Lorsque Michel Collon est venu à Lille pour une conférence en 2010, des antifascistes ont fait circuler un texte demandant pourquoi on pouvait trouver sur son site internet autant de liens vers des articles venant de l’extrême-droite. Il n’a jamais répondu, même si quelques liens parmi les plus suspects ont été supprimés sans commentaire.

Lorsque Michel Collon est venu à la bourse du travail de Paris, des antifascistes ont obtenu que la CGT annule l’invitation, pour les mêmes raisons. Il a trouvé des défenseurs, par exemple l’ancien dirigeant du FN Alain Soral. Il est vrai que les deux hommes sont en désaccord, mais Collon s’adresse à Soral comme à un camarade dans l’erreur, alors qu’il ne daigne pas discuter avec les antifascistes.

Que trouve-t-on sur le site de Michel Collon ? Une vaste sélection de textes qu’il opère avec sa petite équipe. Au milieu d’auteurs respectables, on peut trouver, par exemple, Geneviève Béduneau, candidate du Front national à Paris ; Gilles Munier, ancien militant d’extrême droite, mis en examen dans l’affaire Pétrole contre nourriture ; Jean Bricmont, un proche de Collon qui consacre une grande part de son activité à défendre les négationnistes ; la blogeuse Chantal Dupille (Eva R-sistons), membre de l’UPR, une organisation issue des réseaux Pasqua, et soutien du négationniste Roger Garaudy ; le journaliste conspirationniste et antisémite Alan Hart ; le négationniste, ancien militant du FN, Paul-Eric Blanrue ; le conspirationniste canadien Michel Chossudovsky ; Luk Vervaet, dirigeant de la branche belge de Union Internationale des Parlementaires pour la Palestine, fondée à Téhéran avec le soutien du régime islamique ; James Petras, antisémite partisans du régime islamique d’Iran Eric Margolis, un conspirationniste américain qui soutien qu’Hitler n’est pas responsable de la seconde guerre mondiale ; Le dirigeant du Hamas Khaled Mechaal, qui a soutenu les déclarations négationnistes du président iranien Ahminejad ; Eva Gollonger qui défend le dictateur biélorusse Lukashenko ; Thierry Messyan, ferme partisans de toutes les dictatures ; le site d’extrême-droite suisse Mécanopolis ; le tout illustré régulièrement par le dessinateur antisémite Carlos Latuff, primé lors d’un festival négationniste à Téhéran.

Michel Collon n’est ni naïf, ni manipulé. Il sait très bien qui sont ces gens et s’il diffuse leurs textes, c’est bien parce que cela correspond à ses objectifs politiques. Il s’est illustré depuis des années par sa défense du régime serbe de Milosevisc, allant jusqu’à essayer de minimiser le massacre de Sbrebrenica, un génocide de musulmans bosniaques. Depuis, il a accordé son soutien aux régimes meurtriers de Khadafi en Lybie – qui l’avait invité en 2011 – et de Bachar el-Assad en Syrie. C’est une ligne politique qui ne recule devant aucun allié contre les USA, même les régimes les plus ouvertement dictatoriaux, anticommunistes, où les militants ouvriers,les féministes et les militantes des droits des femmes risquent à chaque instant la prison et la torture, des régimes qui massacrent leur population quand elle s’oppose à eux.

Nous demandons :

– Aux organisateurs (Mouvement des Jeunes Communistes du Nord et Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires) et aux soutiens de cette conférence (CGT et AFPS notamment) de prendre position. Prétendre ignorer les liens entretenus par Michel Collon n’est aujourd’hui plus admissible.

– Aux organisations qui se réclament de l’antifascisme de prendre clairement position, de signer et de relayer cet appel.

Nous appelons les organisations partageant notre souci de clarté au sein du mouvement antifasciste à nous rejoindre :

Bourse de travail à Fives, jeudi 20 juin (Avenue de l’Usine – métro Marbrerie / bus 7 – 13) à 19 h

Coordination Antifasciste (Lille)