefous, on dirait un Label franchement !)
Donc pour rappel, Jerôme Laronze a été assassiné le 20 mai 2017 suite à son refus de subir toujours plus de normes et de contrôles.
Si vous n’êtes pas capable de recevoir humblement un texte certes un peu vif de ses proches et celleux qui subissent des contrôles et pressions comme lui, si vous n’êtes capable que de mépris en confondant désespoir et jugement, bah c’est la grosse grosse honte.
Ben voyons, alors comme ça, le texte du collectif contre les normes serait un texte caricatural? Je trouve pourtant qu’il exprime très clairement un point de vue que beaucoup de gens partagent sur place et plus loin (ce qui ne veut rien dire, on est d’accord…).
Le lâchage (lâchage, ça vient de lâche ou c’est l’inverse?) en mode courage fuyons des orga citoyennes et l’abondon du soutien de l’Est pas les fiers COPAIN44 et ses potes du CMDO ne sont pas mentionnés. Pourtant c’est bien parmis les raisons principales qui ont permis, après avoir imposé la libération de la 281 (en transformant malhonnètement un texte colectif au nom de “l’ensemble du mouvement”), l’attaque de la ZAD par ces andouilles assermentés que sont ces brutes de fascistes de flics! Tenter de faire croire que c’est les quelques petits-trous trous dans la belle rou-route qui sont responsables, c’est une belle histoire a raconter aux mioches pour leur faire peur des méchants anarcopunkàienchsquicisaillentlesbarbelésaumoinstroisfoisparans (entre les lignes de ton texte, on peu aussi lire bien fait pour leur gueule la branlé qu’iels se sont prise), mais pas trop sérieux comme analyse. Belle falcification de la vérité par contre.
Si les orgas citoyennistes dopées à la sacro sainte Opinion Publique, plutôt que d’en avoir les chocottes et plutôt que de salir tout le monde dans la presse et puis de se carapater, s’étaient servies de cette opinion publique en affichant, drappées dans leur belle cape d’honnêtes citoyen.e.s, une solidarité sans faille au “Mouvement”, on en serait tout simplement pas la! Les salauds…
La ZAD serait aujourd’hui un endroit hors normes car les keufs n’auraient pas eu une telle liberté de mouvement.
Mais les petites magouilles syndicalo-politiciennes font les grandes défaites! On le sait, ici comme partout, c’est comme ça tous les jours (suffit de lire les journeaux…).
Les négos pour les fifiches avaient aussi commencées en amont et en loucedé petits cachotiers, et c’est pas dit ça non plus Patrick. C’est pas gentil ça!
Alors, Patrick et tes complices, inutile de pigner en mode vistimes scandalisées par le dernier texte des Paysans contre les normes, ça ne fait que vous enfoncer. On comprend bien qu’il vous met extrêmement mal à l’aise leur texte (moi, je le kif à donf, merci les gent.e.s), mais prenez vos responsabilités mes p’tits chéris tête haute mains blanches, assumez vos actes et changez vos manières de faire (d’être aussi, bande de nazes).
Bleurp… heu, sorry!
Bon, les détournements à tire-larigots de la lutte néozapatiste de l’EZLN (dont Dell’Umbria est friand), ça va deux secondes.
Pour se rappeler un peu au-delà du blabla, plutôt lire ce qu’en disent les intéressé.es, comme en 2005 dans la “6e Déclaration de la forêt Lacandone” (par ex. ici: http://www.alternatives34.ouvaton.org/_media/collectifs:6eme_declaration_de_la_foret_de_lacandone.pdf)
On y parle de “cessez-le-feu offensif”.
C’est-à-dire non déposer les armes (ou défaire les barricades ?), mais s’abstenir d’attaquer les troupes du pouvoir TANT QU’ELLES NE NOUS ATTAQUENT PAS. Bref.
Sans être la seule arme défensive à notre mesure, on notera que les barricades “physiques” étaient là pour défendre tout le monde, et qu’elles ont été tenues, défendues et soutenues par une réelle diversité de celleux qui composent “le mouvement” (y compris des “fichistes” par ex.).
