Libertaires et sans concessions contre l’islamophobie !
Catégorie : Global
Thèmes : RacismeViolence policières
Nous avons le désagréable pressentiment, au regard de l’actualité, que l’islamophobie, comme un racisme respectable et vertueux, devient l’un des ressorts privilégiés de la gauche au pouvoir et de la gauche bien-pensante. Nous faisons le constat exaspérant que les thématiques progressistes comme le féminisme, la laïcité ou la liberté d’expression sont régulièrement invoqués pour le justifier. Le fait qu’en février, à peine passé à gauche, le Sénat ait voté une loi d’interdiction de certains emplois aux femmes voilées ne fait que confirmer nos craintes. Il en est de même quant aux comportements et discours néo-coloniaux et racistes du Parti de Gauche et des organisateurs du fameux débat sur « comment faire face au Front national » (sic) à la Fête de l’Humanité(1).
Les conséquences de l’islamophobie sont grandes pour celles et ceux qui la subissent : des lois liberticides votées ces dernières années jusqu’aux discriminations insidieuses, parfois flagrantes (par ex : les 4 animateurs de Gennevilliers suspendus car faisant le ramadan), sans parler des insultes et agressions diverses. Ces attaques racistes risquent fort de croître, et nous devons nous préparer à les combattre sans aucune ambiguïté.
En tant que libertaires nous réfutons et combattons tout raisonnement islamophobe porté au nom de l’idéologie libertaire et avons décidé de l’affirmer clairement par cet appel.
Parce que nous pensons qu’au sein du discours médiatique dominant, journalistique et politique, certains « philosophes », « dessinateurs » et « écrivains » surmédiatisés, comme Michel Onfray, Caroline Fourest ou l’équipe de Charlie Hebdo, participent de cette islamophobie ambiante et de sa propagation en se positionnant parfois comme libertaires, ou en agissant au nom de la tradition et de l’idéologie libertaire.
Parce que nous constatons que certains secteurs de « notre famille politique » sont imprégnés par l’idéologie islamophobe, et cela est insupportable. Cela se traduit au mieux par un désintérêt pour cette question (parfois par une condamnation certes claire de l’islamophobie mais couplée de moult rappels du combat primordial contre l’aliénation religieuse), au pire par le refus de reconnaitre l’islamophobie comme un racisme voire par le fait de s’affirmer islamophobe au nom d’un anticléricalisme primaire importé de contextes historiques différents, voire par des connivences et compromissions inacceptables, heureusement marginales mais pas assez vigoureusement condamnées.
Certaines choses doivent donc être rappelées à nos « camarades ».
NON, le terme islamophobie n’a pas été inventé par le régime iranien pour empêcher la critique de l’islam comme le proclame Caroline Fourest, le terme existait d’ailleurs déjà au début du XXème siècle.
NON, combattre l’islamophobie ne nous fait pas reculer devant les formes d’oppression que peuvent prendre les phénomènes religieux. Nous apportons ainsi notre soutien total à nos camarades en lutte au Maghreb, au Machrek et au Moyen-Orient qui s’opposent à un salafisme qui prend là-bas les formes réactionnaires et fascistes, et cela au plus grand bénéfice de l’impérialisme occidental.
NON, tous les musulmans qui luttent contre les lois islamophobes ne sont pas des crypto-islamistes ni des communautaristes venus faire du prosélytisme ou souhaitant interdire le blasphème. Beaucoup d’entre eux et elles sont des acteurs et actrices du mouvement social à part entière. Ils et elles luttent, s’auto-organisent, se battent pour leurs droits, contre le patriarcat, le racisme et pour la justice sociale au quotidien en revendiquant la spécificité de leurs oppressions et en pointant les contradictions qu’il peut y avoir au sein d’un certain discours « militant ». Critiquer leur façon de s’organiser ou de militer est une chose, les disqualifier par un discours marginalisant et raciste en est une autre.
La critique récurrente qui est faite à ceux qui parlent d’islamophobie(2), est qu’ils sont les porteurs d’un concept qui produirait du communautarisme. Nous disons que l’islamophobie est la politique de l’Etat envers de nombreux fils d’immigrés. Cette politique, il l’avait déjà expérimentée avec certains colonisés. L’islamophobie est bien un instrument de la domination, ce que le Palestinien Edward Saïd décrivait comme « la longue histoire d’intervention impérialiste de l’Occident dans le monde islamique, de l’assaut continu contre sa culture et ses traditions qui constitue un élément normal du discours universitaire et populaire, et (peut-être le plus important) du dédain ouvert avec lequel les aspirations et souhaits des musulmans, et particulièrement des Arabes, sont traités(3). » Dans la parfaite lignée de la structure de « l’orientalisme », l’Occident disqualifie l’Orient par le prisme de l’islamophobie et régénère par là sa pseudo-supériorité morale. Assumée ou dissimulée, cette structure de pensée gangrène une vaste partie du champ politique progressiste.
