Souffle coupé / projet noé bernard zad nddl (dim. 6 mai)
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Places: Noé-bernardNotre-Dame-des-LandesZAD
Rétrospective :
Je suis arrivée sur cette partie de la ZAD à l’extrême Est en mars 2013.
Cet endroit était vierge de la souillure humaine depuis une bonne dizaine d’années.
Après mon expulsion en 2012 à l’ouest de la ZAD, le lieu dit « La Noé Bernard » m’a conquise.
J’étais en harmonie avec sa position géographique. L’endroit est unique car légèrement surélevé (66m au dessus du niveau de la mer ce qui en fait un des points culminants de la ZAD). On y voit au loin vers l’ouest l’une de ses plus belles friches, chaque soir le spectacle des couchés de soleil et des levés de lune est un ravissement toujours renouvelé.
J’y ai passée mon premier hiver, seule, dans un camping car en fuites. Cet endroit est loin du centre et des « embrouilles.» Le rythme des visites est assez tranquille pour que chacun soit bien reçu. Au début, personne ne savait où se trouvait la Noé Bernard. Les gens qui venaient étaient souvent perdus. Beaucoup sont restés et sont revenus. Dès l’été 2013 une semaine d’échange de savoir sur la terre crue a permis de créer une sorte de famille autour du lieu et les chantiers et coups de main se sont poursuivis les années suivantes
Une cabane a été construite sur deux ans, par bouts, avec les moyens du bord et l’aide de nombreuses personnes qui ont aimé cet endroit, en palette et terre-paille. Le potager a donné de belles tomates et la chèvre Gambette du lait qui m’a permis de faire un peu de fromage. Les poules, avant de disparaître, ont eut leur heure de gloire avec tant d’œufs que l’épicerie de la route des chicanes en recevait un plein panier chaque semaine à Pacques.
De jeunes poussent d’arbres fruitiers ont été plantés, des boutures de vigne et de pommier ont été plantés avec amour. La permaculture a été lancée. Les premiers paniers sauvages ont été réalisés.
Précisons que ce lieu est sans eau courante et sans électricité. On essaie d’y vivre en harmonie avec la nature.
Ce lieu magique m’a beaucoup inspirée.
Vous trouverez des photos, des textes et les différents événements qui y ont été organisés sur le site ZAD ICI AUSSI en provenance de la Boîte Noire aujourd’hui tristement disparue)
La Noé Bernard a pas mal accueilli les expulsés de l’ouest, et depuis fin de 2015, ma santé ne me permettant plus de vivre les hivers ici, j’ai essayé de passer la main à d’autres personnes avec qui je me sentais en accord et qui voulaient bien prendre soin du lieu et des animaux en mon absence.
Aujourd’hui j’ai 58 ans, c’est l’âge qu’aurait Abla (voir son témoignage) si elle était encore de ce monde.
J’ai passé les plus belles années de ma vie dans cet endroit. La ZAD a été pour moi une grande école. Une école politique qui m’a permis de trouver ma position par rapport à mes « camarades de lutte » et une école de la nature.
J’y ai réalisé un rêve d’enfant, construit ma cabane et mangé des plantes sauvages.
J’y ai écris mes meilleurs textes et réalisé les ateliers du Journal Intime Collectif qui m’a semblé être complètement en accord avec l’esprit de la ZAD (description des espaces partagés).
Que se passe-t-il aujourd’hui à la Noé Bernard?
Je suis rentrée, fébrile, à l’idée que la cabane pouvait avoir été détruite.
Mais non; ô joie, elle a été ignorée par les bleus.
Depuis une semaine, l’activité est principalement le nettoyage, la souillure humaine s’est répandue un peu partout, et tentatives d’évacuation des 5 boucs qui ont été abandonnés par les dernières personnes qui ont habité le lieu.
Un petit début de jardin qui ne pourra grandir en présence des boucs.
Observation et bilan sur tout ce qu’il va falloir réparer et parfois reprendre à zéro.
Mais l’euphorie est bien là car il y a la possibilité de rester de façon pérenne.
Le projet que j’ai déposé n’est ni un projet commercial ni d’exploitation agricole rentable, ce n’est ni plus ni moins rien d’autre que la possibilité de continuer ce qui a déjà été fait. Un lieu de vie autonome pour 5 personnes valides et aimant la vie paysanne et des enfants, des handicapées et des personnes en fin de vie. Une maison de retraite intergénérationelle et permacultureuse une maison pour ceux qui souhaitent se retirer. Une halte pour les nomades.
