C’est pas fini !

Au printemps dernier, le projet de “loi travail” a été une goutte d’eau qui a fait déborder le ras-le-bol accumulé. Beaucoup ont saisi cette occasion pour exprimer leur rage durant des mois, en attaquant les flics, leurs bagnoles et des commissariats, en pillant des supermarchés, en détruisant panneaux de pubs et autolibs, en s’en prenant aux banques, aux pôle-emploi, aux agences d’intérim, d’assurance, immobilières etc.. Autant d’actes offensifs contre une partie de ce qui nous pourrit la vie au quotidien : des rouages du travail aux représentants de la loi, des institutions à la marchandise …

Cette révolte venue heureusement perturber la grisaille routinière et la lourdeur d’un interminable état d’urgence ne peut que parler au coeur de celles et ceux qui veulent en finir avec un monde reposant sur l’exploitation et la domination de tout et tout-e-s.

En face, l’État et ses souteneurs (partis, syndicats, médias etc.) cherchent à tout prix à faire rentrer tout le monde dans le rang, avec la carotte de quelques miettes et le bâton de la répression. Les militaires continuent de quadriller les frontières et l’ensemble du territoire, les chiens de garde ont de plus en plus d’armes et de carte blanche pour se lâcher, blesser, tuer. Et la Justice continue à faire tomber les condamnations sur les indésirables et autres ennemi-e-s de l’ordre en place. On retrouve bien là le deal de la démocratie : le durcissement de la survie pour le plus grand nombre en échange de quelques droits, la supposée protection de “papa Etat” à condition de remettre notre liberté entre les sales pattes de ses agents. Accepter sans broncher de nous laisser administrer et diriger, plus ou moins volontairement mais toujours sous la menace de la punition.

Pourtant, ni l’insoumission ni les désordres n’ont attendu la “Loi travaille !” pour s’exprimer et ils ne s’arrêtent pas avec son passage en force. Les hostilités se poursuivent contre la pacification sociale que tentent de nous imposer tous les défenseurs de ce système, c’est-à-dire contre la guerre permanente qu’ils livrent à coups de fric et d’autorité. Des révoltes ont lieu contre les frontières, des mutineries secouent différentes taules, les flics se prennent dans la gueule un peu de la violence qu’ils exercent au quotidien, des luttes font obstacle au rouleau dévastateur capitaliste et divers sabotages attaquent régulièrement la mécanique de l’oppression.

Cette guerre sociale prend de multiples formes, individuelles et collectives, mais se mène en tout cas directement, et certainement pas dans les urnes ou par les instruments du Pouvoir qui n’existent que pour le servir. Ce n’est qu’en agissant par nous-mêmes, en nous auto-organisant, en étant incontrôlables et en rejetant les promesses des puissants que s’ouvrent des possibiltés de creuser de réelles brèches dans leur sale paix de caserne et de reprendre notre vie en main.

La solidarité est aussi une de nos armes dans ce combat. Elle permet de faire des liens entre des gestes et des idées subversifs, entre des individus qui luttent où qu’ils soient, en continuant de défendre en mot et en acte l’attaque nécessaire de ce monde mortifère.

Parmi les dizaines de milliers de personnes emprisonnées dans les geôles de l’État français, et celles aux prises avec la justice, 5 sont en attente de procès, accusées d’avoir participé à l’incendie d’une bagnole de flics au moment du rassemblement “contre la haine de la police” le 18 mai à Paris. Et le 19 janvier un compagnon anarchiste vient de prendre 10 mois ferme de taule pour des bris de vitres de la Chambre du Commerce et de l’Industrie, le saccage d’un Pôle Emploi, d’un Franprix et d’un concessionnaire Jaguar lors d’une manif sauvage à Paris le soir du 14 avril 2016. Des exemples parmi d’autres d’actes de révolte dans lesquels nous nous reconnaissons, sans avoir besoin d’en identifier les auteurs

Contre l’écrasement et pour un monde débarrassé
de l’autorité,
détruisons ce qui nous détruit !
Liberté pour tous et toutes !