Nous tenons à rappeler le danger d’appeler à filmer ou photographier, même si c’est pour mettre en évidence les violences policières, ces documents éventuels ne serviraient à rien dans une action juridique, mais par contre pourrait nous desservir pour des arrestations ultérieures.

Il est encore plus dangereux d’envoyer ces documents via les réseaux sociaux concernant selon vous « les actes stupides et contre-productifs » de dégradations de biens. En plus du ton paternaliste, nous sentons comme une relent de délation…

Depuis la manifestation nantaise du 22 février, les arrestations et les procès se succèdent et pourtant en huit mois nous n’avons pas constaté une mobilisation réelle des organisations dont sont membres certains blancs blocks, comme la Coordination, pour contrer cette entreprise d’intimidation et d’isolement menée par la police et les juges.

Pourtant il paraît nécessaire pour emporter définitivement la lutte de répondre à cette offensive et d’investir la métropole elle-même car c’est bien ici, dans l’assemblée de Nantes-Métropole et à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Loire-Atlantique que le lobby pro-aéroport réside et s’organise pour peser sur l’Etat.

Et que dire de certains de vos propos sur place, « vous vous faites manipuler, instrumentaliser »…

Les organisateurices ont voulu rassembler toutes les composantes du mouvement, car nous considérons que leur cohabitation dans cette lutte est ce qui fait sa force. Notre priorité, au vu du contexte anxiogène, était de reprendre la rue dignement. La volonté des blancs blocks de séparer les manifestant-e-s entre violents et non-violents est évidente, alors que justement c’est la tactique permanente de l’Etat, relayée par les médias, pour diviser le mouvement d’opposition, provoquer les dissociations et l’isolement des composantes les moins institutionnelles, les plus exposées aussi aux blessures et aux condamnations et pire.

Mais il n’y a pas deux poids deux mesures, on ne peut pas louer d’un côté la défense du bocage et fustiger cette résistance quand elle se déroule en ville. Quels moyens de résistance pensez-vous mettre en place quand les recours arriveront à terme, et qu’il faudra à nouveeau défendre le site à l’arrivée des forces de l’ordre ? Vous cantonnerez-vous à la légalité ?

Ne faisons pas le jeu des médias et de l’Etat, le saccage de nantes n’a pas eu lieu. Les réactions « chaudes »et ciblées sont l’expression de nos empêchements à manifester et de la violence quotidienne que nous subissons.

Nous préparons une réunion début 2015 entre les membres des collectifs initiateurs de la manifestation du 22 novembre et toutes les composantes de la lutte, où vous êtes cordialement invité.

Le collectif d’organisation de la manifestation du 22 Novembre.