L’imposition tranquille de la société néolibérale

(…) Depuis le colloque Lippman (1938) et la première réunion de la Société du Mont-Pèlerin en Suisse (1947), les partisans du libéralisme à outrance se sont organisés pour fustiger l’État interventionniste, qui s’affirmait pourtant comme un outil de développement collectif mettant en place toute une série de politiques (aide sociale, assurance-chômage, législation du travail) visant à garantir une plus grande justice sociale et à lutter contre les inégalités, sources de conflits, le tout en prenant soin de stimuler la croissance économique.

À leurs yeux, la privatisation, la libéralisation et la déréglementation devaient devenir les mots d’ordre de tout bon gouvernement et les think tanks néolibéraux allaient se charger de porter la bonne parole. On les retrouve à l’origine de la création du Forum économique mondial de Davos (1971), en Suisse, sorte de grand frère du FEIA. Ils sont aussi, par la voix des Chicago Boys (anciens étudiants de Milton Friedman à l’Université de Chicago), les conseillers économiques du général Pinochet dans le Chili post-1973.(…)
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Résistance des peuples et altermondialisme

Au cours des années 1980, l’idéologie néolibérale pénétrait les arcanes du pouvoir des pays les plus puissants du monde occidental pour s’y installer durablement. Mais cela ne suffisait pas, il fallait qu’elle étende son empire sur le monde entier, ce qu’elle fera par l’intermédiaire des organisations internationales à vocation économique (OMC, Banque mondiale, FMI, OCDE) et de leurs fameux plans d’ajustement structurel et autres incitatifs pour une bonne gouvernance.

Elle a su aussi tirer profit d’un événement historique survenu à point pour renforcer son discours dérivant en délire eschatologique. La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, et aussi l’effondrement de l’Union soviétique devaient permettre l’essor planétaire du capitalisme mondialisé et le triomphe de la démocratie de marché. Selon Francis Fukuyama, l’histoire de l’humanité arrivait enfin à son point final… rien de moins. http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2698

Les forums sociaux: berceau de l’autre monde possible

2001 constitue une date charnière dans l’histoire récente de la revanche des sociétés contre l’imposition du modèle néolibéral. En janvier de cette année, le premier Forum social mondial (FSM) rassemblait près de 20 000 personnes dans une ville du sud du Brésil, Porto Alegre.

L’organisation de cet événement a permis de passer de l’antimondialisation contestataire à l’altermondialisme créatif. Il ne s’agissait plus de prendre la rue pour exprimer son opposition à des négociations menées par d’autres derrière des portes closes, il convenait plutôt de se rassembler pour élaborer une solution de rechange à la mondialisation mercantile et au néolibéralisme. À la mondialisation du capital et du profit, il est aujourd’hui nécessaire de substituer la mondialisation des peuples et des solidarités.

C’est dans cet esprit que s’est structurée la mouvance altermondialiste, fruit de la convergence d’une multitude d’organisations de la société civile mondiale, ensemble hétérogène de groupes divers (syndicalistes, féministes, écologistes, étudiants, artistes, intellectuels, citoyens…) se ralliant derrière le rejet du néolibéralisme, puis de l’impérialisme, et souhaitant travailler à la création d’un monde plus juste, solidaire et durable. http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2699

(http://www.er.uqam.ca/nobel/social//2007)
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