Toujours armé-e-s contre le béton !

L’abandon du projet inutile de l’aéroport est synonyme d’une large victoire contre le béton. Une magnifique zone naturelle est sauvée mais  la bataille contre le béton et son monde n’est pas finie.

Dès l’abandondu projet de l’aéroport, l’État veut relancer un autre projet inutile :le re-bétonnage de la route des chicanes. Et il pense profiter d’une prétendue division sortie tout droit de son imaginaire pour faire de ce nouveau projet le nerf de la guerre contre la ZAD.
Sauf que ce projet, c’est quand même le massacre de la nature. Dès le début des travaux, des machines ont coupé les branches d’arbres, détruisant au passage des habitations. Quelle est l’utilité réelle de ce projet ? Rendre une voie plus rapide où les voitures passeront très vite, à quelques mètres des habitations et des passages d’êtres vivantsde toutes espèces. Une fois de plus, l’État nous sert des choses inutiles accompagnées de son plat infect préféré : la restauration de l’État de droit. Et malheureusement, certaines et certains y croient car l’État leur a promis des petites conventions d’occupation précaire.

Le problème est que tout le monde n’est pas d’accord.

Dernièrement, du béton frais a été arraché de la route en travaux. La riposte étatique fut démesurée : des escadrons de gendarmes débarquent et son plus nombreux qu’à l’accoutumée. Une grosse machine vient pour finir le travail qui aurait été mal fait. Et la route des chicanes devient la chicane du mouvement et certaines et certains se croient obligés de répondre maladroitement aux attaques médiatiques, témoignant ainsi d’une agonie de l’esprit du mouvement chez certaines de ses composantes.

Les héros d’hier sont-ils devenus les ennemis d’aujourd’hui ?

Reprenons quelque temps nos esprits !

Jusqu’à l’annonce gouvernementale de l’abandon du projet de l’aéropor, une grande partie des gens étaient d’accord contre l’État et son droit et s’en foutait d’être considérés comme illégaux sur ces terres que l’on soit d’ici ou d’ailleurs.
On s’insurgeait contre les expulsions, soutenait les Zadistes et les Zadistes se soutenaient entre eux. On ne se plaignait pas des résistances physiques à ce vaste projet inutile et une nouvelle vie en commun se créait, paysan-ne-s et Zadistes ensemble.A l’époque l’occupation, c’était bien et notre force !
   
Pourquoi devions-nous faire confiance à ceux qui voulaient nous détruire ?
Accepterez-vous qu’ils détruisent des gens à côté de vous pour la défense de vos petits privilèges ?

L’auteur de ces lignes pense que le mouvement a gagné parce que ses actrices et ses acteurs ont pu allier leurs stratégies même si elles et eux n’étaient pas toutes et tous d’accord. Aussi, parce qu’elles et ils n’acceptaient pas de compromis avec l’État.
   
Ce n’est pas la dés-occupation des terres, la fin de notre bon droit et la participation à la politique honteuse du compromis qui sauveront qui que ce soit. Notre-Dames des Landes est, comme le prouve l’épisode des travaux de la RD281, toujours une zone à défendre et à occuper. Que l’on soit occupante/occupant d’avant-hier, d’hier, d’aujourd’hui ou de demain, nous serons toujours légitimes à vivre sur ces terres car ce que nous y faisons est plus beau que l’État et son droit.
   
Vive les occupations !
Vive nos solidarités !
Vive nos vies sans béton, sans vitesse où pour les êtres vivant-e-s il y fait bon vivre !

Des habitantes et habitants de la ZAD