» Salauds , ! on les connait , vos usines , vos partis et vos syndicats  »
( Bye bye turbin , Editions champ libre , 1973 )

Yves Le Manach ( né en 1942 à Paris )

Tout d ‘ abord , je dois m ‘ excuser auprès de mes rares lecteurs / lectrices , car il m ‘ arrive dans mes anarticles de faire quelques fautes de frappe , et aussi de ne pas voir d ‘ éventuelles coquilles , mais je ne suis pas correcteur ni dactylographe , et j ‘ ai de très mauvais yeux , ayant été opéré des rétines , ( en 1994 ) , par chirurgie classique et par laser , et j ‘ en ai conservé une grosse déficience visuelle …
Mais , de toutes façons , à nous autres , il nous importe plus le fond que la forme …
Et du moment , que cela reste compréhensible !
Pour en venir aux grèves , à quand une grève de la banque postale , pour être vraiment une poste et plus du tout une banque ?
A quand une grève de la poste pour améliorer l ‘ état des machines , trop souvent hors service , et qui ainsi , au lieu de faciliter la vie du personnel et de la clientèle , ne fait que la compliquer .

Toute grève qui ne va pas au – delà de la revendication purement salariale , est une grève réactionnaire , une grève corporatiste , une grève réductionniste .
Une grève révolutionnaire est toujours une grève globale !
A quand donc , des grèves pour améliorer le confort des passagers / passagères dans les bus , tramways , métros , trains , ect … ?
A quand donc , des grèves pour améliorer le bien être des gens qui sont hospitalisés ?
A quand donc , des grèves pour demander la gratuité de tous les transports en commun ?
A quand donc , des grèves pour exiger le travail quotidien à deux heures par jour ?
Il y a bien donc , deux types de la grève , un type de grève qui est réactionnaire , et un type de grève qui est révolutionnaire .
Ainsi , la gréve peut – être réinvestie par la réaction .
Et les journalistes policiers ne parlent que de la grève réactionnaire .

 » A Yves Le Manach « 
6 . 12 . 1972
Cher camarade ,
Monsieur Patrick Cheval m ‘ a parlé du livre que tu as écrit ( Bye bye turbin ) , et de la mauvaise réaction d ‘ un éditeur idiot . Je pense comme Patrick que , de tous les éditeurs actuels , c ‘ est champ libre ( 40 rue de la Montagne – Sainte – Geneviève , 5 ème ) , qui prendrait le plus volontiers un livre de ce genre . « 

G . E . Debord , 1931 – 1994 , (  » Correspondance , volume 4 , Janvier 1969 – Décembre 1972 ) « 

Un bourreau pourrait faire grève pour avoir plus de têtes à couper . Un instituteur pourrait faire grève pour avoir le droit de punir , comme bon lui semble , ses élèves .
En fait , tout dépend du pourquoi l ‘ on fait grève et surtout pour quels objectifs .
De nos jours , l ‘ on fait grève pour recevoir 10 coups de fouet au lieu de 20 .
Pas étonnant , que beaucoup de réactionnaires peuvent faire eux / elles aussi la grève , dès qu ‘ il s ‘ agit de toucher quelques sous de plus , ou pour partir plutôt de la boucherie salariale.
Sans compter que l ‘ esprit de corps de métier , peut rendre bête et méchant . L ‘ on s ‘ identifie à sa corporation professionnelle , et à ses revendications catégorielles , ainsi l ‘ on ne se rend plus compte que l ‘ on ne fait que renforcer une hiérarchie bureaucratique .
Et chaque corporation professionnelle , se fiche éperdument des autres .
Comme pour l ‘ individu , c ‘ est chacun / chacune pour soi .
C ‘est un fonctionnement fractal , du groupe / individu , individu / groupe .

C ‘ est trop souvent , une mentalité de fonctionnaire tout à fait antipathique . Comme les fonctionnaires de la sécurité sociale ou à la banque postale … toute généralisation est erreur , mais bon … je vois , par exemple , que chaque année pour faire renouveler ma carte de C.M.U , c ‘ est la guerre des tranchées … les fonctionnaires appliquent des lois , certes , mais justement , ils / elles doivent faire la grève pour justement transformer radicalement ses lois …
Et , des grèves et des manifestations , dans ma vie , j ‘ y étais souvent aux premières loges , si j ‘ ose dire , plus en tant qu ‘ agitateur qu ‘ en tant que salarié …
La plupart des grèves en 2010 sont des grèves réactionnaires , beaucoup de bruit et beaucoup de vent , pour rien ou presque , c ‘ est une sorte de routine spectaculaire , dont à besoin la société spectaculaire marchande techno – industrielle pour se ressourcer !
Toute grève qui ne veut pas changer le système est complice de la société spectaculaire marchande techno – industrielle . Car la grève réactionnaire est pour le système .

