L’année 2011 a été marquée par une énorme vague de révoltes sociales qui se sont étendues de la Tunisie et l’Égypte à d’autres pays du Moyen-Orient – y compris Israël – et aux principaux pays d’Europe, en particulier la Grèce et l’Espagne, comme aux États-Unis avec le mouvement des Occupy. Ces mouvements ont tous leurs propres particularités dépendant de conditions locales, et ils ont tous souffert de fortes illusions dans la démocratie comme réponse aux maux de la société. Ce qui a été le plus important dans ces mouvements tient dans ce qu’ils ont exprimé au niveau le plus profond : la réponse d’une nouvelle génération de prolétaires à l’approfondissement de la crise mondiale du système capitaliste ; et malgré toutes leurs illusions, malgré toutes leurs difficultés à comprendre leurs propres origines et leur nature, ils appartiennent à la classe ouvrière et à son effort patient, douloureux pour retrouver une conscience de ses méthodes et de ses buts réels.

Les révoltes en Turquie et au Brésil de 2013 font la preuve que la dynamique créée par ces mouvements ne s’est pas épuisée. Bien que les médias masquent le fait que ces rébellions ont surgi dans des pays qui étaient dans une phase de « croissance » ces dernières années, elles ont répercuté la même « indignation » des masses de la population contre la façon dont ce système opère : inégalité sociale grandissante, l’avidité et la corruption de la classe dominante, la brutalité de la répression étatique, la faillite des infrastructures, la destruction de l’environnement. Et surtout, l’incapacité du système à offrir un futur à la jeune génération.

Un aspect particulièrement significatif de la révolte en Turquie est sa proximité avec la guerre meurtrière en Syrie. La guerre en Syrie fut aussi initiée par des manifestations populaires contre le régime en place, mais la faiblesse du prolétariat dans ce pays, l’existence de profondes divisions ethniques et religieuses au sein de la population, permirent au régime de répondre avec la plus brutale des violences. Les fissures au sein de la bourgeoisie se sont élargies et la révolte populaire – comme en Libye en 2011 – a sombré dans une guerre « civile » qui est devenue une guerre par procuration entre puissances impérialistes. La Syrie s’est transformée aujourd’hui en cas d’école de la barbarie, un rappel effrayant de l’alternative que le capitalisme a en magasin pour toute l’humanité. La Turquie, d’un autre côté, comme le Brésil et les autres révoltes sociales, montre le chemin qui s’est ouvert à l’humanité : le chemin vers le refus du capitalisme, vers la révolution prolétarienne et la construction d’une nouvelle société basée sur la solidarité et les besoins humains.

L’article qui suit a été écrit par les camarades de notre section en Turquie – une jeune section, à la fois dans l’histoire du CCI et du fait de l’âge de ses membres. En tant que révolutionnaires et partie de la génération qui a conduit la révolte, ces camarades se sont activement impliqués dans le mouvement et cet article est un premier rapport « sur le vif » et une première tentative d’analyser la signification du mouvement.

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