Qu’on n’ose pas faire ressurgir le spectre des casseurs !

Remi Fraysse est mort dans la nuit de samedi à dimanche au cours d’affrontements avec la police. Il ne serait pas mort s’il n’y avait pas eu d’affrontement. Mais qui décide que rendre possible la mort vaut bien la construction d’un barrage ?

Sans affrontement il y aurait un barrage à Sivens. Mais l’état ne tue pas qu’en visant les émeutier, il tue aussi en poussant au suicide les agriculteurs dépossédés de leur savoir faire, en poussant au suicide les millions de précaires qui voient leur vies gérés par des administrations, en étant le nom de l’économie qui n’a que la logique implacable de son accroissement à mettre en œuvre.

Lorsque Vinci par le biais de l’état envoie la force à notre dame des landes en 2012, il faut toute la hargne et la rage des émeutier-es présent sur place pour les repousser. Au prix de dizaines de blessés, parfois gravement, des membres sectionnées-des éclats de grenade logés dans le corps, des commotions cérébrales… le long de deux jours de batailles avec les moyens du bord les camarades ont empêchés la destruction de la lande et aucun josé bové ne pourrait venir s’y pavaner si les coktails molotov n’avaient pas été confectionnés à la hâte ces jours là.

En plus de la démesure de l’inégalité du rapport de force, nul ne prend plaisir à l’exercice de la violence, celle-ci n’est pas la seule solution mais quelle autre solution que de se battre quand les flics viennent vous arracher nanu militari à vos existences ? Durant les mois qui ont suivis l’opération policière pour déloger la zad de ces habitants et sympathisants des centaines de personnes se sont rassemblées pour épuiser les flics. Passer de heures à leur crier des insultes, leur afficher un regard méprisant, leur tendre des embuscades de pierre et de feu, pour que toujours, à chaque instant ils se sentent menacés, haï ; pour que leur dégoût les fatigue et que l’état renonce à leur omniprésence.

Qu’on n’ose pas distinguer bon et mauvais manifestants quand l’état tue. Quand trois personnes perdent l’usage d’un œil pour des tirs de flashball le 22 février à Nantes, quand plusieurs personnes sont grièvement blessés en juin 2012 ( un œil de foutu, une motilité amoindris par les impacts de grenade parfois à quelques millimètres des artères)dans la manche pour s’opposer à la ligne T.H.T, quand un camarade à sa boite cranière ouverte par un tir tendu de lacrymo en octobre 2010 à Caen lors du mouvement de sauvegarde des retraites… et tant d’autres. Qu’on n’oppose pas les « victimes policières » aux chairs mutilés, ni les dommages économique d’un ville quand on casse la pub et les vitrines de banques aux millions de vies qui souffrent et crèvent de se voir exploités par l’économie.

L’arsenal non-léthal de la police à encore prouvé son efficacité pour maintenir l’ordre quand le ministre de l’intérieur dénonce les comportements violents de certains.

Mais qui tue pour rendre possible un barrage ? Les josé bové voudraient qu’un mouvement social soit pacifique, que la révolution tunisienne ait eu lieu sur facebook, que les recours juridiques contre la T.H.T dans la manche aient marché.

Samedi soir il n’y avait pas 70 gendarmes contre un centaines d’anarchistes ultra violents qui attaquent à l’acide. Il y avait 250 gendarmes qui gardaient une cabane de chantier. Les affrontements ont duré de 16h à tard dans la nuit. Leur arsenal- grenades lacrymo- grenades de désencerclements (qui relâche des éclats de métal)- grenades assourdissantes- flashball-tonfas… ont été utilisés en tirs tendu, de nuit, pendant des heures. Lors d’une charge après minuit, les flics ont ramassé le corps et peuvent en disposer 40 jours.

L’injonction de l’économie est plus claire aujourd’hui : la soumission ou la mort.

Revoltons-nous.