L’islamophobie n’est donc pas un concept flottant manié par des militants mal intentionnés, comme certains réactionnaires se plaisent sournoisement à l’inventer, mais une politique de la domination, de l’Etat post-colonial, qui imprime les corps des dominés. Dénoncer l’islamophobie n’est pas non plus l’apanage d’une communauté qui chercherait à se défendre. C’est au contraire un langage raciste de peur permanente qui désigne le paria sous les traits imprécis du musulman. A Salman Rushdie qui affirme lui aussi que l’islamophobie n’existe pas, car les musulmans ne sont pas une race, il faut rappeler, à lui et à tous ceux qui connaissent si mal l’histoire du racisme en Europe, que l’antisémitisme concerne les juifs, qui ne sont pas non plus une race.
Ce langage voudrait aussi imposer une assignation : tout arabe, tout africain, ou parfois tout être, ayant l’islam comme part de sa culture et comme part de son histoire serait un être essentiellement réactionnaire, fondamentalement religieux, et donc incompatible avec les principes fondamentaux républicains – principes par ailleurs complètement désincarnés, qui ne servent que pour justifier cette exclusion. Comme l’a montré Frantz Fanon, le colonisé, « par l’intermédiaire de la religion, ne tient pas compte du colon ». « Par le fatalisme, toute initiative est enlevée à l’oppresseur, la cause des maux, de la misère, du destin revenant à Dieu. L’individu accepte ainsi la dissolution décidée par Dieu, s’aplatit devant le colon et devant le sort et, par une sorte de rééquilibration intérieure, accède à une sérénité de pierre(4). »
Assigner les colonisés, et aujourd’hui les fils d’immigrés, à une religion, relève d’une dynamique de domination expérimentée dans les anciennes colonies. Les islamophobes n’ont peur que d’une chose : que les dominés s’emparent des armes de la critique sociale et de la philosophie, car c’est sur ce terrain que se prépare leur défaite, sur ce terrain que la lutte sociale se déploie et nous réunit.
Au-delà de l’islamophobie, ce problème soulève le peu d’intérêt et d’engagement contre le racisme visant les enfants d’immigrés issus de la colonisation. Ce sont aussi toutes les questions liées aux quartiers populaires qui font les frais d’un déficit d’engagement de la part du mouvement social. Pour preuve le peu de personnes militant contre les violences policières et les crimes racistes et sécuritaires.
Les populations issues de la colonisation, qu’elles soient noires, arabes, musulmanes, habitantes des quartiers populaires, ont décidé de ne plus rester à la place où l’on veut les assigner et s’affirment comme forces politiques en s’auto-organisant. Nous devons avancer côte à côte et lutter contre le racisme sous toutes ses formes, de toutes nos forces.
L’islamophobie dominante, encouragée par tous les pouvoirs occidentaux, est aussi l’occasion de diviser ceux qui devraient s’unir, et unir ceux qui devraient être divisés. Dans une société régie par le spectacle, elle a en outre pour fonction de jeter de vastes écrans de fumée sur les réalités sociales. Ne tombons donc pas dans le piège !
Enfin ce problème pose aussi la question d’une sorte d’injonction à l’athéisme, condition sine qua non pour prendre part à la guerre sociale et militer dans une organisation libertaire. Il serait donc impossible ou infondé d’exprimer sa foi si l’on est croyant, tout en partageant certaines convictions progressistes. Nous nous opposons à l’essentialisation des croyants et du phénomène religieux, qui se fait sans donner la parole aux premiers concernés, et qui nous conduit aujourd’hui aux pires amalgames.
Notre opposition sans concession à l’islamophobie, en tant que libertaires, doit se faire entendre sur cette question. Nous sommes aussi le reflet d’un certain nombre de contradictions: de même que nous sommes traversés par les rapports de domination sexistes ou homophobes, ce qui est aujourd’hui (plus ou moins!) reconnu par le mouvement libertaire, nous devons reconnaitre l’être aussi par les rapports de domination racistes, postcoloniaux et faire le travail qui s’impose, dans le contexte social où l’on se trouve.
Contre cette arme coloniale de division massive et de « régénération du racisme » qu’est l’islamophobie, contre la construction d’un nouvel ennemi intérieur, nous affirmons en tant que libertaires notre solidarité avec celles et ceux qui luttent et s’auto-organisent contre cette oppression, et appelons au sursaut antiraciste partout pour les mois et les années à venir.
1. Article de Pierre Tevanian et Saïd Bouamama : Caroline Fourest, l’incendiaire qui crie « au feu! » http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediap…u-feu
2. Voir les propos du très libéral Nasser Suleyman Gabryel qui récuse carrément l’usage du mot : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/07/04/critique….html
