Autour de 16H30, plus de 500 personnes convergent timidement aux abords de la préfecture. Pour rejoindre le point de rendez-vous, il faut oser se faufiler entre les différents dispositifs de contrôle et de surveillance qui jalonnent la ville. La gauche nantaise est aux abonnés absents. Dans la foule, presque exclusivement jeune, des bandes venues de plusieurs quartiers nantais côtoient les Kways noirs habitués des manifestations. On se murmure les événements de la veille. Au quartier des Dervallières, des barricades et des voitures ont été allumées au milieu de la nuit. Des affrontements ont eu lieu. Ni les médias, ni la police n’en parlent. Omerta sur la révolte.

Le cortège fini par s’engager sur le cours des 50 Otages, littéralement collé par des rangées de CRS et la BAC toujours aussi menaçante. Un hélicoptère ne tarde pas à faire son apparition. Encore. La manifestation a lieu au pas de course. Dans cette ambiance étouffante, qui tente d’anéantir la force déployée dans les cortèges de tête du printemps, et proscrit toute expression murale, un éclat de couleur. Le commissariat du Cours Olivier de Clisson, fermé depuis la grande manifestation anti-aéroport du 22 février 2014, et fraîchement rénové pour être ré-ouvert dans les prochains jours est recouvert de peinture sur plusieurs mètres. Acclamations.

Mais la BAC s’enfonce immédiatement et trop facilement dans le cortège. Une course poursuite a lieu dans les ruelles du quartier Feydeau. Deux personnes sont interpellées.

La course continue. Toujours plus rapide. Les CRS fatiguent. Certains se retrouvent au beau milieu des manifestants. D’autres deviennent nerveux.

La manifestation échoue place du Bouffay, toujours encerclée par la police. Le cortège se disperse dans le calme. L’envie n’est pas tarie, d’autres dates sont évoquées. Notamment la grande manifestation contre le FN qui aura lieu samedi 25 février prochain à Nantes.

Au même moment, gaz à Rouen, défilé à Rennes, blocage de la gare à Montpellier. Et Bobigny qui s’embrase. Soyons ingouvernables !