 » Toute l ‘ écriture est de la cochonnerie . Les gens qui sortent du vague pour essayer de préciser quoi que ce soit de ce qui se passe dans leur pensée , sont des cochons . Toute la gent littéraire est cochonne , et spécialement celle de ce temps – ci . « 

Antonin Artaud , 1896 – 1948 , (  » L ‘ ombilic des Limbes  » )

Sans compter tous / toutes les réactionnaires qui font la grève par simple opportunisme ou pour avoir seulement un meilleur salaire , pour pouvoir payer les traites du pavillon ou de la bagnole …
Il y a plusieurs sortes de grévistes , y ‘ en a seulement une minorité ( hélas ) , qui font la grève avec une perspective de changement de société ou même plus simplement , un changement de régime .
Pour la plupart des grévistes , ce qui importe , c ‘ est la seule augmentation du salaire , ou une amélioration des conditions de travail .
Certes , cela n ‘ est déjà pas si mal . Et beaucoup de ces manifestants / manifestantes , grévistes , s ‘ empresseront de voter pour l ‘ aile droite du fascisme libéral , lors du vote présidentiel .
Ils / elles veulent l ‘ amélioration de l ‘ aliénation , non la suppression de l ‘ aliénation .

La plus grande majorité de ces gens – là ne veulent pas un changement radical de société , se défaire de l ‘ emprise de la société spectaculaire marchande techno – industrielle , et même au contraire .
Ils / elles n ‘ aspirent qu ‘ à conserver un emploi , pour consommer un maximum , dans la société spectaculaire marchande techno – industrielle , justement !
Car , il faut bien payer son loyer , il faut bien payer les charges de la maison , il faut bien acheter de la nourriture , il faut bien acheter des vêtements aux enfants et payer leurs études , ect …
La société spectaculaire marchande techno – industrielle nous couillonne toujours !
L ‘ on ne peut s ‘ y exiler , pas la moindre île déserte . Tout y est coupant , sans vie , comme un couteau très aiguisé .
Le fascisme libéral , si peu dénoncé , est dans toutes les têtes .

 » Seul l ‘ écrivain sans public peut se permettre le luxe d ‘ être sincère . Il ne s ‘ adresse à personne : tout au plus à soi – même . « 

E.M.Cioran , 1911 – 1995 ,  » ( Le mauvais démiurge  » Editions Gallimard , 1969 )

Les gens ne s ‘ aiment pas , se font la gueule , n ‘ arrêtent pas de s ‘ agresser . Forcément , puisqu ‘ ils / elles n ‘ ont pas les mêmes idées . En fait , ils / elles ont les mêmes idées , mais si fragmentées , que cela semble passer pour des idées dissemblables .
Ils / elles ont les idées du : métro , boulot , dodo , et , travail , famille , patrie .
De toutes façons , dans nos sociétés réactionnaires , consuméristes et capitalistes , il n ‘ est point possible d ‘ être révolutionnaire dans la vie de tous les jours , ou alors c ‘ est la mise à l ‘ écart en prison .
Tout au plus , l ‘ on peut essayer d ‘ être le moins réactionnaire possible … c ‘ est la révolution sans révolutionnaires , et des révolutionnaires sans la révolution …
La plupart des gens , ne veulent pas un changement radical de société .
C ‘ est comme aux heures d ‘ affluence dans le métro d ‘ une grande ville , ou quand il y a foule , au guichet d ‘ une banque postale , ou à la sécurité sociale …

Et comme tous / toutes les pauvres , je connais bien ce genre d ‘ endroit .
Je connais bien ce genre d ‘ endroit  » Les Olympiades de la bouffe  » pour paraphraser feu le poète / chanteur libertaire Léo Ferré ( 1914 – 1993 ) , que malheureusement les jeunes générations n ‘ écoutent plus … Cela me remonte le moral , quand je lis des mensuels libertaires , comme par exemple le  » Courant alternatif  » d ‘ Octobre 2010 , le journal anarchiste – communiste , qui regorge de la vraie information , avec plein d ‘ anarticles intéressants , même si ce sont des articles partisans .
Je n ‘ ai plus assez d ‘ argent ( j ‘ ai toujours été un pauvre ) , pour rester abonné , comme je le fus un temps , à toutes sortes de revues libertaires , et présentement , je ne suis plus qu ‘ abonné à  » S!lence  » ,  » Courant alternatif  » et aussi encore , je crois , à  » Anarchosyndicalisme  » de la CNT / AIT .
Et par rapport à la désinformation des médias bourgeois , c ‘ est comme de la poésie !

