De la ZAD à l’AZAWAD

La ZAD est un lieu de lutte. De lutte contre la construction d’un aéroport, mais aussi de lutte contre le monde qui va avec.

Et de quoi est-il fait ce monde ? C’est un monde régit par le système capitaliste, c’est-à-dire un monde mis au pas par les forces militaires des Etats capitalistes, un monde qui pour maintenir les privilèges des dominants écrase et détruit celles et ceux qui voudraient changer la donne.

Mais sur quoi s’assoient donc ces privilèges des dominants ? Sur l’ordre patriarcal, sur l’ordre bourgeois, et aussi sur l’ordre blanc, sur l’impérialisme occidental qui depuis des siècles organise le pillage des ressources des terres du Sud et particulièrement de l’Afrique. Les prétendues décolonisations des années 60 n’ont en rien mis fin à cet état de fait. 50 ans plus tard, les entreprises occidentales continuent de s’enrichir là-bas, le FMI crée et entretient la misère des populations, les gouvernements corrompus, bien souvent mis en place par les puissances occidentales elles-même, s’occupent de mater les opposantEs. Et lorsque ces gouvernements se trouvent en difficulté, ou bien lorsqu’ils semblent vouloir s’affranchir des tutelles économiques impérialistes, les armées coloniales sont de retour. Tchad, Côte d’Ivoire, Centre Afrique… les exemples ne manquent pas.

Aujourd’hui, c’est au Mali que l’armée française s’illustre, et ce depuis 9 mois.

Comprendre ce qu’il se passe là-bas, comprendre, pour mieux pouvoir les dénoncer et lutter contre elles, les stratégies de l’Etat français dans cette zone qu’il veut garder sous sa domination, c’est aussi affermir notre volonté de lutter ici contre le système capitaliste ( et les aéroports qui vont avec…).

Comprendre ce qu’il se passe là-bas, c’est aussi comprendre les luttes du peuple Touareg. La lutte pour l’autonomie de l’AZAWAD est l’objet d’une revendication depuis 1958, époque sous domination française. En 1960, la France a mis l’AZAWAD sous domination malienne. Depuis, l’aspiration à l’autonomie a pris la forme d’un lutte armée jusqu’à nos jours avec le MNLA qui revendique l’indépendance de l’AZAWAD

Le film qui sera projeté ce soir (Teshumara, les guitares de la rébellion touarègue) revient sur la naissance du groupe Tinariwen à l’aube des années quatre-vingt. Les musiciens de Tinariwen sont tous originaires de l’Adrar des Ifoghas au nord du Mali, réfugiés dans les années 1970 à Tamanrasset, en Algérie. Leurs guitares électriques saturées et leur chant de révolte d’errance et d’amour accompagnèrent toutes les étapes du mouvement de rébellion touarègue jusqu’au plus fort des combats.

La projection sera suivie d’un débat en présence d’un membre de la communauté touarègue de France.