Un 1er mai 2017, pour une convergence des luttes ! (par le collectif syndical contre l’aéroport )
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Luttes salarialesZad
Lieux : NantesNotre-Dame-des-LandesZAD
Le 1er mai est la journée internationale de lutte des travailleuses et des travailleurs.
La lutte pour l’emploi fait partie de nos préoccupations essentielles. Or le projet de délocalisation de l’aéroport est un projet contre l’emploi :
• Projet à la pointe de la ’modernité’, c’est-à-dire très automatisé, ce qui signifie des destructions d’emplois.
• Environ 8 300 emplois liés à l’aéroport actuel, Airbus, Daher, General Electric, ainsi qu’un tissu socio-économique de plus de 70 PME menacées de disparition.
Depuis la reprise de la concession de Nantes Atlantique par Vinci, les salarié-e-s sont confronté-e-s à une forte dégradation des conditions de tra- vail. Plusieurs grèves et mouvements collectifs ont été menés à l’initiative de la CGT-AGO, principal syndicat sur la plateforme aéroportuaire.
Ce 1er mai doit aussi être une journée de convergence des luttes ouvrières et paysannes.
Les habitant-e-s de la ZAD mettent en acte leur besoin de reprendre leur vie en main.
Tant sur le plan agricole que de l’artisanat ou de la construction de leurs habitations, elles et ils organisent leur propre travail comme elles et ils le veulent sans patron, ni rapport salarial :
Ce besoin concerne aussi beaucoup de salarié-e-s, de militant-e-s qui subissent au quotidien la souffrance au travail, la précarité qui ne cesse de se généraliser, une organisation du travail qui nous échappe … Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à ne plus trouver de sens à notre travail …
Défendre la ZAD :
– C’est donc pour nous aussi soutenir une expérience d’émancipation du capitalisme et des rapports marchands.
– C’est aussi renouer avec la tradition de lutte historique en Loire Atlantique, l’alliance entre travailleuses et travailleurs de la campagne et de la ville.
Le Collectif Syndical contre l’aéroport est constitué d’organisations syndicales et de militants et de militantes syndicalistes qui ensemble luttent pour le maintien de l’aéroport de Nantes Atlantique et contre l’expulsion des habitants et habitantes de la ZAD.
syndicnon(at)riseup.net
“Tant sur le plan agricole que de l’artisanat ou de la construction de leurs habitations, elles et ils organisent leur propre travail comme elles et ils le veulent sans patron, ni rapport salarial”
Eh oui ! On nous promet là un beau monde : autogérons notre propre exploitation ! Et vive le petit Capital ! Et vive les engrenages !
j’arrive pas à piger le degré d’ironie, pour être précise : est-ce une moquerie par rapport à l’autogestion en général (pourquoi pas hein) ou une moquerie par rapport à la notion d’autogestion dans les syndicats ? Ou juste un trollage de passage (mais j’ai pas l’impression) ?
Pour répondre au commentaire au-dessus, c’est un commentaire ironique par rapport à l’autogestion en général, et celle qui est appelée à exister dans le monde du travail en particulier.
Ce qui est dit par ces guignols syndicalistes ne me semble pas dévoiler de radieuses perspectives (mais à quel moment ça serait possible de la part de syndicalistes ?).
“elles et ils organisent leur propre travail comme elles et ils le veulent sans patron, ni rapport salarial”
C’est à se demander si ces personnes son allées discuter avec les quelques anars (mais y en a-t-il seulement encore ?) qui habitent à Notre-Dame-Des-Landes…
Et ce logo… Il pue l’ouvriérisme à plein nez
L’autogestion en entreprise, c’est la gestion de sa propre exploitation.
L’autogestion dans la vie quotidienne, c’est la gestion de sa propre domination.
Alors que vaut-il mieux faire si l’autogestion c’est trop de rapports de domination ? S’en remettre à la spontanéité ? Tu as des solutions concrètes et qui fonctionnent hors de démarches autogestionnaires pour éviter l’apparition de hiérarchies ?
Encore un commentaire qui pue le mépris de classe.
à “Autogestionnaire !” :
dans “autogestion”, il y a “gestion”. L’autogestion implique donc qu’il y aurait des choses à gérer, des choses sur lesquelles appliquer une gestion. Notamment, mais pas que, les usines.
Le truc, selon moi, c’est que la quasi-totalité des choses du monde actuel qui nécessitent une gestion sont des choses absolument néfastes qu’il conviendrait de détruire et de se passer plutôt que de s’entêter à mieux les gérer. Notamment, mais pas que, les usines.
Est-ce que tu appliques une quelconque gestion (dans un sens formel, sinon à quoi bon parler de gestion…) dan ta vie quotidienne, avec ta famille, tes amis ? Ou alors est-ce tout se passe de manière informelle ? Pourquoi est-ce que cette informalité ne pourrait pas être étendue à la quasi-totalité des domaines de la vie, à partir du moment où on a réussi à se débarrasser de toutes ces choses néfastes dont on n’a pas besoin ? Notamment, mais pas que, les usines.
