Il faut arrêter avec les abus de langage, ce type de discours n’est pas social- démocrate mais réactionnaire, et ne constitue pas un tremplin vers la radicalité mais une entreprise de crétinisation de grande ampleur de toute contestation réelle. Le discours de Mélenchon n’est pas superficiel mais carrément décomposé, profondément médiocre et incohérent pour qui a deux sous de culture politique, tous les éléments du fascisme s’y trouvent larvés : patriotisme braillard faisant de l’Etat une fin (et non pas un moyen, comme la sociale- démocratie historique) ; éloge naïve d’un passé jugé « vertueux », c’est-à-dire le capitalisme industriel d’un bon temps révolu, entre Conseil National de la Résistance et Trente Glorieuses, avant que les excès de la « finance mondiale » ne viennent précipiter la « belle » France dans la décadence ; abandon de la lutte de classe et de la dialectique au profit d’une critique complotiste des « élites » (c’est-à-dire la critique d’un groupe d’individus et non d’un rapport social) … tout ce mauvais populisme réactionnaire explique le nombre important d’antisémites et de conspirationnistes dans sa base militante … et le fait que le nouveau GUD d’Assass (association d‘extrême- droite) recommande dans son journal (Le rat qui rit N°1) la lecture du livre « Qu’ils s’en aillent tous » de Mélenchon, aux côtés des œuvres de Soral et de Zemmour.

Ce qui gène profondément toute cette petite- bourgeoisie, qui se découvre une « indignation », n’a jamais été l’existence d’un prolétariat, mais le risque désormais imminent de son propre basculement dans celui- ci à la faveur de la crise. Et l’on sait historiquement quelle diarrhée fasciste la classe- moyenne / petite- bourgeoisie est capable de chier quand elle se crispe. Ainsi certains de nos camarades caressent le vote Mélenchon en arguant que « ce que Mélenchon dit, c’est mieux que rien ». Comme le disait ce slogan du Parti de Gauche : « Mieux que rien, c’est pire que tout ».

S’ils doivent « tous s’en aller », que Mélenchon commence par donner l’exemple, ferme sa gueule et se casse. « Celui qui donne sa voix reste muet » dit le proverbe, il n’y a rien à attendre des partis, des politiciens, et du vote, notre émancipation sera notre oeuvre collective ou ne sera pas. Les seuls outils sont le tissage permanents de liens de solidarité et de luttes, l’auto-organisation du prolétariat dans les syndicats, les collectifs de quartiers, les coordinations, la grève générale, l’expropriation et la communisation. Et que crèvent les démagogues !

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