Salut!

vous vous souvenez du concert terroriste de juin dernier?
s’opposer en musique contre un décret qui interdit la musique en ville
s’opposer sans avoir peur contre le tout sécuritaire
400 personnes nous avaient suivis dans les rues de la ville pour une déanbulation festive mais déterminée.

on remet le couvert!

si vous vous sentez à l’étroit dans ce nouvel état qui vous colle une caméra aux fesses pour votre sécurité
qui garde les opposants chez eux pour pas qu’une voix s’élève contre la COP 21
qui interdit aux caennais-e-s de ne faire qu’une simple marche d’opposition( même plutôt de demande d’une autre voie) à la COP21!
qui interdit toute manifestation à Caen et en france pendant 4 jours POUR notre sécurité!

et pendant ce temps là les grands magasins sont ouvert… on peut mourir en consommant mais pas en manifestant!

FLan Dictateur ne tient que par Peuple Mou!

Si vous voulez manifester pour pouvoir maifester, ammenez donc vos instruments pour faire du bruit et vos cagoules de couleurs pour qu’on se voit.
venez Place Bouchard à 14h samedi 19, pour une déambulation festive. On se laissera pas emfermer pour notre bien!

et puis il y aura des gateaux et du vin chaud!!

un visuel suivra.

si ce mots ou intentions vous semblent pertinent, merci de les partager.

bises!

ps: dessous un compte rendu d’une tentative de manifestation de 40 individus, samedi dernier, sous l’état d’urgence

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Le 12 novembre on nous a interdit de manifester notre opposition à l’Etat d’urgence.
Compte-rendu de la manifestation du 12 décembre à Caen.

Ce samedi 12 décembre nous étions une cinquantaine à « braver » l’état d’urgence. Nous souhaitions protester contre la réduction drastique de nos libertés (celles de manifester, d’agir et de contester) et contre le racisme d’Etat qui stigmatise les musulmans et les musulmanes comme populations dangeureuses ( multiplication des perquisitions, des assignations, le plus souvent sur simple dénonciation).

Nous nous étions donné rendez-vous devant la préfecture. A l’intérieur de l’édifice une équipe du renseignement filme le rassemblement.
Alors que nous apprétions à quitter la préfecture pour partir en cortège vers le centre-ville, un flic en civil nous interdit de continuer.
 Nous décidons tout de même d’avancer. Sortent alors par magie de car adossés à la préfecture, une équipe d’une dizaine de robocops, qui nous a empêché de prendre l’asphalte. Puis après quelques sommations d’usage vite expédiées celà va de soi, les flics tentent de choper une personne, puis deux. Bousculade. Arrivée de renforts. La deuxième personne est emmenée plus loin pour contrôle d »identité et/ou garde à vue, les flics hésitent. Il sera relâché. Pendant ce temps-là, les flics se décident à relever les identités de tout le monde. Banderoles confisquées, tracts balancés. Ce qui donne lieu à quelques coups et menaces. « On vous a dans le collimateur ».

Un compagnon qui décide de refuser de décliner son identité est mené au poste. L' »HP » comme ils le nomment avec leur humour si singulier.
A la tête de cette croisade, le directeur de la sécurité publique Jean-François Papineau.
 Depuis longtemps déjà ce zélé défenseur de la loi a une obscession : l’ultra-gauche-anarcho-autonome-de-la-mort-qui-tue. Et les TOC qui vont avec ce genre d’obsessions. A Poitiers, où il officiait précédemment, JF s’est fait sa petite réputation. Après qu’en octobre 2009 lors d’une manifestation anticarcérale, les rues de Poitiers aient été bombées et que quelques vitrines  de complices du monde carcéral aient été fracturées, notre cher inspecteur Dérick  décide qu’il faut en finir avec l’ultra-gauche locale. Il en épie faits et gestes. La moindre action anti-pub se transforme en mois de prisons, la moindre manifestation en intervention policière avec son lot de menaces, et de points de suture. Au quotidien, sa police met la pression sur les militants et militantes. Ils et elles sont suivi-e-s et mencacé-e-s. Si Papineau avait beaucoup aimé Z de Costa Gavras, ce n’est pas pour les mêmes raisons que nous.

Sur caen JF entend sans doute à l’identique en finir avec la MAC, la mouvance anarchiste caennaise.  C’est l’appartenance à cette étrange nébuleuse qui est signalée sur les fiches S dont certains et certaines d’entre nous son affublé-e-s. En effet les fameuses fiches S ne visent pas que les suposé-e-s apprenti-e-s djihadistes que l’on nous présente en boucle sur les chaînes infos. Il en faut d’ailleurs parfois bien peu pour être soupçonné de djihadisme. Un voyage à l’étranger ou un coup de fil anonyme. Mais les fiches S visent tous les subversifs, tous ceux et celles qui refusent ce monde. Des « zadistes », des anarchistes, des communistes, des « radicaux », des antinucléaires, des syndicalistes trop remuants.Fraichement promu à Caen pour service rendu dans le marais poitevain, notre inspecteur Clouzot poursuit sa besogne. Crie-t-il au milieu de son sommeil quelques « gauchistes », « force doit rester à la loi » et autres aménités ? Nous n’en saurons rien, nous n’avons pas l’ambition de vivre dans son intimité. Ce qui malheureusement ne semble pas être son cas en ce qui concerne la notre.

JF aime tellement les perquisitions, et les mises sur écoute.Après ce premier contrôle d’identité et cette première dispersion, nous quittons la préfecture et nous retrouvons à plusieurs en centre-ville, place Bouchard, pour differ les tracts restant dans les rues bondées. Les flics continuent de roder autour de nous, sans doute là par hasard, et non pour empêcher notre distribution. Après un premier passage, 4/5 flics sortent d’un camion et sautent sur une personne qui « aurait craché dans leur direction ». Beaucoup de gens l’agrippent pour éviter l’interpellation. Nouvelle bousculade et cris rageurs contre l’ordre sécuritaire. De nouveau des renforts arrivent par plusieurs rues. Le compagnon sur lesquels les flics ont sauté est balancé dans le fourgon, reçoit quelques coups bien placés, avant d’être relâché plus loin. De nouveau, nous  sommes contrôlé-e-s, parqué-e-s, menacé-e-s. « Ca finira mal ». De nouveau, une personne est embarquée pour contrôle d’identité.
Dans les heures qui suivent cet après-midi un article d’un journaliste de Ouest-France revient sur les événements. Ce dernier présent pour couvrir les animations place Bouchard, conclut son article ainsi :  » À une heure de forte affluence, la scène a suscité un peu d’émoi auprès des passants. » C’est sans doute cet émoi qui a conduit JF à s’expliquer à Rance 3 : « Il a craché sur une voiture de police en patrouille. Lorsque les trois policiers sont sortis pour relever son identité, la vingtaine de personnes qui distribuaient des tracts avec lui les ont entourés, les empêchant de faire leur travail. J’ai lancé un appel général de renfort ». Pour rendre crédible sa version JF explique que le compagnon aurait été emmené au poste et qu’il sera entendu pour outrage. Nous nous attendons donc à de possibles suites judiciaires pour le compagnon, mais également pour tous ceux et celles dont les identités ont été relevées et qui pourraient être accusé de participation à une manifestation interdite.

La répression que nous avons subit n’est pas un acte isolé. Plus de 2500 perquisitions et autres assignations à résidence ontdéjà eu lieu depuis mi-novembre. De présumés radicaux islamistes voient leurs appartements démolis sur simple dénonciation ou présomption. Des flics racistes s’en donnent à coeur joie. Des squats sont vidés, des compagnons et des compagnonnes sont assigné-e-s à pointer 3 fois par jour parce que désignés « djihadistes verts ». Des manifestations sont attaquées par la police comme à Nantes.La mise en place de l’état d’urgence correspond exactement aux visées stratégiques de DAESH : radicaliser des muslmans et des musulmanes victimes d’un racisme d’Etat et quotidien, attiser un racisme anti-musulmans et musulmanes déjà très fort, montrer le véritable visage de l’Etat dit « des drois de l’homme » et son hypocrisie.

Nous n’entendons pas plus que nos compagnons et compagnonnes de Paris interdits de manifester ou poursuivis pendant la COP21, que nos compagnons et compagonnes de Nantes attaqué-e-s et passé-e-s à tabac puis condamné-e-s par une justice aux ordres, que nos compagnons et compagnonnes assigné-e-s à résidence ou placé en centre de rétention, que les milliers de perquisitionnés à travers le pays, nous laisser impressionner.

 Notre liberté n’est pas assignable.Nous appelons tous ceux et toutes celles qui veulent contester l’état d’urgence à se joindre à l’appel à se retrouver samedi 19 décembre, Place Bouchard, à 14 heures.Caen, 16 novembreDes participant-e-s au rassemblement du 12 novembre et des personnes solidaires.

Pour avoir des infos sur l’état d’urgence :
La quadrature du net : https://www.laquadrature.net/fr
Sous la cendre – les joies de l’Etat d’urgence : http://sous-la-cendre.info/4112/recensement-des-joies-de-letat-durgence