« Nous avons fait appel à un collectif local et informel mais excessivement créatif qui intervient au gré des différents mouvements sociaux nombreux à Nantes en cette saison. »

Le collectif « Les insurgés » est en effet très actif et vient de clore avec brio la réalisation d’une grande série de « monochromes bancaires », en partenariat avec les agences bancaires du centre-ville.

« Il s’agit non seulement d’art plus que jamais contemporain mais aussi d’un art total » déclarait pour finir sa présentation Jean Blaise, qui préside aux destinées du tourisme à Nantes et ne nous avait pas, jusqu’alors, habitué à des choix aussi audacieux.

« Nous procédons en trois étapes », répond à nos questions un représentant du collectif, étrangement cagoulé pour l’occasion.

« Nous travaillons sur la notion de bris, d’effritement, de décadrage. Puis, ce sont les agences qui prennent le relai et installent de grands panneaux, qui de bois, qui de métal, pour obstruer les ouvertures. Enfin, nous invitons qui le souhaite à intervenir calligraphiquement en reprenant les expressions les plus populaires du moment, glanées dans les nombreux cortèges contestataires. Le plus compliqué pour nous consiste à bien coordonner ces trois étapes. Nous nous situons dans la lignée de l’anartiste Marcel Duchamp qui avait établi que le regardeur d’une oeuvre faisait la moitié du chemin pour la faire advenir ».

Nul doute que cette série de vingt et une pièces si exigentes dans leur réalisation et si pertinentes au regard de la situation sociale actuelle saura enfin réconcilier les nantais avec l’art contemporain.

Dernière minute : Jean Blaise nous précise que le circuit pour découvrir ces oeuvres sera prochainement flêché par des pochoirs « Nantes ville anti-TAFTA ».