 » Tout est bon ou mauvais , selon le caprice des gens ; ce qui plaît à l ‘ un déplaît à l ‘ autre . C ‘ est un insupportable fou que celui qui veut que tout aille à sa fantaisie .
Les perfections ne dépendent pas d ‘ une seule approbation . Il y a autant de goûts que de visages , et autant de différence entre les uns qu ‘ entre les autres . « 

Balthasar Gracian , 1601 – 1658 , (  » L ‘ homme de cour  » , Editions champ libre )

Et l ‘ on se dit , comme cela serait chouette de vivre dans une société communiste libertaire , car le communisme sans la liberté , est tout , sauf du communisme .
Notre société spectaculaire marchande techno – industrielle , est si brutale , si inhumaine , sans amitié , sans amour , que l ‘ information libertaire fait penser à de la poésie .
Tous les libertaires sont des poètes même si tous les poètes ne sont pas des libertaires .
Au fond , l ‘ anarchie , c ‘ est de la poésie de la vie , la vie de la poésie réalisée .
Mais , nous ne devons pas oublier , que l ‘ autre peut nous enrichir , sans être pour autant , notre maître ou notre supérieur .
Moi , qui suis un éternel débutant au jeu de dames cent cases ou au jeu d ‘ échecs , je voudrais bien perfectionner mon niveau de jeu , avec un grand maître national ou international , dans ces jeux cérébraux , par exemple … et cependant , je pense que personne n ‘ est ni inférieur / inférieure , ni supérieur / supérieure , à qui que ce soit .

Tout n ‘ étant qu ‘ une question de mémoire et de technicité , avec nonobstant un gros travail de spécialisation des mémoires , ou de généralisation de ces mémoires , c ‘ est tout .
Et avec une dose de motivation très forte , appelée improprement la volonté .
Et ce processus se retrouve dans tous les domaines .
Souvent , les libertaires qui ont le culte de la culture personnelle , sont souvent très instruits et même quelquefois érudits , mais il est très difficile pour eux / elles , ainsi , de s ‘ émerveiller .
C ‘ est le revers de la médaille , en somme , si j ‘ ose dire .
Ceci dit , la société spectaculaire marchande techno – industrielle , n ‘ offre pas de quoi s ‘ émerveiller , c ‘ est sûr !
Sous feu Bénito Mussolini ( 1883 – 1945 ) , les fascistes italiens repéraient les anarchistes italiens à leur culture … être cultivé , était déjà le plus souvent ( pas toujours ) , être suspecté d ‘ antifascisme !

 » Ceux qui attendent des mouvements sociaux réformistes et bureaucratiques un quelconque soulèvement social se mettent le doigt dans l ‘ oeil jusqu ‘ à la clavicule . Au contraire , c ‘ est bien en rentrant dans le jeu des bureaucraties syndicales et des partis que des personnes ou collectifs authentiquement révolutionnaires trahissent leurs aspirations réelles à un changement profond du mode d ‘ organisation de cette société . « 

( Contenu d ‘ un tract réalisé par de jeunes copains , et qui fut distribué lors d ‘ une récente manifestation , à Nantes , l ‘ anti – groupe Caspar )

Comme me l ‘ écrivit jadis , Alice Becker Ho / Debord ( née en 1941 ) ,  » Les idées n ‘ appartiennent à personne , elles appartiennent à ceux et celles qui savent les développer  » , à condition , selon moi , de rendre hommage à ceux et celles qui ont su les émettre !
Ce qui reste merveilleux , c ‘ est que dans ce système complètement corrompu et pourri par l ‘ argent , il reste encore l ‘ esprit de révolte , même si cela est loin de la révolte de l ‘ esprit .Si nous voulons vraiment l ‘ avènement d ‘ une société anarchiste , nous devrons redevenir des enfants .
Nous devrons nous émerveiller de nous – mêmes et des autres .
Ne pas avoir peur de la peur .Ne pas avoir peur de rire . Ne pas avoir peur de pleurer .Ne pas craindre d ‘ exprimer ses émotions .
Il nous faudra tout repenser . Il nous faudra tout reconstruire . Il faudra cesser de vouloir nous donner des leçons de révolution .

