– Nous nous opposerons à tout déplacement d’espèces ou mesures compensatoires et invitons chacun-e à faire de même !

Ces dernières années, les experts de la compagnie privée Biotope ont été payés par Vinci pour répertorier les espèces et milieux du bocage de Notre Dame des Landes. But de ces opérations : estimer et chiffrer la valeur de ce qui va être détruit pour y appliquer des quotas de compensation, et donner ainsi une illusion de protection de la « nature ».

Habituellement,dans tout projet d’aménagement, après de savants calculs visant à déterminer quelles espèces méritent d’être compensées ( généralement les plus rares), ces données sont converties en surfaces de milieux à recréer ou à protéger, permettant aux entreprises de poursuivre leurs activités nocives la conscience tranquille. Pour les compagnies comme vinci et les entreprises mercenaires comme biotope, dervenn ou encore cdc biodiversité, il s’agit purement et simplement d’acheter un droit à polluer et détruire contre quelques kilomètres de haies plantées ou de mares creusées.

AGO-Vinci, qui rêve de laver plus vert que vert, prévoit aussi le déplacement d’espèces menacées : des tritons crêtés,seraient transférés vers des mares spécialement crées pour l’occasion, des capricornes déplacés avec leurs troncs d’arbres mort ….

Mais le discours de sauveteur de tritons ne nous fera pas oublier que c’est parce qu’ils ont un aéroport à mettre à la place des mares qu’ils font tout ceci. Au-delà de l’aéroport de nddl, il s’agit de la mise en place de techniques largement expérimentales, emblématiques du greenwashing moderne, qui pourront servir de modèle et faciliter l’acceptabilité d’autres projets de ce type.

Nous nous opposerons donc à tout déplacement d’espèces ou mesures compensatoires et invitons chacun-e à faire de même !

Nous refusons ces logiques comptables qui veulent mesurer, quantifier, évaluer chaque parcelles du monde pour mieux les gérer. De Pôle Emploi au label bio en passant par les mesures compensatoires, ou les droits d’émissions de gaz à effet de serre, nous refusons que nos vies soient toujours plus contrôlées et fractionnés dans des quotas, chiffres et équations savantes selon les modèles économiques en vigueur. !!!

Non aux expulsions, même pas celles des tritons ! A NDDL comme au Testet1, refusons les mesures de compensation !

Le préfet est supposé donner prochainement son accord aux dérogations concernant la destruction d’espèces protégées. Les transferts d’espèces seraient alors possibles entre la signature de ces décrets et le 31 mars ( pour respecter le cycle biologique de ces espèces), s’ils n’ont pas lieu à ce moment là, ils seraient reportés d’un an.

Ces travaux, initialement prévus pour l’année dernière, seraient une étape importante de l’avancée du projet d’aéroport, il faut absolument les empêcher : en venant sur le terrain, en bloquant l’accès aux travailleur-euse-s ou aux machines, en réagissant ailleurs. Soyons prêt-e-s !

Des occupant-e-s de la zad et d’ailleurs

1 : projet de barrage dans le Tarn risquant de détruire la zone humide du Testet, principalement pour l’irrigation de maïs. http://www.collectif-testet.org/

 

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– Face au mépris : Toujours présents, toujours résistants, plus légitimes que jamais !

Comme nous l’avons répété à maintes reprises, la promotion du projet d’aéroport et la bagarre médiatique en cours sur l’imminence de ” l’avancée des travaux” reposent sur une succession de mensonges dont la grossièreté n’a d’égale que le mépris des citoyens qu’elle révèle. Nous sommes depuis le départ, individuellement et collectivement, toutes organisations confondues, pris pour des benêts. Impossible de tout reprendre ici. L’étourdissant florilège des âneries s’est encore enrichi récemment, lorsque les porteurs du projet prétendent prouver que le transfert de l’actuel aéroport coûtera ’moins cher’ que l’aménagement de Nantes Atlantique : espèrent-ils vraiment qu’aucun citoyen ne relèvera qu’il s’agit de comparer un ’coût’ de mise à niveau de Nantes Atlantique pour 9 millions de passagers vers 2060 avec le coût de construction à Notre Dame des Landes en 2017 d’un aéroport calibré à 4 millions de passagers ? Que personne ne remarquera la non prise en compte de l’évolution technologique des moteurs d’avions ?

