La D281 est la brèche dans laquelle le gouvernement s’est engouffré en annonçant l’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Elle est l’un des axes stratégiques pour son déploiement militaire en cas d’expulsions. Les forces de l’ordre n’y avaient plus mis le nez depuis fin 2012.

En donnant l’ultimatum d’une semaine pour « dégager » et « ré-ouvrir » la « route des chicanes », il savait parfaitement qu’il sèmerait la division dans le mouvement, car « l’urgence » allait couper net toute tentative d’accord en son sein.
Plutôt que de faire front commun pour réclamer la gestion collective de cette portion de route (et d’autres) qui traverse la ZAD, les associations ont décidé de balayer toute contestation des personnes vivants aux bords et aux environs de celle-ci, en imposant son « nettoyage complet », sans quoi les occupant-e-s n’auraient pas leurs soutiens en cas de tentatives d’évacuations. Pendant ce temps, l’État menace d’intervenir à la fin de la trêve hivernale malgré le fait que beaucoup de lieux de vies ne seront pas expulsables légalement…

Combien même parviendrait-il à nous chasser, comment s’y prendrait-il pour nous empêcher de revenir ? …

C’est dans ce contexte qu’ont commencé les travaux de défrichages des abords, curages des fossés, et réfection de la route. Les occupant-e-s qui réclamaient une confirmation des engagements de la préfecture à propos d’une limitation de la vitesse à 30 km/h, et des engagements de la DDE à ne pas récurer les fossés hauts (une zone humide ne devrait pas être drainée) ni à en tailler les extérieurs, selon les préconisations des naturalistes en lutte, ont eu pour seule réponse l’envoi des forces de l’ordre, qui en profitent pour s’entraîner et faire du renseignement, alors qu’aucun des accords initiaux n’a été respecté.

Les associations et des occupant-e-s s’engageront bientôt dans des « négociations » avec ces menteurs professionnels, et il semble que l’avenir d’une bonne partie de la ZAD soit entre leurs mains. Souhaitons-leurs bonne chance.

Votre soutien sera peut-être sollicité ce printemps, sur la ZAD.

D’ici là, il y a des chantiers permanents pour reconstruire les lieux détruits sur la route, notamment Lama Sacré et Bison Fumé. »