L’autogestion, au sens où je l’entends (mais peut-être l’entends-je d’une manière erronée), présuppose la mise en place d’un moyen de prise de décision qui doit faire système. Je pense (puisque certaines “organisations anarchistes” en font la pub) à la “démocratie directe”. Et la démocratie directe, tout comme la démocratie représentative, n’est autre qu’un moyen de coercition. Au lieu que ce moyen soit appliqué par une minorité “représentative”, il est appliqué par une majorité (qui, tout comme la minorité de la démocratie représentative, n’a en réalité strictement rien de représentatif. Elle n’a pour elle que la force du nombre). La démocratie directe (que je rattache donc peut-être en me trompant à l’autogestion) ne prémunit en rien des situations d’oppression et/ou de domination, elle ne fait que rendre légitime une majorité aux yeux des démocrates.
Il n’y a dans mon commentaire aucun “mépris de classe”. Je suis contre le travail comme activité séparée du reste de la vie (donc contre le travail tout court, et pas la peine de me rétorquer que “oui mais faut bien se nourrir et fabriquer les choses utiles à la satisfaction de nos besoins” puisque je répondrais un truc du genre “évidemment, mais ça peut être fait sous une autre forme que le travail, puisque ce dernier est une activité aliénante et qui s’inscrit nécessairement dans le monde marchand”). Partant de là, je ne vois pas comment le pourrais être ouvriériste, comme le sont bon nombre de syndicalistes.
En ce qui concerne la lutte cependant, je ne m’intéresse pas aux “classes”, je m’intéresse aux individus. Il n’est pas dans mon intérêt de lutter aux côtés d’ouvriers communistes autoritaires par exemple, ni même aux côté d’ouvriers simplement citoyennistes, qui veulent juste changer l’ordre des choses à l’intérieur du cadre préétabli (un état plus progressiste, des flics plus sympas, des patrons qui ne ferment pas les usines, etc.).
Je ne pense pas qu’il existe un système parfaitement théorisé qui puisse nous prémunir de l’apparition de hiérarchies. Je pense d’ailleurs pas que s’attacher à un système particulier soit une manière efficace de se prémunir de ça. Je pense que c’est à chaque instant, à chaque individu de se prémunir contre les tentatives volontaires ou non d’émergeance de chefs, de meneurs, etc. Cela sans s’attacher à un quelconque système, et dans l’informalité.
Pour ce qui est des usines (et des engrenages qui servent de logos aux ouvriéristes), elles peuvent bien cramer, c’est le mieux qui puisse nous arriver.
Rendez vous covoiturage pour se rendre à la manif à 8h30 lundi 1er mai au Carrefour de la Saulce.
Le 1er mai étant (heureusement) chômé, pas de transport en commun ni bus Macron!
Un lien utile pour s’organiser en co-voiturage : https://44.demosphere.eu/rv/1167/carpool
Faites tourner !
(par contre, évidemment, pas conseillé pour l’anonymat sauf si TOR / tails / mail anonyme…)
Parce qu’on est sensible à l’appel du collectif syndical contre l’aéroport et son monde à faire un cortège contre le transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique à NDDL et contre l’expulsion des habitant.e.s de la ZAD.
Parce qu’il y a eu des rencontres dans les rues et sur des blocages lors du mouvement contre la loi Travail, et qu’on pense que c’est en cultivant les liens qu’on renforce les luttes.
Parce qu’on veut se battre avec tou-te-s celleux qui subissent le système capitaliste industriel.
Beaucoup d’entre nous ont choisi la grève en CDI, pour chercher d’autres formes d’organisation de la production et des échanges, mais on se sent solidaire de celles et ceux qui ont besoin de gagner leurs vies et d’y donner du sens sans pour autant se laisser exploiter.
Parce que le 1er mai est une date verte, noire, rouge, chargée d’histoires et de luttes qui résonnent avec ce qui peut se vivre et penser sur cette zone : des fêtes rituelles de changement de saison aux appels à la grève générale, du souvenir des 5 anarchistes exécutés à Chicago (accusés sans preuve d’avoir posé une bombe lors d’une manifestation en mai 1886) à celui des luttes des travailleurs et travailleuses des siècles précédents.
Parce qu’on est mieux dans la rue que dans un bureau de vote.
Entre les deux tours de l’élection présidentielle, on voit un sens particulier à se retrouver dans les rues de Nantes pour affirmer ensemble qu’on est toujours déterminé.e à lutter.
Solidarité entre précaires, révoltés, travailleuses et travailleurs du monde entier et avec tou-te-s celleux qui ne travaillent pas, pas encore, pas en ce moment, plus maintenant, jamais…
Des habitant.e.s occupant.e.s de la ZAD