Intergénérationnelle où chacun aura sa place, sa participation à l’aulne de ses forces et de ses possibilités. La transmission des savoirs pourra se faire enfin grâce au temps qui s’étire dans la permanence.
Une permaculture d’être humains de plantes sauvages et de plantes cultivée sans qu’aucune de nuisent aux autres. (voir la philosophie de « Inuit à Personne »)
La permaculture ne nécessite pas de travaux de force (pas de laboure par exemple), au bout d’un moment le jardin se nourri lui-même, on rajoute des couches, c’est un épandage permanent. Il n’y a toujours quelque chose à manger dans un tel jardin comme dans la nature, et on y peut travailler un peu tout le temps. Nous aurons des jeunes bras, des vieux bras, des jeunes cerveaux et des vieux cerveaux pour en prendre soin et s’entraider. Avec la nature nous nous nourrirons nous même.
La halte aux nomades nous donnera aussi la possibilité de voyager de jardin en jardin (concept de nomad gardening)
Ce n’est évidemment pas ce que j’ai écris à la DDTM.
Mais voilà que tout cela s’écroule car j’apprends (par la DDTM) que d’autres projets ont été déposés sur la Noé Bernard. Par qui ? Pour quoi ? Je n’arrive pas à la savoir. Il y a seulement des hypothèses.
Une chose est sure c’est que personne ne m’en a parlé..
J’en ai eu le souffle coupé.
Alors il y a une autre chose qui est sure c’est que je ne lâcherai pas ce bout de ZAD, j’aimerais y passer le reste de mes printemps et de mes étés et, s’il le faut, je m’enchaînerais à ce chêne que j’ai eu la joie de voir pousser.
J’aimerais ne pas avoir a en arriver à de telles extrémités, alors toutes celles qui se sentent concernées par cette situation qui aimeraient en parler, questionner, proposer et peut-être participer et/ou le soutenir ce projet de continuité dont la lettre (à la DTTM) sera lue publiquement.
sont invitées à un pique-nique Dimanche 6 mai à midi.
On pourra aussi, pour celles qui veulent, cueillir des fleurs d’aubépine (c’est magnifique et très bon pour les problèmes cardiovasculaires), aider au jardin ou au nettoyage bricolage après la sieste (apportez des couvertures et matelas si vous pouvez) si le temps le permet.
D’autres projets?
Par l’empoisonneur local qui se fait passer pour un paysan, peut être ?
Par des productivistes dûment labellisés?
Donc toi aussi,”la reine” t’as déposé ton projet de légalisation auprès des zautorités ……
C’est Chateaubriand qui a dit que la viellesse était un naufrage ,si je ne m’abuse !
Libellule, ta vision semble sombre, les anciens-nes, tapis dans l’ombre, guettent la lumière, dans des yeux plus jeunes que nous, qui, un genou à terre, et même dans la boue,tenons encore à faire la révolution partout (corde au cou, pour la rime)
Et ces foutues “conventions” permettrons, s’il en était besoin,de confirmer que “la main tendue” des zautorités tenait effectivement un flingue..
Bon, sinon, à part les embrouilles, il se passe des trucs sympa quand même sur la ZAD ?
de michel: ”Et ces foutues “conventions” permettrons, s’il en était besoin,de confirmer que “la main tendue” des zautorités tenait effectivement un flingue.”
mais les zautorités seront ravies, si il ressort de la séquence qu’elles tenaient un flingue. C’est justement ce qu’elles veulent imprégner dans les esprits (des rebelles aux fachos). Une autorité ne cherche pas le consensus, au plus elle laisse croire qu’il y a eu consensus.
il semble surtout que la délégation est partie à la recherche d’un consensus avec les zautorités, alors que les zautorités ont négocié. Et elles savent faire, et elles imposent à chaque fois leurs volontés.
La DDTM répond ce qu’elle veut, vrai ou pas, déclarer qu’il y a un autre projet sur une parcelle, la sert dans tous les cas. In fine, c’est d’ailleurs la DDTM qui sera chargée de nettoyer la ZAD et même les ”historiques” ont intérêt â être à 110% dans les clous.
La frange radicale ne veut pas négocier, en partie à cause du constat que le rapport de force est trop largement en faveur des zautorités, dans cet exercice (même les syndicats co-gestionnaires les plus carpettes mais néanmoins aguerris, s’y cassent les dents. Alors une délégation de bric et de brocs !!).
La plus grande utopie c’est croire que tu vas gagner quelque chose à ”négocier” avec le pouvoir. Il doit pas y avoir beaucoup d’incontrôlables convaincues que la ZAD aurait gagné à l’affrontement militaire. Par contre à la fin, si t’as montré ta détermination et celle de tes soutiens, même un porte flingue réfléchi (y à que ”6” coups dans un flingue). C’est ce qui a mis fin à l’opération César.
