De fait, l’Angleterre de ces dernières années s’est lentement (re-)transformée en une poudrière prête à exploser à tout moment. La contestation est de moins en moins contenue dans les limites du citoyennisme anglais, et peu à peu, pour de plus en plus de gens, la violence n’est plus un tabou moral. En témoigne par exemple les émeutes « étudiantes » de la fin 2010 sous le prétexte de la hausse des frais de scolarité. Pourtant si habitués à la mollesse du formol des bancs universitaires, des milliers et des milliers d’entre eux ont attaqué les banques, les bâtiments publics, les flics, la monarchie, le parlement et déclenché de nombreux incendies, tout cela dans la joie immédiate de l’instant émancipateur.

Les mesures économiques d’austérité en Angleterre apparaissent telles qu’elles sont, de banales confirmations de la vision du monde de ceux qui les conçoivent. Lorsqu’il n’y a plus d’argent, on va le chercher chez ceux qui n’en ont déjà plus, on perpétue l’inégalité pour maintenir cette société de hiérarchie en bon ordre. A la pauvreté croissante s’ajoute presque toujours la demande de sécurité des riches et des puissants, car avec la pauvreté peut parfois venir la colère. Résultat, l’Angleterre est un peu devenue un bunker vidéo-surveillé.
Il y a déjà plus de 10 000 caméras dans les rues pour Londres seule, et les effectifs policiers ont été augmentés au fur et à mesure des années. Une police qui a progressivement pu imposer sa présence dans les rues par la brutalité, à tel point que son arrogance est devenue, lors de ces dernières émeutes, un des arguments principaux de la haine anti-flic qui s’est déchaînée. Pour réponse immédiate, l’État envoi 16 000 flics supplémentaires pour maîtriser les émeutes dans la capitale.

Les prochains textes de cette brochure reviendront en détail sur le déroulement de ces émeutes qui ont eu lieu du 6 août 2011 au 10 août 2011 dans certains quartiers de Londres d’abord, puis dans toute la ville pour se propager dans d’autres grandes villes industrielles comme Birmingham, Liverpool, Manchester et Bristol, mais aussi Nottingham, Wolverhampton ou West Bromwich.

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Se procurer un exemplaire de ce journal à numéro unique sur les émeutes anglaises d’août 2011, 48p, format A4, Ravage Éditions: http://ravage-editions.blogspot.com/2011/10/now-war-is-….html