Les organisations et partis politiques de « gauche »1 n’y voient que du feu, et, plutôt que de dénoncer les violences d’un système qui écrase, exploite, humilie, mutile, assassine partout dans le monde chaque jour, préfèrent pleurer sur les quelques vitrines tombées sous les coups d’une colère plus que légitime ! Finalement, ces organisations qui se targuent d’être citoyennes (elles en ont bien de la chance, n’est pas citoyen-ne qui veut…), ne sont rien de plus que des courroies de transmissions du pouvoir.

Beaucoup de ces auto-proclamé-es « représentant-es de la société civile » ont exprimé leur crainte que les bris de vitrines n’occultent la question du meurtre de Rémi par la police et ne montre qu’une image négative des mouvements en cours (contre les violences policières, contre les grands projets inutiles, etc.). Ce sont elles et eux, qui, en axant leur communication sur la condamnation des « violences » biaisent le débat.

Il-les veulent condamner la violence ? Qu’il-les condamne alors la violence que beaucoup d’entre nous subissons dans ce monde. Les entendre pleurnicher sur quelques vitrines alors que quelqu’un a été assassiné par la police qui n’a pas d’autre rôle que de protéger les intérêts d’un système qui laisse crever de faim des milliers de personnes dans le monde chaque jour est plus qu’indécent !

Ont-illes condamné la violence de l’État quand Djamal s’est donné la mort devant Pôle Emploi l’an dernier ? Ont-illes condamné la violence de la police aux frontière quand Abdelhak est mort cet été lors son transfert vers l’aéroport de Roissy pour l’expulser ? Ont-illes condamné la violence la police qui a tué Zyed et Bouna en 2005 ? Ont-illes condamné la violence de ces policièr-es qui ont tué Serge, une personne autiste, qu’illes venaient l’interpeller car il secouait le portail de sa voisine en 2011 ? Condamnent-illes la violence d’un système pénitentiaire qui pousse 1 personne tous les 3 jours à se suicider dans les prisons françaises, qui laisse des personnes mourir en prison faute d’accès aux soins médicaux ? La violence d’un système scolaire qui humilie et exclue les pauvres et les précaires ? La violence de la prise en charge psychiatrique qui enferme, cachetonne, fiche et contraint les personnes psychiatrisées ? La liste est incomplète et serait encore bien longue… Les violences du capitalisme sont le lot de bon nombre d’entre nous.

Ces organisations et partis pensent qu’en appelant pas à manifester il-les choisissent le camp des personnes responsables et respectables. En se désolidarisant aujourd’hui de celles et ceux qui tentent de construire une mobilisation contre les violences d’État il-les font preuve d’une irresponsabilité totale et acceptent d’être dans le camp des celles et ceux qui ont du sang sur les mains.

1 – Celles de droite ne sont pas en reste, mais ça tout le monde le savait déjà.