Que nous reste-il de ce que les citoyennistes veulent défendre ? De ce que les étatistes évoquent comme la dernière illusion à laquelle se raccrocher ?
Quid de l’Etat de droit quand la justice d’Etat se contente de la mise à mort sans autre forme de procès d’un jeune militant. Et toute autre sorte de malfrat c’eut-été tout aussi déplorable.

D’une justice bourgeoise, sans vergogne ni pour celui qui a froid, ni pour celui qui a faim, se cachant sous le sobriquet démocratique on passe à un Etat déjà totalitaire sur bien des points sans plus aucune « justice » pour se légitimer. Connu pour ses enfermements politiques avec plus ou moins de procès (de Georges Ibrahim Abdallah au procès « mauvaises intentions »), cet Etat assassine désormais ses opposants politiques.
Retour à une peine de mort pourtant censée être abolie. Bien sur, on s’y attendait depuis quelques années, quelques mois : mais le coup est porté.
On mourrait déjà en France d’être trop pauvre, la police tuait les arabes et les noirs, on mourra désormais pour dissidence politique voire pour désertion de nos vies.
Face à ce constat, devrions nous pleurer sur ce qu’aurait été la France-démocratique-des-lumières-et-des-droits-de-l’homme alors que l’état de guerre est déclaré (comment nommer sinon une situation de conflit où l’on meurt pour ses idées)?
Nous ne participerons pas à vouloir rétablir une illusion naïve, mais travaillerons aux démolitions dernières. Face à un asservissement généralisé, que l’on voyait jusqu’alors comme volontaire (peut-être trop naïvement), minute par minute, heure par heure nous détruirons l’Etat fatal avant qu’il ne nous ensevelisse par des cachets, des matraques ou des prisons.

Quelle limite devrions-nous attendre ?
La mort n’est-ce pas ce qui nous est le plus terrible, notre seul bien n’étant que la vie.
Ne nous laissons pas massacrer.
Nous sommes des milliers à penser, à lutter depuis des années.
Quand la guerre est déclarée, c’est-à-dire quand l’Etat nous massacre – le capital, lui, le faisait déjà depuis longtemps – devrions nous faire des chaînes humaines ?
Cela fait des années que l’on parle de Guerre Sociale en passant pour des illuminé-e-s.
Ne soyons pas dupe, si l’heure est venue de riposter, ce ne sera pas à armes égales, celles de l’ennemi n’ayant jamais été si violentes.
La manif de Nantes, le 22 février voyait des centaines de blessés, des dizaines de mutilés.
Cette semaine, il s’agit de mourir pour ses idées.
On nous a enfumé de démocratie pour cacher le totalitarisme libéral qui sévissait déjà.
Pas une fois n’a-t-on évoqué la démocratie cette semaine.
Ils ne tarderont pas à l’invoquer pour trouver l’excuse d’un ordre à rétablir : ils nous tueront.
Comme un rideau qui tombe, celui d’un monde pacifié.
C’est aussi à nous de faire le choix des armes.
Plus de mots d’ordre, plus de revendication. Juste un monde qu’il convient de foutre en l’air.

A bas l’ordre
A bas l’Etat et le capital
Vive l’anarchie