Une vingtaine de personnes répondent présentes et nous partons en balade dans les rues de bagnolet et de montreuil. A notre passage, les murs se couvrent de tags, pochoirs, affiches, autocollants. Une banderôle « nik la justice » sert de paravent aux tagueureuses. Dans ce quartier, peu passant mais très habité, un tract est distribué et les réactions sont plutôt encourageantes.
A Montreuil, au 48-50 rue Voltaire, on passe devant archi5, cabinet architecte, constructeur de taule (notemment Alençon et Vendin-le-veil) et autres joyeusetés (le Pôle de Police Judiciaire scientifique à Cergy-Pontoise ou le Palais de Justice de Chartres…), qui s’est déjà vu refaire la facade en juin 2014, avec de la peinture et des fenetres cassées et en mars 2016 où des poubelles avaient été allumées devant la porte.
Qu’importe, jamais deux sans trois, et sur les planches de bois et les traces de peintures des autres fois, pleuvent des oeufs de peintures rouges et deux tags « collabos » et « feu au prisons », sont laissés sur la facade.

Puis tandis que tags et affiches continuent de fleurir, c’est l’immeuble de bureaux de la BNP qui voit sa porte d’entrée redécorée avec un gros tag  » brûlons les banques », rue de la République. Arrivés à la porte de montreuil, où le siège national de la CGT, lui aussi attaqué maintes fois ces dernières années, surplomble l’espace de son architecture toute stalinienne, et juste avant de se disperser dans le dédale du marché aux puces, nous arrosons la façade de ce collaborateur du capital d’oeufs de peintures bleus.

Decidons de nos modes d’actions et nos moments en dehors des dates imposées par le pouvoir et ses laquais. Sans médiation, prenons la rue, de jour et de nuit pour nous attaquer à la résignation et à la grisaille de ce monde.