Il ne faut plus que nos poèmes / théorèmes pour une vie libertaire , restent des théorèmes / poèmes , mais il faut faire de nos poésies / théories , une vie nouvelle et inédite pour tous et toutes . Car ne l ‘ ignorons pas , pour tous / toutes les capitalistes , nous sommes au mieux des poètes et poétesses , des pêcheurs et pêcheuses de la lune , en somme …
Nous devons / devrons réinventer aussi les rituels de la mort . Le funèbre ne le sera plus .
Chacun / chacune pourra opter pour la mort de son choix . Beaucoup voudront que leurs corps soient incinérés , et leurs cendres dispersées là où bon leur semble … ( comme feu Guy Debord , qui fit disperser ses cendres dans la Seine à Paris ) .
Certains / certaines ( dont moi ) , préfèreront ( puisque morts / mortes ) , être mangés par des amis / amies , dans une sorte de communion laïque … pourquoi pas ?
Tout deviendra effectivement possible , tous les fantasmes , toutes les fantaisies réalisables , du moment que cela ne nuit pas à la collectivité .

 » L ‘ amour et la haine faussent en entier notre jugement : nous ne voyons que fautes chez nos ennemis , et chez les personnes qui nous sont sympathiques , une foule de qualités . Leurs défauts mêmes nous semblent aimables . « 

Arthur Schopenhauer ( 1788 – 1860 )

Nous n ‘ aurons plus que des frères et des soeurs , un monde sans tabou , sans interdit , sans hiérarchie , sans recherche de dominance , bref , un monde à construire !
Pour enfin vivre , enfin se réaliser !
Une grève d ‘ un jour ne sert à rien , sinon à consolider les bureaucraties bourgeoises syndicales , à perdre un jour de salaire , à embêter le bon peuple , mais le patron ne la craint pas .
Il faut une grève illimitée pour vraiment ennuyer le patronat et la tyrannie .
Seule la grève illimitée et générale , à un caractère révolutionnaire , car la grève limitée à un jour est intrinsèquement réactionnaire et complètement encadrée et pervertie par les syndicats bourgeois et par leurs chefs bureaucrates , qui sont des alliés objectifs du pouvoir en place . De toutes façons , les anciens moyens de lutte , sont pour la plupart périmés , il faut en trouver d ‘ autres … après la farce électorale , il y a la farce syndicale .

Certes , j ‘ avais écrit un article  » Grevons , manifestons , bloquons  » , même publié sur le site social – démocrate  » Bellacio  » , qui pourtant censure la plupart de mes articles , sinon tous , mais grevons tous les jours , manifestons tous les jours , bloquons tous les jours , sinon c ‘ est rien du tout ! et autant rester chez soi à lire un livre de critique sociale ou à ne rien faire du tout .
Attaquer le capital , c ‘ est l ‘ attaquer là où cela peut lui faire mal , et donc au portefeuille !
Et c ‘ est grève toujours , mal au capital .
Et c ‘ est grève d ‘ un jour , mal au prolétaire .
La société spectaculaire marchande techno – industrielle est pour la grève d ‘ un jour , car cela ne peut que la renforcer , et appauvrir encore plus les pauvres , mais elle redoute la grève générale illimitée , qui seule , peut l ‘ ébranler un peu …
Et au fond , nous sommes tous et toutes des réformistes et des révisionnistes , ( qu ‘ on le veuille ou pas ) , car il faut bien vivre dans la vie courante , tout simplement …
C ‘ est comme les efforts que nous devons faire , pour nous rendre dans les manifestations instrumentalisantes , alors qu ‘ il y a dedans , des gens que nous détestons et qui nous détestent … et ce , dans la même famille politique souvent !
c ‘ est pas vrai , peut – être ? allez , soyez honnêtes avec vous – mêmes , pour une fois … pour finir , une citation de Cioran rectifiée , car je l ‘ avais involontairement tronquée , dans mon précédent article  » Précis des 64 bourgeoisies  » . Et oui , j ‘ y vois très mal !

 » Nous ne cotoyons que des satrapes : chacun – selon ses moyens – se cherche une foule d ‘ esclaves ou se contente d ‘ un seul . Personne ne se suffit à soi – même : le plus modeste trouvera toujours un ami ou une compagne pour faire valoir son rêve d ‘ autorité . Celui qui obéit se fera obéir à son tour : de victime il devient bourreau ; c ‘ est là le désir suprême de tous . « 

E.M. Cioran , ( 1911 – 1995 )  » Précis de décomposition  » Ed : Gallimard , 1949

Recevez mon salut libertaire paraphysique non encarté . Patrice Faubert dit Pat l ‘ invité www.hiway.fr LIENS : http://hiway.fr et http://www.hiway.fr//Pages/InviT10.html