Les femmes et personnes opprimées en raison de leur genre, sont au cœur des secteurs essentiels : nettoyage, éducation, santé, en somme les métiers du soin sans lesquels le système capitaliste ne pourrait pas prospérer. Cependant, ces métiers ne sont ni considérés ni valorisés et perpétuent la précarité des personnes qui les exercent. À ce travail salarial non-reconnu et sous-payé, s’ajoute le travail domestique et gratuit où les charges invisibles s’accumulent également.

Le patriarcat assigne les femmes et les personnes opprimées en raison de leur genre à ces tâches au nom d’une pseudo nature et les pousse à ce même titre à être assignées au travail reproductif, à prendre des emplois à mi-temps et à mettre entre parenthèse leur vie professionnelle créant ainsi un climat de dépendance vis-à-vis de leurs conjoints. