Charge de la police à rennes : « sourire aux lèvres, les flics criaient : ‘’on va tous vous niquer’’ »
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Catégorie : Local
Thèmes : Loi travail 2016Répression
Lieux : Rennes
« La manif est partie à 11h30 de la place Charles de Gaulle. Elle était calme et il n’y avait pas de réel dispositif policier. La manifestation s’est ensuite dirigée vers la préfecture, mais à été bloqué par les CRS et la BAC. Elle à été rejointe par un cortège CGT, puis s’est dirigé vers l’université de Villejean. Là bas, la BAC a commencé à charger les manifestants, qui ne voulaient pas l’affrontement et qui se sot enfuis.
Ce genre de coup de pression a continué jusqu’à la rocade, ou des véhicule-béliers (5-6) de CRS sont passés à travers la manifestation (en ralentissant a peine) et les CRS présents à l’intérieur des véhicules ont entièrement gazé la manifestation avec des gazeuses.
Des CRS ont fait des doigts d’honneur aux manifestants, sourires aux lèvres. Certains camarades ont crus qu’ils allaient tous se faire embarqués. Les manifestants se sont ensuite fait charger sans relâche par la BAC, de tous les cotés, en frappant tout le monde, même les blessées et surtout les médecins, toujours le sourire aux lèvres, tout en criant “on va tous les niquer” ou encore “on va niquer vos mères”. Les manifestants se sont ensuite faits poursuivre dans les ruelles. On aurait dit une traque. »
Aux dernières informations, cinq personnes, réclamant l’intervention des pompiers, ont été emmenées à l’hôpital.
Pour la 9e fois, les manifestants contre la loi El Khomri se sont retrouvés à plus de 2000 à Rennes, preuve que la mobilisation contre le gouvernement ne s’essouffle pas.
Cette manifestation n’est pas allée dans le centre ville.
Cette manifestation s’est déroulée dans le calme. Il n’y a pas de dégradation.
Dès le début de la manifestation qui partait de l’Esplanade Charles de gaulle, Solidaires 35 à l’initiative de cette action, a constaté que le préfet souhaitait provoquer.
Malgré la demande d’autorisation du parcours et l’acceptation implicite de la préfecture, la place de Bretagne était quasi inaccessible, les gardes mobiles ayant pris position sur la voie par laquelle nous devions passer pour nous rendre à la préfecture de Beauregard. Nous avons évité de justesse la confrontation en prenant la place de Bretagne à contresens.
UNE ESCALADE PROGRAMMEE DE LA VIOLENCE
A partir de 14h, une partie de la manifestation a poursuivi son chemin vers Villejean en direction de la rocade. La manifestation était bon enfant et les manifestants étaient désarmés. Aucun projectile n’a été jeté sur la police. Aucune provocation n’a eu lieu.
Pourtant, les policiers du corps départemental d’intervention de la police nationale sont arrivés à très vive allure sur la RN 12 et ont cogné. A peine sortis de leurs véhicules, ils ont matraqué tout ce qui se trouvait sur le bas côté de la RN 12 à côté de l’échangeur de la rocade.
Plus de 30 policiers de la BAC répartis dans 6 véhicules ont participé aux matraquages en série. Plusieurs tirs de LBD 40 ont été effectués par la BAC en haut de villejean alors que celle-ci n’était nullement menacée.
Ce déchaînement de violence s’inscrit dans une stratégie de la police que nous dénonçons depuis plusieurs semaines. Le bilan est relativement lourd puisque d’après notre recensement il y a eu depuis le début des manifestations 273 blessés dont 53 hospitalisations.
Alors que les affrontements se faisaient rares depuis plusieurs semaines et que le calme était largement revenu dans la ville, le préfet directement piloté par le ministre de l’intérieur, M. Cazeneuve a décidé d’augmenter la stratégie de la peur :
C’est ainsi que lors de la manifestation du dimanche dernier 29 mai suite à l’évacuation de la salle de la cité, les manifestants et les représentants syndicaux se sont faits copieusement insulter et menacer. Un représentant de sud-ptt s’est fait boxer sans raison par la BAC (voir vidéo de TVR).
Mardi 31 mai, lors de la manifestation et la courte occupation d’un espace culturel fac pasteur, la BAC a pourchassé dans tous les étages ce qu’elle croyait être des manifestants !! (voir article des inRocks)
C’est dans ce contexte, que s’est déroulé le matraquage violent du 2 juin 2016 notamment envers les journalistes et les photographes. Le syndicat Solidaires 35 proteste énergiquement contre les violences faites aux journalistes dans l’exercice de leur fonction, d’autant que ceux-ci étaient très clairement identifiés et identifiables
Il ne s’agit nullement d’une bavure mais d’un acte revendiqué par le directeur départemental et par le préfet qui fait partie d’une stratégie assumée. Il ne faut plus d’image pendant que l’on matraque et que l’on éborgne. Tel est le message que le gouvernement veut faire passer.
Les matraquages et autres provocations n’entament pas notre détermination.
Solidaires 35 appelle d’ores et déjà à une manifestation la semaine prochaine contre les violences policières, les interdictions de manifester et de circuler.
Solidaires 35 proposera à l’intersyndicale et à l’aginterpro de définir ensemble, les modalités de cette mobilisation qui pourrait prendre la forme d’une manifestation le samedi 11 juin
Rennes le 3 juin 2016
Pour Solidaires 35 : Serge Bourgin Gérard Huré