Appel à un cortège interpro et inteluttes uni !

La semaine dernière, impossible pour la presse de faire l’impasse sur les véritables casseurs : la police, étant elle-même la cible des débordements de la brigade d’intervention (B.I.) et de la bac le long et en marge des deux dernières manifestations à rennes.

Onze jours avant l’ouverture de la coupe de l’Euro, petit tour de chauffe mardi 31 mai lors de la tentative d’occupation de l’Hôtel Pasteur: la BI et la bac poursuivent les manifestant-e-s à l’intérieur du bâtiment et matraquent tout ce qui bouge pour en chasser les occupant-e-s.

Jeudi, match retour pas très amical, tentative de blocage de la rocade. Cette fois on joue en extérieur mais les flics de la BI préfèrent gazer et tirer à bout portant directement depuis leur véhicule qui renverse au passage quelques manifestant-e-s.

Manque de chance pour le préfet, si nous n’avons pas l’habitude d’essuyer des pratiques aussi cavalières, la presse en a également fait les frais. Résultat, c’est pour ainsi dire d’un coup que toute la presse se met à parler des violences policières. C’était sans compter le matraquage simultané de collègien-ne-s de Saint Malo ou encore le jeune journaliste indépendant qui est tombé dans le coma deux semaines plus tôt à cause d’une grenade offensive. Sans doute pas assez journaliste selon ses confrères pour qu’on parle plus de lui. La solidarité, ça se mérite !

Si la semaine dernière a été si sportive, marquant un pic des violences commandées par l’État, c’est aussi dans le but que l’Euro se passe sans problème, donc sans contestation. Mais les crus de fin mai/début juin ne seront pas les seules à perturber le spectacle.

Depuis quelques semaines, le mouvement contre la loi travail et son monde à changé de forme et submerge tout l’hégagone.

Aux grèves parcellées, permettant de faire le plein en manif, ont succédé des grèves plus tenues qui ont vidé les pompes, ralenti le trafic d’électricité et de train, le fonctionnement des services publiques et les blocages se sont multipliés partout en France. Finalement, il n’y a que la presse capitaliste pour dire que ce mouvement n’est l’œuvre que de la « CGT et des casseurs, tous minoritaires ».

Par ailleurs, les manifs aussi ont changés de visage. Les étudiant-e-s et lycén-ne-s y sont beaucoup moins présent-e-s du fait des examens de juin et beaucoup de camarades subissent des contrôles judiciaires, ont écopé de sursis ou sont en prison. Pourtant, nous sommes encore nombreux-ses à manifester notre colère mais l’ambiance des cortèges est plus calme et, certainement au vu de la répression, moins joyeuses.

Pourtant tout le monde le sait, nous n’en avons pas encore fini et chaque tentative de sape du mouvement est une raison supplémentaire pour continuer la lutte. Continuer, c’est refuser de donner raison à la peur, être fort-e-s ensemble, inverser la tendance, nous faire confiance et retrouver notre courage. Continuer, c’est prendre acte de la situation, assumer nos positions et nous organiser en conséquence. Continuer, c’est aussi rester solidaires des camarades qui ont subi les coups de marteau de la justice ou ceux de la police parce qu’ils et elles sont opposé-e-s à la loi « travaille » et son monde.

Il importe donc aujourd’hui, pour retrouver la joie d’être ensemble dans la rue, de reprendre de bonnes habitudes et de se rappeler les moyens d’y être bien.

Pour trouver l’entrain et le dynamisme d’un cortège qui a du sens, nous avons besoin d’être investi dans un élément commun et de faire corps ensemble.

Il convient pour cela de préparer individuellement et collectivement les manifestations.

Individuellement, chacun-e doit se procurer à minima des protections pour le visage : des lunettes de plongée ou de ski pour y voir malgré les gaz lacrymogènes et se protéger des tirs de flasballs et avoir un foulard imbibé de jus de citron ou de maloox (se trouve en pharmacie) et/ou un masque de chantier (PZ3).

Par ailleurs, d’un point de vu collectif, même sans un danger imminent et même si l’on n’a pas la volonté de faire une action répréhensible en manif, se masquer est aussi un moyen pour assurer une plus grande sécurité aux camarades qui prennent davantage de risques, que ce soit aux banderoles de tête ou pour les médics qui sont des cibles privilégiées. La non-dissociation, ça se pratique !

Ensuite, il importe de former des groupes constitués de binômes ou trinômes au sein du cortège, possiblement eux-même reliés à d’autres groupes dont l’ensemble constitue une petite bande organisée (pardon pour le lapsus) qui se trouve un petit nom qui permettra de se retrouver en cas de mouvement de foule.

De l’attention que nous nous portons tou-te-s les un-e-s aux autres dépendent la sécurité, la force et la détermination du cortège. Ne pas courir dans tous les sens à la première lacrymo, ne laisser personne seul-e et rester groupé-e-s sont des nécessités de base pour un cortège uni !

On arrive ensemble, on repart ensemble !

 

Prochains rdv à rennes :

mercredi 8 Juin,

* 18H : Place Hoche, Rassemblement contre Bagelstein, dans la suite de https://nantes.indymedia.org/events/34830
* 18H : Réunion du Collectif contre la criminalisation du mouvement, dan les locaux de Solidaires au 5 rue de Lorraine à Villejean : https://www.openstreetmap.org/node/4225459943
* 19H30 : Assemblée Générale Interprofessionnelle au Kiosque du Thabor pour discuter notamment de la coordination nationale de lutte les 11 et 12 juin à Paris. Voir:
http://paris-luttes.info/appel-pour-une-coordination-6006?lang=fr

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Jeudi 9 juin

* 11h Rassemblement des travailleurs de l’éducation à l’appel de la coordination des précaires de l’éducation, place hoche.
* 12H : Départ d’une manif depuis la Place de Bretagne à l’appel de l’AG Interpro et de Sud PTT. Cette manif convergera avec la manif appelé par la cgt au départ de la Poterie.