« Le mensonge est trop gros. TOTAL a rameuté les cadres et les non-grévistes pour les faire voter. Et même sur cet échantillon-là, 6% n’était pas pour la reprise des activités ! En interne, d’ailleurs, la direction de TOTAL donne 70 à 80% de grévistes chez les équipes de quart, souligne Hiou. Du côté des personnels de production, notre dernière AG était à 200, et certains gars étaient de quart, parce qu’on continue à assurer la sécurité des installations. Le message était très clair : reconduction jusqu’au retrait. ».

Du côté du dépôt de carburant voisin, propriété du groupe Bolloré, il y a douze grévistes sur quatorze. « Ils ne sont que deux à charger, donc la cadence est réduite. Pour ce qui est de la raffinerie, en revanche, tout est bloqué. Il n’y a ni expédition, ni chargement, ni déchargement ».

« Le moral est bon et serein, mais ça ne peut pas non plus devenir une grève par procuration, prévient Hiou. Financièrement, cela fait des semaines qu’on est en grève et les gars commencent à tirer la langue. Il y a un moment où il va falloir qu’il y ait de vrais appels à reconduire, tous les jours, au niveau interprofessionnel. Pour les raffineurs, la date du 14, ça ne rime pas à grand-chose, s’il n’y a rien entre-temps. On ne va pas attendre que d’autres se décident après. Le gouvernement, d’ailleurs, est attentif à l’ensemble des mobilisationset les scrute à la loupe ».

Un appel à une rencontre de l’ensemble des secteurs en lutte et en reconductible, depuis les raffineurs jusqu’aux cheminots, en passant par les travailleurs du nettoiement de plusieurs grandes villes, ceux de l’énergie et les havrais, pour que toutes et tous puissent faire entendre leur voix et porter aux directions syndicales l’exigence de la bagarre jusqu’au retrait de la loi Travail ? « La réponse est dans la question, conclut Hiou. Quand on se met en grève, c’est jusqu’au bout. Nous c’est 24hsur 24 et sept jours sur sept ».