3. Edward W. Saïd, L’Islam dans les médias.
4. Frantz Fanon, Les damnés de la terre.
Premiers signataires :
Nicolas Pasadena (Alternative Libertaire), Skalpel, E.one et Akye (BBoyKonsian-Première Ligne), Fred Alpi, Samuel Idir (Journal L’Autrement), Docteur Louarn (CNT-BZH), K-listo (Soledad), Aodren Le Duff (CNT), Subversive ways, Yly, Sophie B (CNT), George Franco, Marouane Taharouri (Alternative Libertaire), JM Smoothie (CNT-BBoyKonsian), Samia (BBoyKonsian), Elie Octave (Sud-Etudiant), Haythem Msabhi – Mouvement Désobéissance (Tunisie), Rabaa Skik (Artiste plasticienne), Zack O’Malek (Journal L’Autrement), Rola Ezzedine (Professeur d’histoire), Isabelle Vallade (Collectif Bordonor), Christophe Ceresero (NPA – CLA), Simo Shmaa, Michaël Courrouyan (Quidam bordelais), Mariam Seri-Sidibe (Travailleuse sociale – NPA), Adeline Dehel (Alternative Libertaire), Devi Neserelic, Guilhem Theron (Alternative Libertaire – Sud-Etudiant ), Chris, Edouard Gloanec, Thibaut Hoerner, Marc Boué (Alternative Libertaire), Serge Quadruppani (Ecrivain, traducteur), Olivier René Faye, Hugues Pineau (Alternative Libertaire), Mathias Caldato (CNT-BZH), Faiçal Marzaq (Communiste libertaire marocain), Michaël Jacques (FA), Ronny Guinguette (Alternative Libertaire), Soraya El Kahlaoui, François Brun (NPA), Fahima Laidoudi (Militante Anticapitaliste des Quartiers Populaires), Nino (CNT-Lille), Charles Lemoine, Samia Ammour (Féministe internationaliste), Timothée Chopin, Monsieur Saï, Duval Mc, Dany (Alternative Libertaire), Absone Samsa (Chômeur), Samuel Morville (Alternative Libertaire), Bilal/Robin Meerbergen (Educateur – Bruxelles), Jean-Marc Capellero (Alternative Libertaire), Donà Denis, Gwenola Ricordeau, Lola Gonzalez-Quijano, Mathieu Rougier (Comités Syndicalistes Révolutionnaires – Redskins Limoges), Pierre (Sud-Etudiant), Geosmin Petrichor, Valérie de Saint-Do, Charlette Ternaux, Bruno Bourgarel, Samuel Hayat (Enseignant-Chercheur en science politique), Zoé, Sébastien Marchal (Alternative Libertaire), Gisèle Felhendler (Militante internationaliste, antiraciste et anticolonialiste), Antoine Lacoste, Geko, Bastos, Aubry, Alexandru Stefan (Communiste libertaire et immigré roumain), Rotabé (Union antifasciste toulousaine), Hervé Fuyet, Céline-Mèméd (Rêves…olutionnaire), Sreyo (La Casa DIY, Antifa Grenoble), Jam Cavarec (Travailleur indépendant), Martine Masquerel, Jean-Guy Greilsamer (UJFP), Michèle Sibony, François de Reilhan (Altermondialiste), Zaidi Nasséra (Enseignante, citoyenne et fille d’immigrés), Dominique Bourdel, Thibaut Michoux (NPA), Sélim Nadi, Pierre Stambul (Communiste libertaire et militant antisioniste pour la Palestine), Amale Samie (Anarchiste – Casablanca), Stéphane Lavignotte (Militant écolo-libertaire, pasteur, membre de la coordination du Christianisme social), Noëlle Guilbon (Militante féministe), Reda Kellil, Daniel Lévyne (UJFP), Irène Steinert (UJFP), Dominique Ventre (UJFP), Georges Gumpel (Retraité, juif, UJFP), Suzanne D’Hermies (Enseignante, Collectif des Féministes Pour l’Egalité et Mamans toutes Egales), Christine Delphy, Jean-Jacques Rue (Cinémas Utopia / Siné Mensuel), Abdelaziz Chaambi (Président de la Coordination contre le Racisme et l’islamophobie), Rodrigo Avellaneda, Stéphanie Fernàndez Recatalà, Indicible, Munia Ewanjé Epée Boggio (NPA), Sébastien Prieur (Comédien), Tarik Bouriachi, Messaouda Benraad (Mille babords-Marseille), Freez (Stamina), Florian.T.Pier.R (Alternative Libertaire), Keyes (CNT-Lille), Alexandra Josse (Association d’éducation Populaire Gudule et Galipette), Samuel Burette (CNT), Clémence (Alternative libertaire), Philippe de Reilhan, Aurélien Botteaux (OCL Strasbourg), Caroline Kappes, Jacques Livchine (Metteur en songes), Claudine Duss (Libertaire anarchiste), Édith Rappoport (Malakoff), Félicien (Union Antifasciste Toulousaine), Ludovic Soudant (Alternative Libertaire), Leila Larabi (Habitante des quartiers populaires), Gérard Deneux, Odile Mangeot (Amis de l’émancipation sociale Nord Franche-Comté), Zézette Diaz Torres (79), Mireille Baylet (Grenoble), Ana Minski, Fred M (Tchoppendoz), Nathalie Bruneau (Enseignante-Saint-Nazaire), Nicolas Semaille (Militant antiraciste et contre l’impérialisme-Belgique), Soni (Rappeur-Attentat Suicide-Suisse), Mamen Zerrouki (Artiste auteur compositeur-Brunoy), Fabrice Hugues (Etudiant), Ntozake Strydom (Blend it), Frédéric et David (Collectif Feu de prairie), ScomStéfanie (Infographiste), Dalila Hamdaoui (Anarcho-tiers mondiste), Manu Riondé (Journaliste), StickySnake (L’Alerte Rouge-CNT STAF 29), Florence M (CNT), Léna Legendre, Danièle Ferdinande (Lompret – 59), Fath Allah Meziane (Travailleur social), Kiddam (Rappeur), Ivar Petterson (Genève), Philippe Donati (Paysan du 01), Alain Ancel, Ghania Hammadou, Félix Ibrahim Schweiter-Diallo (Musicien – Zurich), Anto, Bronson, G.L (Bruxelles-Alternative Libertaire), Tom Montel (Sud étudiant), Nathalie Mathieu, Léa Mendelbaum (Etudiante – Bruxelles)…
