Nous avons pu nous exprimer sur le fond et non la forme des accusations.

Maître Lareuze avocat de Hugo cita :« que lui même était coupable de recel d’électricité car il lui arrivait de brancher son chargeur de téléphone sur les prises du tribunal ». Le recel était alors un chef d’inculpation totalement ridicule car tout le monde pouvait le pratiquer.

D’ailleurs Mme le procureur Pagenelle déclara pendant le procès que le contexte de l’affaire était sensible, que chaque régénération avait eu des esprits contestataires et cita mai 1968. Toutefois, selon elle, ce n’est pas parce que nous sommes des objecteurs de conscience que nous pouvons nous permettre d’outrepasser les lois et elle répétera à deux reprises que ce n’est pas la justice qui les vote. La justice ne fait que les appliquer. Si les lois doivent être changées, c’est au parlement d’en décider.

Maître Boudière qui s’occupait de la défense de Thill, fit le rapprochement avec Shakespeare: «Beaucoup de bruit pour rien ».

L’avocat de la parti civile Brice Giret mélangeait plusieurs faits et accusait Thill d’une nouvelle violence (s’être saisi d’un outil et l’avoir utilisé à l’encontre d’un gendarme), violence qu’il n’a pas commise. Maitre Boudière, décrivit Thill comme un être non-violent qui n’avait fait que se défendre par réflexe car on l’avait brusquement ceinturé par derrière.

Nous avons pu rappeler que nous n’étions pas que de simples squatteurs et certainement pas des délinquants ; qu’il y avait de réels problèmes, comme l’extinction de l’huître creuse par son appauvrissement génétique et énormément de professionnels endettès dans la profession conchylicole.

C’est un projet qui n’est pas en accord avec l’environnement : pratiques agro-industrielles, produire toujours plus . Nous avons pu exprimer nos craintes sur la triploïde et que le problème a été évoqué au sénat il y a peu. La triploïde n’est pas en accord avec le vivant, on ne stérilise pas la vie qui est faite pour se reproduire.

Maitre Lareuze ne manqua pas de rappeler que le commissaire enquêteur est passé en force décembre 2014 en validant ce projet surdimensionné porté par le Comité Régional de Conchyliculture (CRC) malgré une opposition de 77 % de l’opinion publique.

Il rappela également la dérive du fichier national des empreintes génétiques qui en 2013 avait recensé presque 3 millions de personnes ou seulement 400 000 avaient été mise en cause.

Le procureur demanda 3 mois de prison avec sursis pour Hugo et 5 mois de prison avec sursis pour Thill.

Des peines bien trop lourdes contestés par nos avocats qui ont su mettre en place une bonne défense sur le profils des deux copains.

Après la concertation des jurys, le verdict tombe coupable.

Pour Thill, 35 heures de Travaux d’Intérêt Généraux (TIG) pour le recel et 65 heures de TIG pour violence sur gendarmes. Il devra payer 300 euros de dédommagement pour l’un et 500 euro pour l’autre gendarme et l’outrage fut acquitté.

Pour Hugo ce fut 35 heures de TIG pour le recel et 300 euros d’amende avec sursis pour le refus du prélèvement ADN.

Nos prochains procès sont le 11 septembre, nous appelons la population à venir à partir de 9h pour soutenir les 9 copains accusés de recel d’électricité avec dégradation. La ZAD tiendra bon malgré la répression, nous ne pouvons plus fermer les yeux.

La zad d’Oléron