Juge : Stéphane  LORENTZ
Procureur : DUPIRE
Avocat (commis d’office) des 3 prévenu-e-s : Matthieu CREACH
Avocat des flics : petite surprise, il ne s’agit pas d’Annie Hupé, mais on a pas eu son nom…

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T. comparait dans le box, il a été amené de Rennes où il était en détention provisoire depuis la fin de sa GAV.
Il est accusé de :
– Violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité lors de manifestation sur la voie publique
– Participation avec arme à un attroupement avec la circonstance aggravante que son visage aurait été dissimulé
– Dégradations de matériel public et privé (supports publicitaires, abribus, lampadaire…)
– Dégradation de sa cellule de GAV
– Outrages (sur un flic)

T. demande un délai pour préparer sa défense.

Le proc demande son placement sous contrôle judiciaire, l’interdiction de paraître en centre ville et une obligation de soin.

L’avocat est sûr qu’il va partir en détention provisoire mais T. est placé sous contrôle judiciaire jusqu’à l’audience de renvoi du 13 juin. Il a interdiction de manifester et de paraître à Nantes jusqu’au 12 juin et obligation de se présenter une fois par semaine au commissariat de B. où il réside. Il doit être ramené à rennes en fourgon avant de pouvoir sortir.

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S. comparait libre après le refus du juge des libertés et de la détention de la placer en détention provisoire ou sous contrôle judiciaire jusqu’à sa compa.

Elle est poursuivie pour participation à un attroupement armé et refus de donner son ADN (en lien avec la manif du 14 avril).

Elle demande un renvoi.

Le proc requiert son placement sous contrôle judiciaire et l’interdiction de manifester et de paraître en centre ville.

L’audience est renvoyée au 30 juin sans contrôle judiciaire.

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S., placé en détention provisoire après la GAV, est accusé de :
– Usage de stupéfiant
– Violence sur personnes dépositaires de l’autorité publique (4 flics de la BAC, parties civiles) sans incapacité lors de manifestation sur la voie publique
– Participation avec arme à un attroupement (cailloux) avec le visage dissimulé

S. accepte la compa sur les conseils de l’avocat alors qu’il va manifestement très mal et n’est pas en état de se défendre. L’interrogatoire du juge, qui se fout visiblement de sa gueule, vire à la séance de torture. Comme il est le seul à accepter d’être jugé à cette audience, il y a clairement une intention de lui faire payer les « graves débordements » de la manif sur le thème « vous êtes de ce-lle-ux qui entraînent les autres à commettre des violences » et « responsabilité morale collective ». Les deux assesseuses regardent S. avec un air apitoyé…

Les parties civiles (4 BACeux) demandent  600 € chacun au titre du préjudice moral.

Le proc requiert une peine mixte de 4 mois d’emprisonnement dont 3 de sursis avec mise à l’épreuve pendant 18 mois, une obligation de formation, l’interdiction de manifester et le mandat de dépôt.

L’avocat insiste sur le risque qu’il y aurait à incarcérer S. étant donné son état psychologique. Il en fait tonnes sur le thème du suicide en taule et se réjouit que personne ne serait venu le soutenir, ce qui rendrait inutile la volonté d’adresser un message à l’ensemble du mouvement en le condamnant à du ferme.

Après le délibéré, S. est reconnu coupable de tout ce qui lui est reproché et condamné à 6 mois d’emprisonnement avec sursis mise à l’épreuve pendant 2 ans, une obligation de soin et de formation et à indemniser les flics à hauteur de 200 € chacun. Le juge insiste sur le fait que sa « situation personnelle » a été prise en compte.

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Bilan (provisoire) pour le  3 mai :
– 14 interpellations (d’après la police)
– 3 personnes relâchées après avoir été amenées au commissariat pour vérifications d’identité/situation administrative
– 11 garde à vues
– 9 personnes poursuivies en justice (d’après la presse)
– 4 personnes sont passées en comparution immédiate les mercredi 4 et vendredi 6 mai (à notre connaissance)

Bilan (provisoire) des interpellations à Nantes depuis le début de ce mouvement (d’après la presse locale qui prend ses info à la préfecture) :
– 10 mars : 5
– 17 mars : 3
– 24 mars : 19
– 31 mars : 16
– 5 avril : 15
– 9 avril : 6
– 14 avril : 18
– 20 avril : 7
– 28 avril : 41
– 6 mai : 14
– au moins 3 personnes arrêtées hors contexte de manif à qui il est reproché des infractions liés aux manif (2 après avoir publié sur facebook et 1 lors d’un contrôle dans la rue)

On arriverait donc à 147 interpellations depuis le 10 mars