Pour figurer parmi les signataires, envoyez un mail à cette adresse: akye@bboykonsian.com
« Enfin ce problème pose aussi la question d’une sorte d’injonction à l’athéisme, condition sine qua non pour prendre part à la guerre sociale et militer dans une organisation libertaire. Il serait donc impossible ou infondé d’exprimer sa foi si l’on est croyant, tout en partageant certaines convictions progressistes. »
Étant donné que la religion est l’une des formes les plus archaïques et réactionnaires de l’idéologie dominante, je peine à comprendre comment on peut « être croyant tout en partageant certaines convictions progressistes ». Je ne dis pas que ce n’est pas possible, mais ça passe à mon sens nécessairement par un rejet de la religion, qui est quand même une forme puissante de conservatisme…
Quant à « militer dans une organisation libertaire » tout en étant croyant, n’étant pas libertaire, je ne me prononcerai pas sur la contradiction entre les deux. Mais il me semble que la lutte contre l’islamophobie est AUSSI une lutte POUR quelque chose, et je peine à voir de quoi il s’agit exactement… Que nous soyons aliénés, c’est sûr, mais nous devons, en tant que révolutionnaires, nous battre CONTRE cette aliénation, pas la soutenir !
Il faudrait par exemple nous expliquer de quelles « convictions progressistes » les croyants pourraient bien être porteurs…
Faut-il s’étonner de voir de nouveau fleurir des amalgames éculés ?
“A Salman Rushdie qui affirme lui aussi que l’islamophobie n’existe pas, car les musulmans ne sont pas une race, il faut rappeler, à lui et à tous ceux qui connaissent si mal l’histoire du racisme en Europe, que l’antisémitisme concerne les juifs, qui ne sont pas non plus une race. ”
l’islamophobie vise une religion : l’islam, car phobie = peur, donc islamohobie = peur de l’islam en tant que religion
l’antisémitisme vise un peuple (malgré Shlomo Sand) : les juifs, car il y a des juifs religieux mais aussi des juifs athées. Etre contre la religion juive s’appelle “antijudaïsme”.
Que les religions, TOUTES les religions restent à leur place de religion. Ceux qui s’érigent en justiciers pour pourfendre l’islamophobie, devraient réfléchir à deux fois. La religion est affaire privée. Que ce soit l’islam, le catholicisme, le judaïsme etc n’a pas à s’étaler sur la place publique.
Personne ne sera étonné, vu la hauteur du débat dans les commentaires, de voir monter au créneau les islamophobes honteux, cachés derrière les prétextes politiques et les amalgames les plus crapuleux, du CCI à l’habituée du confusionnisme intéressé.
Les signataires ne sont pas des croyants, ils dénoncent les islamophobes en tant que racistes, car l’islamophobie est bien un racisme, les comportements ne peuvent pas se cacher derrière les astuces sémantiques.
Ça va bien aux sionistes, pour qui sioniste = juif = Israélien, et pour qui toute dénonciation de l’apartheid et du nettoyage ethnique est assimilée à l’antisémitisme, de faire des distinctions subtiles entre race et religion uniquement pour les arabo-musulmans, alors que l’amalgame est la règle dès qu’on attaque l’Etat raciste et l’idéologie sioniste qui le sous-tend. Ça va bien au CCI, dont les accusations d’antisémitisme de leurs contradicteurs sont devenues un élément central de leurs commentaires, de donner des leçons de morale politique.
« Michel Onfray, Caroline Fourest ou l’équipe de Charlie Hebdo » ont bel et bien des comportements xénophobes, et ils ont ici les soutiens qu’ils méritent.
souvenirs….
Cette lettre envoyée le 10 septembre 2012 à la direction de la fête de l’Huma 2012 au sujet de l’invitation lancée à Caroline Fourest de participer à un débat, n’a encore reçu à ce jour aucune réponse.
Paris le 10 septembre 2012
Le bureau national de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
à la direction de la Fête de l’Humanité
Chers amis,
Il n’est bien évidemment pas de notre rôle de donner un avis sur les invités du PCF et de l’Humanité à leur fête, à laquelle nous participons bien volontiers. Et nous savons bien que les responsables de la Fête ont à cœur d’inviter des personnes ayant des orientations très différentes, y compris ne se situant pas toujours à gauche.