Dans la bataille en cours, c’est les autorité qui ont la main sur le plan militaire et politique et leur plan de vider la zad de sa dimension subversive se déroule sans accroc pour le moment. L’autorité de l’état est en cours de restauration à tous les niveaux, même si quelques poches de résistances subsistent (et big up à elles).
c’est pas comme si tu etais partie depuis longtemps hein !!!
et que bien d’autres personneset groupes sont passé par là… se sont installer un bour de temps y on essailler divers façon d’y vivre…
tu sais bien que sur la zone tu ne peux pas t’approprié un lieu ou tu n’habites plus depuis longtemps surtout si d’autre en on l’usage, du coup ton projet (d’autant plus “hors sol” car deconnecté de se qui se pense sur zone cf le groupe veillir a tout age par exemple) et bien ça rime a rien !
alors merci de ne pas rajouter une fifiche la ou tant de monde deteste les fifiches…
Alors que devient cette future zone écolo bobo. De nouveaux projets en cours? Les petits entrepreneurs de la ZAD, vue à la télé, en préfecture etc… ont bien bossé? Ah c’est chouette !!!!
quand je pense que des milliers de générations d’agriculteurs depuis plus de 12000 ans de travail atroce et épuisant n’ont même pas compris,ni même essayé ce truc:
La permaculture ne nécessite pas de travaux de force (pas de laboure par exemple), au bout d’un moment le jardin se nourri lui-même, on rajoute des couches, c’est un épandage permanent. Il n’y a toujours quelque chose à manger dans un tel jardin comme dans la nature, et on y peut travailler un peu tout le temps.
ha les c….
enfin on a la solution.
que la gestion d’une ferme en polyculture, c’est pas de la ”permaculture” (concept relativement récent), mais c’est une gestion globale avec le moins possible de recours à l’extérieur. En général autonome avec revente du surplus.
Que labourer un sol vivant, c’est pas plus dur que pousser des brouettes de béton toute une journée. Que quand la campagne était un tissu de fermes autonomes, la solidarité, l’entraide et la convivialité (nombreuses fêtes et rencontres lors des gros travaux), étaient la règle, et pas plus dure à vivre qu’un quotidien en 3×8 à l’usine.
Que la misère de la paysannerie est criante quand les travailleur-euses de la terre sont soumis-es (servage dans le passé, banques et administration aujourd’hui).
Enfin, la ”permaculture stricte”, c’est comme les ”super recettes de jardinage”, y à des endroits c’est très dur ou inadapté selon le sol qu’on récupère et l’environnement. L’important c’est faire du mieux qu’on peut avec ce qu’on a (faune, flore et temps disponible).
le revente ? oui si y a du reste alors on est dans une exploitation plus en autarcie.
et alors le coût du travail est tres tres bas ,faut vraiment aimer le minimum .
c ‘est un choix honorable pour soi ,mais pour ses gosses?
imposer une vie riquiqui aux enfants car c ‘est cela qui est attendu et voulu est ce bien pour eux qui ne peuvent pas dire non et surtout faire non.
ensuite la comparaison:
Que labourer un sol vivant, c’est pas plus dur que pousser des brouettes de béton toute une journée ..
oui c ‘est vrai! autant chiant autant merdique autant débile ,quel choix !!!
jardinage oui pourquoi pas,mais en vivre faut vraiment passer en pro et alors bonjour le travail gratuit comme le ferme du bec helloin .
Je suis d’acc, je répondais plus sur le côté ”harassant” du travail agricole, et souvent plus globalement du travail des ”anciens”, qui me gonfle. C’était pas des sur-personnes et les salarié-es d’aujourd’hui sont aussi harassé-es que celleux d’hier.
Je me permets la même réflexion, sur ”quel avenir on propose aux jeunes”. D’abord le travail agricole peut être très épanouissant (c’est sur ça que tienne la plupart des petites fermes aujourd’hui). Ensuite , c’est le cadre général qui enferme dans une condition sociale, pas la tâche que l’on effectue à un instant T. Pour mémoire certaines collectivités à la campagne en 36 en espagne, avaient réussi à abaisser la journée de travail à 8h. Et des ouvrier-es agricole arrivaient à prendre quelques cours d’instruction après leur labeur. Ielles étaient fatigué-es mais pouvaient encore un peu s’instruire (malgré un confort et une diététique pour le coup rudimentaire).