Ce 1er février, première journée d’action nationale, le département de sociologie est barricadé avant la levée du jour, puis débloqué par une cohorte de policiers en tenue anti-émeute. Une nouveauté à Nantes : les policiers avaient pour habitude de harceler les actions lycéennes, mais pas encore d’intervenir à l’université.

A midi, des prises de paroles d’étudiants et de personnels de l’université se succèdent, avant qu’une manifestation ne démarre en direction du rectorat. Le long des lignes de tram, près de 500 personnes manifestent à grand renfort d’engins pyrotechniques en scandant : « tout le monde déteste la sélection ! ». Comme d’habitude, le déploiement policier est tellement disproportionné qu’il en devient ridicule. Les transports sont bloqués loin en amont de la manif, et un hélicoptère survole la ville pendant que les jardins du rectorat, remplis à raz bord de véhicules de CRS et gardés par des rangées d’hommes armés, sont inatteignables. Boulevard Michelet, une ligne de flics bloque la manifestation au contact du cortège. Bousculade, coups. Des professeurs s’interposent. Les premier rangs sont gazés avec un liquide d’un genre nouveau, de couleur orange. Finalement, le cortège parvient à atteindre la fac de science à grand bruit, avant de retourner vers le campus du tertre.

Une Assemblée Générale y réunit plus de 300 personnes dans un amphi bondé. Après de longs débats, le principe d’un blocus est voté à main levé. Comme toujours, quelques tièdes tentent de freiner le mouvement à coup de contorsions arithmétiques et de mauvais foi : «si on additionne les abstentions aux anti-blocus, ils sont majoritaires ». Cela n’entrave pas la détermination, et des propositions d’actions émergent pour les jours à venir.

Quoiqu’il en soit, une dynamique semble s’installer à la fac de Nantes, en complément du mouvement d’occupation solidaire avec les exilés, qui perdure déjà depuis plus de deux mois. La semaine prochaine risque donc d’être mouvementée. Vers un printemps 2018 agité ?

A suivre !