Après deux ans de procédure « en urgence », le tribunal administratif a finalement rendu sa décision sur le projet d’aéroport de NDDL *. Cette étape est présentée comme décisive pour le lancement des travaux. L’inter-collectifs organisateur de la manifestation nantaise du 22 novembre 2014 tient à affirmer trois points:

D’abord, ce ne sont pas les jugements d’un tribunal qui déclencheront les travaux, mais bien le résultat d’un rapport de forces: d’un côté le lobby du BTP, les calculs politiciens et électoraux du pouvoir, sans compter la volonté des dirigeants à ne pas perdre la face, et de l’autre les diverses mobilisations des populations. Bien sûr l’Etat justifiera sa décision finale en s’appuyant sur les jugements mais, les difficultés actuelles du couple Hollande-Valls constitueront les vrais déterminants du choix ultime.

Ensuite l’enjeu de la ZAD de Notre Dame des Landes dépasse le simple aéroport. En effet, tout le secteur du BTP s’estime menacé par un éventuel succès de la lutte. Ce serait une centaine de grands chantiers imposés qui, selon le « Moniteur », journal du BTP, risqueraient alors d’être annulés; pourtant l’abandon du projet de Plogoff ou du Carnet n’a, malheureusement, pas arrêté la filière du nucléaire..!?
De fait, la lutte de Notre-Dame-des-Landes pose la question du choix démocratique par les populations concernées. Et que l’on ne nous parle pas de « démocratie participative », de « débat public amélioré » et encore moins de « référendum » : nous nous souvenons de celui sur l’Europe, quand le Traité Constitutionnel Européen rejeté en 2005 avait été imposé en 2007, au mépris de la majorité des votants.

Enfin, lors des prochaines élections régionales en décembre, et même présidentielles en 2017, le pouvoir PS devra s’attacher les voix écologistes, voix qui se sont déjà montrées indispensables aux dernières élections départementales en Loire-Atlantique: la gauche et Grosvallet conservent une majorité de 16 cantons contre 15 à la droite grâce au canton de Blain et son ticket gagnant d’une écologiste et d’un socialiste anti-aéroport!
Le pouvoir PS se sait en sursis et pourrait botter en touche jusqu’en 2017, pour éviter un nouvel échec après le fiasco de l’opération César, d’autant que CRS et gardes mobiles renâclent de plus en plus à rester mobilisés 24 heures sur 24, suite à Vigipirate en vigueur depuis janvier.

L’inter-collectifs du 22 novembre est certain que le maintien d’un rapport de forces, appuyé sur une diversité des tactiques, sera la seule garantie de l’abandon du projet.

Nantes, le 18/06/2015