Les “barricades de papier”, comme ils disent, ne sont pas tenues par grand monde visiblement (ou pourquoi les personnes du bureau “d’autodéfense administrative” ont multiplié les appels à participation parce que “on est que 15 à le faire alors que ça concerne tout le monde” ?). Peut-être est-ce du au fait que très vite, il a été accepté et assumé par les tenants de cette stratégie qu’elles ne défendraient pas tout le monde ? Et que celleux qui ne se reconnaissaient pas dans cette stratégie n’avaient finalement qu’à s’en prendre à elleux-mêmes pour ce qui leur arrivait ?
Comment on peut dire que cette stratégie a fonctionné, et que maintenant tout va bien sur la zad, alors que plusieurs dizaines de lieux de vie ont été détruits/expulsés, et que les promesses de reconstruction semblent de plus en plus n’engager que celleux qui y croient ?
(surtout quand les clauses des conventions d’occupation précaires stipulent l’interdiction de l’habitat léger sur les parcelles occupées, et précisent que les frais des expulsions et destructions en cas de reconstruction/réinstallation seront à la charge des signataires des COP ?)
“Je ne parle au nom de personne, même si je participe aux discussions du CMDO”
ha ha ha !!!
“chaque semaine apporte son lot de crachats diffusés sur les « réseaux » avec une sorte de jubilation identitaire haineuse dans un milieu militant pour qui un langage clair et, plus largement, la recherche de la vérité, sont devenus des tâches négligeables. Votre texte rejoint et conforte, par son apparence de sérieux, ces bousilleurs du commun, de ce qui est vivant dans les mouvements.”
cher patrick as tu 5 minutes pris le temps de rencontrer ne serait-ce que quelques dizaines d’habitants de la cinquantaine de cabanes detruites avant de parler de recherche de la vérité ?
t’es tu demander pourquoi les 3/4 des zabitants detestent le cmdo? hors ces gens sont vraiment tous sauf identitaires. alors ta diversité du cmdo ça fait bien marrer, oui ils viennent de a peine 10 lieux et representes environt 2,5 courant ayant au final les memes interets !
tu les as lu toi les brochures ? parce que les mots que tu utilise sont exactement ceux du cmdo mots pour mots ???
et la solidarité et le commun de tes puissants amis avec plus des 3/4 des habitants, privé d’habitat depuis les expulsions, tu la vois où?
alors “la recherche de la vérité,est elle devenue tâche négligeable” pour toi ?
un peu de sérieux patrick
c’est tellement facile de parler de “mensonges, calomnies, interprétations systématiquement négatives” qu’avez vous fait pour le vérifier ?
c’est juste insupportable et dégueulasse pour les personnes qui ont vécu directement l’écrasement, les menaces, les coups foireux des enfichés et particulièrement du cmdo !
alors j’en rajoute une de brochure , lisez “de la bile sur le feu” 29 pages de faits ! auxquels il faudra bien ajouter les innombrables qui ont eu lieu depuis…
tiens, un texte intelligent et mesuré sur la situation à la zad… apparemment, vu les commentaires, les lecteur-es d’indymedia n’étaient pas prêts…
(merci Patrick)
Hé les victimes arrêtez de vous complaire dans votre position de “trahi-e-s” ou de gosses abandonné-e-s sur le bord de la route et de chialer à longueur de texte depuis des mois.
Y’en a marre des règlements de comptes et des positions victimaires, organisez-vous plutôt.
excellente analyse informatrice et documentée de la situation vécue à la zad ces derniers jours tristes.
kojack pourquoi devraient t’on s’organiser pour avoir le droit de ne pas se faire écraser ? ça c’est la loi du plus fort que tu prone,
j’ai pas du tous envie d’etre plus fort qu’euxnt ou de les ecraser je veux juste pas qu’ils ne s’accapare les terres defendues par tous et ou j’habitais avec plein d’autres…et surtout qu’ ils arretent de dire que ces decesions sont majoritaires au sein du mouvement d’occupation alors que c’est l’inverse !
on est pas obliger d’avoir un projet en contrepartie pour exister on est legitime parce qu’on habitent là tous simplement tiens regarde un peu le film “demain s’entete”
vous avez lu un peu des trucs sur les luttes de classes, les dominations, le patriarcat, les trucs comme ça…
ta vision est somme toute accablante : manger ou etre manger c’est justement l’inverse de se qu’on essaye de faire depuis des lustres sur la zad en particulier, et je dit pas qu’on y arrivait mais ça se tentais tu vois.