Mais l’invitation lancée à Caroline Fourest de participer à un débat précisément sur la lutte contre le Front national nous a surpris et heurtés.
En effet, nous considérons qu’un des vecteurs les plus pervers du développement du Front national est, en se parant d’un discours sur la laïcité, une islamophobie plus ou moins assumée.
Or le FN n’hésite pas pour cela à puiser explicitement son argumentation chez Caroline Fourest elle-même, qui dans sa lutte contre l’islam a été prise déjà en flagrant délit de mensonge (voir par exemple à ce sujet le chapitre à elle consacré par Pascal Boniface dans son livre “les intellectuels faussaires”).
Nous savons que de nombreuses voix, dont celles de beaucoup de nos partenaires dans la lutte pour les droits du peuple palestinien comme dans la lutte contre le racisme sous toutes ses formes, se sont élevées pour dire leur étonnement et/ou leur colère devant cette invitation.
Dans la recherche de l’unité la plus large contre le Front national, cette invitation ne nous semble pas qu’une faute de goût.
Salutations fraternelles,
Le bureau national de l’UJFP
Islamophobie sondagière
Quelques réflexions sur une enquête mal construite… et bien instrumentée
“Les résultats de l’enquête IPSOS/CGI business consulting « France 2013 les nouvelles fractures » pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof [1] sont à bien des égards inquiétants concernant la stabilisation dans les représentations majoritaires d’une catégorie de français stigmatisés : les « musulmans ». Ce phénomène a été largement repris par les médias feignant de s’étonner de l’évolution de l’islamophobie en France [2]. Loin de minimiser les conséquences politiques de ce phénomène, il est nécessaire de regarder plus largement les résultats de l’étude. Sans prétendre fournir une analyse exhaustive des résultats de l’enquête ou de leur condition de production, ce texte propose quelques réflexions mettant en garde sur les effets sociaux d’enquêtes mal construites comme de leur utilisation journalistique.”
Voir l’article :
http://lmsi.net/Islamophobie-sondagiere
J’ai (encore) caché des commentaires.
Ce serai bien que vous appreniez à vous auto-modérer, faire du complément d’info en rapport avec l’article.
On ne doit pas s’étonner des réactions affolées de quelques islamophobes dissimulés contre un texte d’une justesse évidente : les anarchistes sont évidemment contre l’islamophobie puisque antiracistes. Nos islamophobes masqués se réclamant souvent des idées libertaires pour argumenter leur xénophobie, il ne faut pas s’étonner qu’ils se sentent personnellement attaqués.
Mais il ne faut pas confondre l’étiquette et le comportement libertaire. Si on s’en tient à la marque déposée « anarchiste », en effet tous les anarchistes ne sont pas contre l’islamophobie. On en a eu de bons exemples ici :
RADIO COURTOISIE ET RACISME LIBERTAIRE ?
http://nantes.indymedia.org/article/18843
QUAND LE GRAND PRIX “NI DIEU NI MAITRE” S’INSPIRE DU “CHOC DES CIVILISATIONS”
http://nantes.indymedia.org/article/18879
Mais c’est justement pour ça qu’il faut dénoncer ceux qui se servent du label anarchiste pour défendre des idées racistes.
Une fois encore on confond croyance et religion, foi et dogme.
Des auteurs comme Jacques Ellul ont pourtant démontré qu’on pouvait être de tendance anarchiste et avoir la foi. Non ça n’est pas incompatible.
Ce qui l’est c’est de respecter le dogme et la domination. La bien-pensance aussi.
Et sur ce point, les religions sont loin d’avoir le monopole. Il m’a même semblé en voir dans les milieux les plus libertaires…
Bref, je ne suis pas sur de faire du complément d’information mais j’ai plus de facilité à me baser sur l’expérimentation que sur les dogmes… Heu pardon, sur les théories génralistes.
(ha oui, un petit ps : croyant ne veut pas forcément dire catho ou une autre des 5 religions dominantes, ni secte non plus…)
On peut lire ce que raconte Jacques Ellul tout en n’étant pas d’accord avec lui. Et on peut ajouter que sur le marxisme, il a des positions menchéviques, ce qui ne le met pas en bonne compagnie !
La foi est une aliénation, autrement dit c’est l’expression de la séparation entre l’homme et sa nature véritable d’être conscient et associé. C’est par conséquent et de façon indubitable la domination d’un élément inconscient sur nos vies. Je pensais qu’une des définitions de l’anarchisme était justement le refus de toute domination…
La foi est l’expression de l’idéologie, de la division de la société en classes, de la domination de l’inconscient social sur le conscient. Et c’est je l’ai déjà écrit une expressions de l’idéologie dominante, un élément du contrôle social, une expression particulièrement archaïque et réactionnaire de la répression des exploités et opprimés par la classe dominante. Jacques Ellul peut bien nous dire que la foi est ce que l’on en fait : les classes dominantes, quand elles n’asseyaient par carrément leur pouvoir sur celui de la religion, ont toujours favorisé le développement de la foi chez les exploités. La bourgeoisie est athée quand il s’agit de renverser la noblesse, mais elle se remet à aller à l’Église dès qu’il lui a fallu administrer les affaires politiques et sociales…
Et il ne faut pas confondre foi et religion : la foi peut se matérialiser en une religion officielle – donc reconnue par l’État – mais aussi en toute une série de croyances complètement irrationnelles, et qui ne cherchent aucunement à être démontrées…
Libertaires et sans concessions contre la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie !
Anarchistes, communistes libertaires, anarcho-syndicalistes, syndicalistes révolutionnaires, trotskistes, pêcheurs à la ligne, autonomes, artistes, organisés ou non-organisés, nous faisons part de notre condamnation totale de la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et de la judéophobie sous toutes ses formes. Nous affirmons que cathophobie, bouddhismephobie, Pastafariphobie, rastaphobie et judéophobie sont des formes de racisme.
Nous avons le désagréable pressentiment, au regard de l’actualité, que Nous avons le désagréable pressentiment, au regard de l’actualité, que la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie, comme un racisme respectable et vertueux, devient l’un des ressorts privilégiés de la gauche au pouvoir et de la gauche bien-pensante. Nous faisons le constat exaspérant que les thématiques progressistes comme le féminisme, la laïcité ou la liberté d’expression sont régulièrement invoqués pour les justifier. Le fait qu’ à peine passé à gauche, le parlement ait voté une loi du mariage pour tous ne fait que confirmer nos craintes. Il en est de même quant aux comportements et discours néo-coloniaux et racistes du Parti de Gauche et des organisateurs du fameux débat sur « comment faire face au Front national » (sic) à la Fête de l’Humanité(1). , comme un racisme respectable et vertueux, devient l’un des ressorts privilégiés de la gauche au pouvoir et de la gauche bien-pensante.
Les conséquences de la christianophobie et la judéophobie sont grandes pour celles et ceux qui la subissent : des lois liberticides votées ces dernières années jusqu’aux discriminations insidieuses, parfois flagrantes, sans parler des insultes et agressions diverses. Ces attaques racistes risquent fort de croître, et nous devons nous préparer à les combattre sans aucune ambiguïté.
En tant que libertaires nous réfutons et combattons tout raisonnement christianophobe, bouddhismephobe, la Pastafariphobe, la rastaphobe et la judéophobe porté au nom de l’idéologie libertaire et avons décidé de l’affirmer clairement par cet appel.
Parce que nous pensons qu’au sein du discours médiatique dominant, journalistique et politique, certains « philosophes », « dessinateurs » et « écrivains » surmédiatisés, comme Michel Onfray, Caroline Fourest ou l’équipe de Charlie Hebdo, participent de cette cathophobie, bouddhismephobie, Pastafariphobie, rastaphobie et judéophobie ambiante et de sa propagation en se positionnant parfois comme libertaires, ou en agissant au nom de la tradition et de l’idéologie libertaire.
Parce que nous constatons que certains secteurs de « notre famille politique » sont imprégnés par l’idéologie christianophobe, bouddhismephobe, Pastafariphobe, rastaphobe et judéophobe, et cela est insupportable. Cela se traduit au mieux par un désintérêt pour cette question (parfois par une condamnation certes claire de la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie mais couplée de moult rappels du combat primordial contre l’aliénation religieuse), au pire par le refus de reconnaître la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie comme des racismes voire par le fait de s’affirmer christianophobe, le bouddhismephobe, la Pastafariphobe, la rastaphobe et la judéophobe au nom d’un anticléricalisme primaire importé de contextes historiques différents, voire par des connivences et compromissions inacceptables, heureusement marginales mais pas assez vigoureusement condamnées.
Certaines choses doivent donc être rappelées à nos « camarades ».
NON, les termes christianophobe, bouddhismephobe, Pastafariphobe, rastaphobe et judéophobe n’pas été inventé par Caroline Fourest.
NON, combattre la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie ne nous fait pas reculer devant les formes d’oppression que peuvent prendre les phénomènes religieux. Nous apportons ainsi notre soutien total à nos camarades en lutte au Maghreb, au Machrek et au Moyen-Orient qui s’opposent à un salafisme qui prend là-bas les formes réactionnaires et fascistes, et cela au plus grand bénéfice de l’impérialisme occidental.
NON, tous les chrétiens, bouddhistes, les pastafariens, les rastafariens, les juifs qui luttent contre les lois cathophobes, le bouddhismephobes, la Pastafariphobes, la rastaphobes et la judéophobes ne sont pas des crypto-religieux ni des communautaristes venus faire du prosélytisme ou souhaitant interdire le blasphème. Beaucoup d’entre eux et elles sont des acteurs et actrices du mouvement social à part entière. Ils et elles luttent, s’auto-organisent, se battent pour leurs droits, contre le patriarcat, le racisme et pour la justice sociale au quotidien en revendiquant la spécificité de leurs oppressions et en pointant les contradictions qu’il peut y avoir au sein d’un certain discours « militant ». Critiquer leur façon de s’organiser ou de militer est une chose, les disqualifier par un discours marginalisant et raciste en est une autre.