Cela fait maintenant des années que nous mesurons aussi le mépris vis à vis des exploitants de la zone du projet : pressions sur les agriculteurs jusqu’au harcèlement, estimations foncières au rabais. Mépris des grévistes de la faim en 2012 : dans le discours, ’nous partageons les mêmes valeurs… nous vous supplions de ne pas mettre votre santé en péril…’ ; et dans les faits vingt-huit jours (28 ! ) avant que ne s’ouvre une négociation avec le PS local sur une clause de non expulsion, aujourd’hui ouvertement remise en cause. Mépris vis à vis des occupants de la Zad promue à l’état de ’kyste’ qu’il faut karchériser… Mépris des agriculteurs en place qui, depuis de longues années, font leur travail en étant en phase avec les recommandations du Grenelle et qui ne comprennent pas qu’on veuille tout détruire pour un projet inutile.

Nous n’avons donc aucune raison d’être surpris de la désinvolture criminelle des porteurs du projet vis à vis de la richesse biologique globale de la zone. Ce qu’ils nomment ’déplacement des espèces protégées’ (deux espèces de tritons), dans les conditions annoncées, c’est tout simplement leur destruction programmée, comme celle des milliers d’espèces d’importance vitale pour la constitution des écosystèmes spécifiques de la zone.

Cette mort programmée, conséquence directe des ’déplacements’ sélectifs, comme les mesures de compensation liées à la ’loi sur l’eau’, nous révoltent légitimement. Elles participent au début de la mise en œuvre du projet, et nous nous y opposerons collectivement.

La Coordination fait sienne la déclaration de l’AG de l’Acipa du 8 Novembre : ….

Les travaux de déplacement des espèces protégées ne doivent pas commencer car ….

les 12 réserves soulevées par la commission des experts scientifiques n’ont pas été levées, des recours juridiques vont être déposés dès la parution des arrêtés d’autorisation de déplacement/destruction des espèces protégées et de la Loi sur l’Eau

Aucune situation irréversible sur le terrain ne doit être enclenchée. La mobilisation des opposants ne s’arrêtera qu’avec l’abandon de ce projet et l’engagement de maintenir Nantes Atlantique en contribuant à son amélioration.

Ce sont les paysans et habitants de la zone, soutenus par des milliers de citoyens, qui sont garants de la vie et de la biodiversité sur la zone : eux qui plantent, sèment, protègent…

 

Les mesures de compensation sont une mascarade, certes. Mais elles n’auront pas lieu car il n’y aura aucun départ ni aucune destruction à compenser. Nous sommes là !

Appel signé des 50 groupes composant la coordination des opposants : Associations, Syndicats, Mouvements politiques et Collectifs divers – Liste consultable sur http://acipa.free.fr (onglet : autres sites)

 

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– Halte au déplacement des espèces protégées !

Face à la pression des porteurs de projet à Notre-Dame-des-Landes, le COPAIN s’inquiète de voir quelques élus tenter d’imposer par la force un début des travaux qui ne dirait pas son nom : le déplacement des espèces protégées ressemble à une ballade de mare en mare avec une épuisette, mais il s’agira bien d’une agression au milieu naturel aussi lourde de conséquence que l’avancée des pelleteuses qui suivrait.

Aujourd’hui, c’est bien de destruction des espèces qu’il s’agit, alors même que ce projet d’aéroport apparaît de plus en plus dépassé et en voie d’abandon. Tous ensemble, nous contestons la validité des études et inventaires réalisés par un cabinet environnemental partisan et dont les pratiques frauduleuses sont maintenant bien connues, nous contestons la méthode de compensation environnementale inventée pour la circonstance, sur mesure, pour que ce projet se réalise coûte que coûte.

Nous appelons tous les citoyens à s’opposer physiquement et par tous moyen respectueux de nos valeurs, aux opérations qui seraient lancées sur la ZAD. Qu’ils manifestent leur solidarité là où ils se trouvent partout en France ! Il est grand temps d’apporter un soutien massif aux paysans et à tous les habitants, historiques ou nouveaux, de Notre-Dame-des-Landes, soyez nombreux à venir protéger cette espèce menacée !

COPAIN 44