juste je pense pas comme toi et on est plein a pas penser comme eux on veux juste pouvoir contienué, sur les terres qu’on occupe et ou on habite et ou il y avait nos cabanes. et on a pas envie qu’elles soient recupées pour des projets, agricoles, individuels ou collectifs légalistes ,ni pour rien d’autre en fait, tu vois, on en as l’usage (habitat et tous ce qu’on fait sur place) et t’as le droit de pas être d’accord mais assume et dit le au lieu de dire des trucs comme ça !
et moi bah j’ai le droit de visibiliser leurs pratiques (parce que c’est ça que je fait en fait) et si ça gene c’est surement parce que en réalité c’est pas tres reluisant ce qu’ils font…
voila !
a bix : quand tu dit “informative et documenté” tu crois quoi? qu’il suffit qu’il cite des textes que ces potes ont ecrit pour être legitime ??? c’est justement leurs techniques: allez chercher des “intellectuels a la mode ” parmis ceux qui ecrivent deja pour et sur eux, qui tiennent tous le meme discours et écrivent avec les même mots sans être vraiment aller voir sur place ou pas longtemps , qui n’ont jamais mis un pied dans la zone non motorisé ou sur la route et qui rabache les dires de leurs “amis”
du coup “informative et documenté” tu repasseras !
le texte des paysans hors normes est documentés et les brochures qu’ils citent ne sont pas ecrit par leurs amis au seuls but de les legitimés, tu capte la différence.
encore un fois je visibilise leurs façon de faire, parce que j’ai que ça a faire… que faire d’autre ?
Un seul point qui tape juste dans le commentaire de Kojak, c’est le manque d’auto-organisation collective face aux pratiques dégueulasses du CMDO et des leurs ami-e-s citoyen-ne-s. S’auto-organiser ce n’est pas prendre le pouvoir, c’est répondre à un écrasement. Et là, force est de constater que ceux que certains et certaines qualifient de victimes (ça rappelle l’intervention antiféministe sur Radioklaxon – Fâmes de la zad…) ont souvent, et heureusement pas toujours, voulu maintenir l’unité au détriment de l’auto-organisation de cette résistance.
Quant à la légende que c’est parce qu’ils et elles seraient organisé-e-s que le CMDO et leurs ami-e-s auraient mieux résisté aux expulsions, le texte des “hors normes” souligne à juste titre que c’est bien parce qu’ils et elles composent avec toutes les instances de pouvoir (Etat, médias, bourgeoisie…) que ces mêmes pouvoir ne les attaquent pas frontalement. C’était la même jadis avec les tutte Bianchi vomis alors par certains d’entre eux et elles.
La question n’est pas tant de s’organiser mais de savoir pourquoi, dans quelles perspectives et comment s’organiser. En milieu radical, le mot auto-organisation s’est soudainement volatilisé… au profit de la puissance et de la composition. Une autre tradition de lutte que la tradition anarchiste il me semble…
C’est mignon ces commentaires flatteurs de soutien à un membre de la bande.
Moi j’ai réussi à le lire, mais ça a pas été facile, ça a demandé des efforts. Faut dire que dès le premier paragraphe, ça commence fort: d’abord des fausses questions naïves “Quelle négociation ? Quelle solidarité ? Quelle rupture ?”. On se dit déjà que si Patrick a à ce point du mal à comprendre la phrase du collectif hors norme qu’il cite, et qui est pourtant claire, il risque d’être hors sujet tout le reste de son texte. Mais son intérêt n’est de toute façon pas là. L’objectif est bien de défendre mordicus sa bande de potes.
