Le programme :

LUNDI 16 MARS
12h30 : Cantine devant la Cité judiciaire de Rennes
18h : Discussion à partir d’extraits du livre À nos amis du Comité invisible : « Qu’est-ce que la police ? », au bar la Quincaillerie Générale

MARDI 17 MARS
12h : Cantine devant la Cité judiciaire de Rennes

MERCREDI 18 MARS
12h30 : Cantine devant la Cité judiciaire de Rennes
15h : Manifestation au départ de la Cité judiciaire

JEUDI 19 MARS
12h : Cantine devant la Cité judiciaire de Rennes
18h : Discussion à la Maison de la Grève : « 2005-2015, récits et expériences de mises en échec de la police »
Nous n’avons pas eu le temps de nous retrouver après le mois intense suivant la mort de Rémi Fraisse que les attentats de Paris changeaient radicalement la donne : on passait de slogan « Tout le monde déteste la police » aux ovations des colonnes de camions de CRS.
Malgré ce changement d’ambiance brutal, très vite des voix se sont élevées contre le consensus général, les manifestations de Nantes et de Toulouse ont montré que la situation était bien plus complexe que l’unique élan républicain.
Nous voulons saisir l’occasion du procès de mars, comme l’a fait la semaine de résistances à Nantes du 16 au 22 février ou comme bientôt les journées interfacs à Paris le 13 et 14 mars, pour discuter de nos rapports à la police : ce que les différents collectifs et luttes mettent en place pour ne pas subir la police, l’attaquer ou vivre sans.

VENDREDI 20 MARS
12h30 : Cantine devant la Cité judiciaire de Rennes
18h : Apéro à la Maison de la Grève
20h : Concert free-jazz à la Maison de la Grève

ADRESSES
Cité judiciaire : 7, rue Pierre-Abélard
La Chardonnière : 28, rue Louis-Hémon
Maison de la Grève : hébergée au 37, rue Legraverend
Bar La Quincaillerie générale : 15, rue Paul-Bert

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APPEL POUR LE PROCÈS DE CLICHYSOUS-BOIS

– du 16 au 20 mars 2015 à Rennes –

27 octobre 2005, Clichy-sous-Bois. Coursés par cinq « gardiens de la paix » pour un vol imaginaire, Zyed Benna et Bouna Traoré meurent dans le transformateur où ils pensaient trouver refuge. Un de leur ami sera grièvement brûlé. Du 16 au 20 mars 2015 se tiendra à Rennes le procès de deux policiers (sur deux équipages) impliqués dans la poursuite des deux jeunes, inculpés pour « nonassistance à personne en danger ».

La faiblesse des charges retenues, la longueur de la procédure et le faible nombre de policiers à se retrouver devant le tribunal parlent d’eux-mêmes : ce n’est pas dans les tribunaux que s’établissent justice et vérité. Pour autant, l’action de la police n’aura pas été vouée à l’impunité. Dès le soir de la mort de Zyed et Bouna, c’est Clichy-sous-Bois qui s’embrase. Puis la France entière, de proche en proche, de ville en ville. La réaction dépassera comme jamais les frontières d’un quartier. Ce sont des milliers de jeunes qui saisiront l’occasion de prendre leur revanche sur les coups de pressions quotidiens des policiers, cette même pression que fuyaient Bouna et Zyed ce soir d’octobre 2005.

S’il n’y a pas grand chose à attendre de la justice en général et de ce procès en particulier, il y a par contre à saisir l’occasion d’invoquer à nouveau le souvenir d’octobre et novembre 2005. Et il est d’autant plus pressant de le faire dans la France post-attentats, où la police est plus que jamais présentée comme la seule alternative à la « barbarie ». La meilleure façon de se défaire d’elle, c’est de faire exister d’autres mondes.

Il y a bien des voies pour cela. Réagir quand l’action policière va jusqu’à la mort en est une. À chaud, comme en novembre 2005, comme à l’automne 2014, après la mort de Rémi Fraisse, tué par un gendarme mobile dans le Tarn. Mais pas seulement, et c’est l’enjeu des rencontres prévues à l’occasion du procès de Rennes. Ne pas oublier, d’abord. Ne pas laisser les années et la rotation des gros titres enterrer nos morts. Rappeler que quelle que soit l’issue de ce procès, qui débouchera sans doute sur une relaxe ou une peine symbolique, nous serons toujours nombreux à croire en la vérité des proches plutôt qu’à celle d’une institution qui ne fait que cautionner les exactions qu’elle commet.

Saisir chaque occasion pour mettre en discussion l’existence de la police : il y a eu les occupations, les rassemblements et les émeutes pour Rémi Fraisse, il y a la semaine contre les violences policières à Nantes, du 16 au 21 février. Se rencontrer et s’appuyer sur ce qui existe déjà pour échanger sur ce qu’est la police, sur les moyens de faire avec, de faire contre, de faire sans. Reprendre la parole, arriver à réfléchir ensemble et sortir du régime de l’émotion après des semaines de glaciation de la pensée sous les discours unanimistes et républicains.

Des cantines-rassemblements devant le tribunal seront organisées tous les midi du 16 au 20 mars et des temps d’échanges, de discussion auront lieu dans différents lieux de Rennes en fin de journée.

Manifestation le mercredi 18 mars à 15h, au départ de la Cité judiciaire

MAISON DE LA GRÈVE, RENNES ////////////////////////////////////////

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