La critique récurrente qui est faite à ceux qui parlent de la christianophobie, de bouddhismephobie, de Pastafariphobie, de rastaphobie et de judéophobie, est qu’ils sont les porteurs d’un concept qui produirait du communautarisme. Nous disons que la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie est la politique de l’Etat envers de nombreux fils (et les filles) d’immigrés. Cette politique, il l’avait déjà expérimentée avec certains colonisés. la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie sont bien des instruments de la domination, ce que le Palestinien Edward Saïd décrivait comme « la longue histoire d’intervention impérialiste de l’Occident dans le monde islamique, de l’assaut continu contre sa culture et ses traditions qui constitue un élément normal du discours universitaire et populaire, et (peut-être le plus important) du dédain ouvert avec lequel les aspirations et souhaits des musulmans, et particulièrement des Arabes, sont traités(3). » Dans la parfaite lignée de la structure de « l’orientalisme », l’Occident disqualifie l’Orient par le prisme de la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie et régénère par là sa pseudo-supériorité morale. Assumée ou dissimulée, cette structure de pensée gangrène une vaste partie du champ politique progressiste.
La christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie ne sont donc pas des concepts flottants maniés par des militant-e-s mal intentionné-e-s, comme certain-e-s réactionnaires se plaisent sournoisement à l’inventer, mais une politique de la domination, de l’État post-colonial (et laïc), qui imprime les corps des dominés. Dénoncer la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie n’est pas non plus l’apanage d’une communauté qui chercherait à se défendre. C’est au contraire un langage raciste de peur permanente qui désigne le paria sous les traits imprécis du religieux. A Salman Rushdie qui affirme lui aussi que la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie n’existe pas, car les croyant-e-s ne sont pas une race, il faut rappeler, à lui et à tous ceux qui connaissent si mal l’histoire du racisme en Europe, que l’antisémitisme concerne les sémites, qui ne sont pas non plus une race (rappelons que les races n’existent pas).
Ce langage voudrait aussi imposer une assignation : tout arabe, tout africain, ou parfois tout être, ayant la catholicisme, le bouddhisme, la Pastafarisme, la rastafari et la judéïté comme part de sa culture et comme part de son histoire serait un être essentiellement réactionnaire, fondamentalement religieux, et donc incompatible avec les principes fondamentaux républicains – principes par ailleurs complètement désincarnés, qui ne servent que pour justifier cette exclusion. Comme l’a montré Frantz Fanon, le colonisé, « par l’intermédiaire de la religion, ne tient pas compte du colon ». « Par le fatalisme, toute initiative est enlevée à l’oppresseur, la cause des maux, de la misère, du destin revenant à Dieu. L’individu accepte ainsi la dissolution décidée par Dieu, s’aplatit devant le colon et devant le sort et, par une sorte de rééquilibration intérieure, accède à une sérénité de pierre»
Assigner les colonisés, et aujourd’hui les fils d’immigrés, à une religion, relève d’une dynamique de domination expérimentée dans les anciennes colonies. Les christianophobes, les bouddhismephobes, les Pastafariphobes, les rastaphobes et les judéophobes n’ont peur que d’une chose : que les dominé-e-s s’emparent des armes de la critique sociale et de la philosophie, car c’est sur ce terrain que se prépare leur défaite, sur ce terrain que la lutte sociale se déploie et nous réunit.
Au-delà de la cathophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie, ce problème soulève le peu d’intérêt et d’engagement contre le racisme visant les enfants d’immigrés issus de la colonisation. Ce sont aussi toutes les questions liées aux quartiers populaires qui font les frais d’un déficit d’engagement de la part du mouvement social. Pour preuve le peu de personnes militant contre les violences policières et les crimes racistes et sécuritaires.
Les populations issues de la colonisation, qu’elles soient noires, arabes, musulmanes, jaunes, asiatiques, bouddhistes, maoïstes habitantes des quartiers populaires, ont décidé de ne plus rester à la place où l’on veut les assigner et s’affirment comme forces politiques en s’auto-organisant. Nous devons avancer côte à côte et lutter contre le racisme sous toutes ses formes, de toutes nos forces.
La cathophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie dominantes, encouragées par tous les pouvoirs (pas qu’occidentaux), est aussi l’occasion de diviser ceux et celles qui devraient s’unir, et unir ceux et celles qui devraient être divisé-e-s. Dans une société régie par le spectacle, elle a en outre pour fonction de jeter de vastes écrans de fumée sur les réalités sociales. Ne tombons donc pas dans le piège !
Enfin ce problème pose aussi la question d’une sorte d’injonction à l’athéisme, condition sine qua non pour prendre part à la guerre sociale et militer dans une organisation libertaire. Il serait donc impossible ou infondé d’exprimer sa foi si l’on est croyant, tout en partageant certaines convictions progressistes. Nous nous opposons à l’essentialisation des croyant-es et du phénomène religieux, qui se fait sans donner la parole aux premiers concernés, et qui nous conduit aujourd’hui aux pires amalgames.