Puis une affirmation pour le moins dégueu parlant des “tentatives de sauver l’essentiel des solidarités expérimentées sur la ZAD”. Est-ce à dire que ce qui a été détruit lors des expulsions ne l’était pas, “essentiel”. Voilà qui fait déjà un point de désaccord, d’ailleurs un de ceux qui pose problème depuis le début, quand les orateurs du CMDO nous expliquaient en AG qu’on ne pouvait sauver qu’une partie de la ZAD (la leur de préférence). Ca avait le mérite d’être clair. Mais la ZAD sans un tier de la ZAD (et pas n’importe quel tier), est-ce encore la ZAD ? Là est la question…
Ensuite dans le paragraphe qui suit, Patrick nous ressert le même enfumage habituel, jouant sur la confusion entre “le mouvement” et “les composantes”. Ce sont pourtant deux choses bien distinctes, puisque “le mouvement” était composé de bien d’autres personnes que “les composantes”. Mais l’AG des usages a été une méthode efficace pour que les décisions ne soient pas prises par “le mouvement” dans son ensemble, mais “les composantes” entre elles, sans ces gens de l’extérieur qui ne comprennent rien.
Ainsi effectivement, le texte de Patrick arrive dès les deux premiers paragraphes à passer pour un “échafaudage [qui] paraîtra naïf ou complaisant à des lecteurs pressés”.
Et puis on est plus à une contradiction pret, Patrick n’aime pas ce “milieu militant” (mais de qui parle-t-il ? Un groupe politique tel que le CMDO me parait pourtant être tout ce qu’il y a de plus militant) “pour qui un langage clair et, plus largement, la recherche de la vérité, sont devenus des tâches négligeables”.
Bon déjà, “la vérité”, autant dire que c’est un concept qu’on est assez surpris de lire là.
Et puis pourtant un peu plus loin, il nous expliquera qu’il y a “des manières plus subtiles et efficaces de combattre les normes et le monde qui les engendre à moyen et à long terme qu’en le criant sur les toits”. Alors là on se perd, parce qu’on se demande comment on peut avoir “un language clair” tout en étant “subtil” et en évitant de dire publiquement certaines choses. Et c’est d’ailleurs un des problèmes. La lecture des textes du groupe presse ou du CMDO ne permettait en général pas vraiment d’appréhender ce qui se passait, tellement ils étaient plus destiné à travailler l’imaginaire et cacher les problèmes plutôt que d’être clairs.
C’est un peu comme de dénoncer la haine, que l’on sent pourtant lorsqu’il dénonce ces “bousilleurs du commun” (sic), et “de ce qui est vivant dans les mouvements”. À croire que tou.te.s les autres ne sont que des morts-vivant.e.s…
On a ensuite droit à quelques citations choisies d’un présentation du CMDO. Celles-ci ont elles le mértite d’être claire et de révéler son objet.
D’abord, en bons disciples du comité invisible, c’est faire copain-copain entre soi et avec “des personnes d’autres composantes”. Ben oui, l’amitié c’est LE truc réellement révolutionnaire. Et comme on l’a vu, c’est efficace. Leur potes des autres composantes sont devenus de véritables révolutionnaires. A moins que ce ne soit l’inverse qui se soit passé, et qu’il ait fallu constament être tiré par le bas par ses potes soces-dem’ ?
Ensuite, on a droit aux méthodes trotskystes de noyautage de mouvement, en se dotant d’une “capacité d’action dans le mouvement plus large”. Quelques réunions préparatoire, et ne reste plus qu’à ce disséminer dans l’AG et intervenir à tour de rôle “Je suis trop d’accord avec la proposition du copain” (Vu plusieurs fois en AG).
Puis vient la mauvaise foi, où on prétend ne pas “pourrir les autres”, quand tous les textes du CMDO de ces derniers mois (dont “ZAD will survive”) contiennent leur lot d’attaques (certes parfois subtiles).
Et last but not least, le bon vieux programme réformiste de “repousser le seuil de ce que les institutions peuvent accepter”…
S’ensuit un tas de blabla où on nous repète le mot “pari” tellement à la mode dans certains milieux qu’on a l’impression qu’il ne s’agit finalement que d’un jeu.
Malgrès tout, Patrick arrive encore à nous glisser de ci de là quelques trucs dégueu, tel que le fait que des paysans cède devant l’état, mais seulement pour éviter la “suppression de primes ou de subventions”, alors que la ZAD risquait l’annihilation (rien que ça). Peut-être Patrick ne sait-il pas que pourtant de nos jours, pour des paysans perdre des subventions revient à risquer tout autant cette annihilation.
Bref, ce texte ne répond finalement pas vraiment à celui du collectif hors norme. En tout cas il ne risque pas de convaincre les nombreuses personnes qui avaient apprécié ce dernier.