En cause, un flic armé de son flah ball. Celui-ci, posté le long de la rue de Strasbourg avec quelques collègues pour boucher une artère, prenait un malin plaisir à viser à hauteur de visages les manifestants qui passaient juste devant lui, et notamment ceux qui croisaient son regard. Je me suis ainsi retrouvé tout à coup pris pour cible, face à ce flash ball à quelques mètres devant moi, ou plutôt face à ce flic au regard meurtrier qui semblait vouloir me tuer. Un court instant, j’ai été pris de panique. Et s’il appuyait sur la gachette? Vu la distance, j’en serai sans doute pas sorti vivant. Pris de peur, j’osait à peine faire face, lui dire de baisser son arme. Je me suis alors éloigné de quelques mètres, ai sorti de son champ de tir pour mieux exprimer ma colère. Un autre manifestant aura lui plus de courage. Il se met devant le flic, et force les journaleux hésitants à venir filmer, choses que font finalement plusieurs d’entre eux, caméra au point, sans que le flic ne change sa position ni son regard.

D’autres manifestants se rendent compte de la provocation et se mettent à hurler pour qu’il baisse son arme. Celui-ci persiste. Quelques oeufs sont jetés en sa direction. Ses collègues, qui devaient attendre patiemment ce moment, en profitentpour lancer grenades lacrymogènes et assourdissantes.  Le cortège se retrouve coupé en quelques secondes en deux, les affrontements commencent. La suite on la connait.

Chacun analysera cela comme il le voudra. Personnellement, face à un meurtre d’Etat ça ne m’aurait pas dérangé si les manifestants avaient commencé les hostilités, mais il me semble toujours bon face aux dégueulis médiatiques de rétablir certaines vérités, et celle-ci semble montrer qu’une fois de plus, la provocation policière était bien orchestrée pour mener aux affrontements. Aussi je n’ai pas entendu depuis dans les médias dominants parler de cet évènement déclencheur. Pourtant, pour en avoir discuté juste après avec les journalistes de Press’O, cela a bien été observé et devait être publié…