Le procès de 5 manifestants avait lieu mardi 20 décembre. Lors de l’audience, il a fallut expliquer, patiemment, à des magistrats vivant en dehors du réel, en quoi consistait une nasse, les juges ne comprenant pas pourquoi les manifestants ne s’étaient pas dispersés. « A moins de creuser dans la route ou de s’envoler, les personnes nassées ne pouvaient pas s’en aller» décrit un avocat, complété par sa cliente qui rappelle qu’elle aurait « bien aimé partir » pour éviter de perdre des heures entre deux murs d’uniformes, avant d’être arrêtée par un BACeux indélicat et placée en Garde à Vue. Le procureur s’emporte, en mimant debout les sommations policières comme s’il avait un mégaphone. On s’y croirait. Rires dans la salle face à cette vocation ratée de commissaire.

Il poursuit : « les services de Nantes Métropole ont déployé des moyens considérables pour effacer immédiatement, le jour même les traces des manifestations. Les nantais n’ont donc pas pu constater les dégâts énormes dans les rues, les taggs, les barricades … C’est bien, mais en terme de pédagogie, c’est quand même dommage ». On peut effectivement déplorer le zèle des karchers de la ville à effacer systématiquement la poésie qui fleurissait sur les murs. En revanche, le magistrat oublie de demander pourquoi seule une poignée de personnes subit un procès, alors qu’il aurait fallu, en toute logique, arrêter les centaines de manifestants qui avaient bravé l’interdiction.

Finalement, les avocats démontent les accusations policières. Il est impossible de disperser une manifestation enfermée. De même qu’il est inutile de lancer des « grenades de désencerclement » sur des manifestants déjà encerclés par les forces de l’ordre, comme ce fut le cas à Paris.

Fin du spectacle. Relaxe pour tout le monde concernant la « non dispersion après sommation », mais amende de 35 euros histoire de faire bonne figure pour la participation à la manifestation. Camouflet pour le préfet et la police nantaise.