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Bretagne : qui en veut aux résidences secondaires ?
Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs communes à travers la région ont été la cible de tags ciblant la proportion de résidences secondaires.
Lundi matin, les habitants de Saint-Briac (35) ont découvert avec stupéfaction la façade en pierre de la mairie déparée de ces mentions : 61 % et 1681. Aucune signature, aucun commentaire. Difficile, dans un premier temps de comprendre à quoi ils font référence. Mais une dizaine d’autres communes*, en cote d’Émeraude et dans le golfe du Morbihan, ont été victimes de faits similaires dans la nuit du 14 au 15 avril.
Quel honte ! A Saint-Lunaire à Saint Lunaire des tags violets sur les murs de la mairie https://t.co/g5rLCSjxgf
— Benoît Chamboncel (@ChamboncelBen) 16 avril 2019
Avec, à chaque fois, le même mode opératoire. Deux nombres, dont l’un en pourcentage, tagués sur la façade de la mairie et les panneaux d’entrée de la commune. « Ces chiffres, qui ne sont pas la réalité, pourraient peut-être évoquer le pourcentage et le nombre de résidences secondaires dans la commune » , explique Vincent Denby Wilkes, maire de Saint-Briac. En effet, toutes les collectivités ciblées sont réputées pour être des stations balnéaires.
À Damgan (56), des tags roses ont dégradé la mairie, ainsi que sur l’office de tourisme, les agences immobilières, les panneaux d’information municipale… laissant les habitants et le maire, Jean-Marie Labesse, dans l’incompréhension. « Les résidences secondaires sont majoritaires à Damgan, mais comme dans toutes les communes littorales. Elles sont là, on ne peut pas aller contre. Et cela n’empêche pas les jeunes de venir s’y installer. Depuis 2014, nous avons construit un lotissement communal accessible aux primo-accédants. Il faut trouver le bon équilibre pour maintenir une vie toute l’année. »
Enquêtes en cours
Alors qui est à l’origine de ces mystérieux graffitis ? Pour l’heure, difficile à dire. Plusieurs enquêtes de gendarmerie sont en cours. « Il y a des chances que les individus qui ont fait ça dans le 22 soient les mêmes que ceux du 35, au moins pour les actes qui se sont déroulées la même nuit » , explique la compagnie de gendarmerie de Dinan, pour les dégradations commises au nord de la région. L’action simultanée pourrait viser à dénoncer l’essor des résidences secondaires en Bretagne et la spéculation immobilière. Il y a quelques jours, le conseil régional des notaires dressait un bilan très flatteur, depuis 2014, du marché de la résidence secondaire sur les côtes Manche-Atlantique. Un marché en plein boom qui empêcherait les jeunes actifs de s’installer. Les communes de Sarzeau et Carnac recensent par exemple 6 100 résidences secondaires chacune.
*Saint-Cast-Le-Guildo, Saint-Jacut-de-la-Mer, Lancieux, Saint-Briac-sur-Mer, Saint-Lunaire, Damgan, Sarzeau, Saint-Gildas-de-Rhuys, Quiberon, Saint-Philibert, Locmariaquer et Carnac.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/bretagne-qui-en-veut-aux-residences-secondaires-6313485
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En Bretagne, des tags contre les résidences secondaires sur les mairies
Dans les départements des Côtes-d’Armor, d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan, de mystérieux graffitis sont apparus sur les mairies ou les offices du tourisme.Qui pourraient être les auteurs de ces inscriptions ? Dans la nuit de dimanche à lundi, des communes côtières et stations balnéaires du Morbihan (Quiberon, Sarzeau, Carnac, etc.) faisaient état de tags mystérieux, apparus sur les façades de leurs mairies ou de leurs offices de tourisme. Des chiffres, des pourcentages, écrits à la bombe rose. Elles ont vite compris qu’elles étaient loin d’être les seules.
Outre le Morbihan, des communes des Côtes-d’Armor (Saint-Cast-Le-Guildo, Saint-Jacut-de-la-Mer, etc.) et d’Ille-et-Vilaine (Saint-Lunaire, Saint-Briac, etc.) ont été touchées ; et pour la plupart, simultanément. Même mode opératoire. Seuls diffèrent les chiffres – en fonction de la commune. Il ne faut pas longtemps aux concernés pour comprendre que ces tags mettent en lumière le nombre de résidences secondaires sur la commune en question. La Bretagne étant deuxième au rang national derrière la Corse.
« Chez nous, c’étaient les chiffres 1106 et 58 %. Soit le nombre d’habitants à l’année et le pourcentage de résidences secondaires sur la commune », raconte Jacques Madec, adjoint au maire à Locmariaquer (Morbihan), commune également ciblée. « On peut penser qu’il s’agit de personnes qui considèrent que le tourisme résidentiel secondaire fragilise nos communes ; qu’elles empêchent aussi les nouveaux ménages de s’installer puisqu’elles font augmenter le prix du foncier ». L’élu, comme d’autres, s’attend à voir ce collectif, visiblement très organisé, refaire surface dans les temps à venir.
m.leparisien.fr/societe/en-bretagne-des-tags-contre-les-residences-secondaires-sur-les-mairies-20-04-2019-8057118.php
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