On ne se sent bien nulle part.

On ne se sent bien nulle part car aggressées partout.

Aggressés car ce qui n’est pas encore bétonné est soigneusement entreposé,éttiquetté,ou pousse en rang et devrait encore nous faire sourire.

Aggressés car chaque part de ce qui nous entoure tend à devenir un produit; mesurable, adaptable,consommable, vendable.

Aggressées car de par nos actes chaque jour nous soutenons ce mode de vie que ce soit par facilité ou contre notre volonté.

Aggressés car on nous vend ce système qui coule emportant toute vie avec lui en collant un sticker vert éco-responsable dessus. On construit des villes et des missiles nucléaires mais on nous sermonne en nous matraquant qu’il est impératif d’utiliser des ampoules basse consommation.

Aggressées car on voudra nous faire croire que la normalité c’est d’être actionnaire de sa propre misère.

Nous assistons à un désastre où le règne du superficiel nous noie sous un flot d’informations et un horizon plastifié.

A propos d’informations: les pylones qui poussent un peu partout sont des points névralgiques et vulnérables parce que ce sont des points de concentration des flux et parce qu’il suffit de quelques litres d’essence pour les endommager gravement.

C’est pour ca qu’après une randonnée nocturne dans la forêt nous nous en sommes pris aux antennes relais de piégros la clastre. Une fois avoir coupé les grillages et forcé le local technique on a incendié tout ce qu’on a pu. La tristesse et l’aggression ce sont alors transformées à ce moment là en joie et en sourires complices. Ce monde nous dégoute,nous n’en attendons plus rien. Ne voulons rien en garder.
Nous voulons juste y jouer pour accélerer chaque fois un peu sa destruction.

Il y a la grande autoroute de la vie qui est toute tracée direction le péage,l’âge adulte,les responsabilités,être des hommes,être des femmes.
On nous laisse aussi l’alternative de prendre les nationales. La vie d’artiste,les paniers bios et la bonne conscience qui va avec.

Nous refusons toutes les routes.

Nous voulons sortir des chemins. Parce que ça fait peur,parce qu’on doit inventer le sentier dans l’obscurité en se donnant les mains,parce qu’on veut rester des gosses sauvages et joueur.
Biensur on risque de se perdre,d’être couvertes d’épines,d’avoir faim ou froid.

Peu nous importe,au moins nous sommes vivantes.

Ainsi notre solidarité s’exprime aux personnes pour qui les dominations ne sont pas seulement des cibles extérieures à abattre mais aussi des réflexes ancrés en nous qu’il est toujours aussi urgent d’attaquer.

Nous ne trouverons pas la liberté dans des futurs hypothétiques mais dans des chemins de révoltes à vivre au quotidien.

Pour un mois de Juin dangereux.
Pour une vie dangereuse.

Votre monde qui s’écroule est notre plaine de jeu.

                                                                                    Des enfants avec des allumettes.