Notre opposition sans concession à la cathophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie, en tant que libertaires, doit se faire entendre sur cette question. Nous sommes aussi le reflet d’un certain nombre de contradictions: de même que nous sommes traversés par les rapports de domination sexistes ou homophobes, ce qui est aujourd’hui (plus ou moins!) reconnu par le mouvement libertaire, nous devons reconnaître l’être aussi par les rapports de domination racistes, postcoloniaux et faire le travail qui s’impose, dans le contexte social où l’on se trouve.
Contre cette arme coloniale de division massive et de « régénération du racisme » que sont la christianophobie, le bouddhismephobie, la Pastafariphobie, la rastaphobie et la judéophobie, contre la construction d’un nouvel ennemi intérieur, nous affirmons en tant que libertaires notre solidarité avec celles et ceux qui luttent et s’auto-organisent contre cette oppression, et appelons au sursaut antiraciste partout pour les mois et les années à venir.
Du CCI à l’extrême droite, en passant par les anarchistes repentis qui ont compris quel était leur intérêt dans la pensée dominante, on a une belle unanimité contre le concept même d’islamophobie, mot “inventé par les mollahs iraniens” et qui indispose au plus haut point les nouveaux défenseurs de la morale occidentale contre les hordes barbares à nos portes.
Leurs arguments sont imparables :
La petite-bourgeoisie anarchiste passe dans le tiers-mondisme qatari
« Les anarchistes ont une idéologie petite-bourgeoise, prônant finalement l’artisanat et l’échelle locale. Il n’est donc nullement étonnant qu’en y ajoutant un peu de « tiers-mondisme », on retrouve les qataris. S’ils permettent d’être « petits patrons », artisans, « à son compte », c’est parfait.
La crise économique fait tomber les masques prétentieux. L’anarchisme ne prétend plus faire la révolution, il est désormais soit un réformisme petit-bourgeois para-syndical, soit un délire ultra-individualiste contre l’Etat et sans projet de société.
Car pour avoir un projet de société, il faut porter la culture et la civilisation, comme le fait la classe ouvrière. Cela est totalement étranger à l’anarchisme, au point que l’appel invente purement et simplement une identité musulmane universelle – reprenant donc l’antienne de l’Arabie Saoudite ou Khomeiny – qui représenterait le « tiers-monde. » »
http://voie-lactee.fr/la-petite-bourgeoisie-anarchiste-…atari
On aurait été étonnés de ne pas les voir rappliquer :
« l’islamophobie », un concept bien fumeux !
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, voici qu’après n’avoir rien compris à l’épisode précédent (ou l’avoir compris à retardement), la pauvreté de réflexion, la condescendance voilée, l’incapacité à saisir les enjeux sociétaux qui font florès dans les milieux libertaires et gauchistes conduisent une partie de cette militance à enfourcher le cheval de bataille de la « lutte contre l’islamophobie ». Ces militants justifient leur étrange position par un « raisonnement » qui voudrait que les capacités de critique soient différentes suivant les couches sociales ou les zones géographiques dans lesquelles on évolue ! Réunis sous la bannière du vieux Marx, les voici qui établissent plus ou moins clairement une corrélation entre une situation matérielle ou géographique donnée (en l’occurrence, le fait d’habiter « les quartiers » ou d’être « arabe ») et l’impossibilité de toute critique anti-religieuse. »
http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1821
Mais le monument de jésuitisme pseudo-anarchiste est ici :
« L’islamophobie est un leurre.
De la même façon que certaines personnes ont des hallucinations qui troublent leur perception du réel physique, l’islamophobie consiste à créer une hallucination de type politique et social, et ça s’appelle un leurre.
Ce leurre a pour but de troubler la perception de la réalité politique et sociale en faisant passer l’islam, la religion, comme un élément pertinent.
Ce n’est pas un élément pertinent, cette stratégie identitaire vise à renforcer les idées réactionnaires d’extrême-droite pour prévenir toute vélléité d’idée révolutionnaire, notamment, dans une europe qui compte bien encadrer la société en lui imprimant un modèle communautaire. Tout cela, en favorisant les religieux. Sous couvert de libertés institutionnelles, les individus vivront dans un enfer de dictatures diverses et variées, dans un climat plus ou moins libéral, mais, au bout du compte, des dictatures qui se ressembleront toutes sur le fond, avec un contrôle social oppressif total.
L’EXTRÊME-DROITE A UN LONG PASSÉ D’ANTISÉMITISME, DE RACISME, DE XÉNOPHOBIE, D’IMPÉRIALISME, ETC … QUI EST DEVENU UN VRAI FARDEAU POUR ELLE.
LE NÉGATIONNISME NE LUI SUFFIT PAS POUR REVENIR AU PREMIER PLAN. DONC, COMMENT L’EXTRÊME-DROITE A-T-ELLE REMPLACÉ, OU MAQUILLÉ, SES IDÉES TRADITIONNELLES ? »
http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=10&t=82…360a0
Vous avez bien lu : l’antisémitisme, le racisme, la xénophobie, le négationnisme ne sont pas des leurres, ils existent réellement, seule l’islamophobie est un leurre ! Et ces tristes individus peuvent continuer à se dire anarchistes ?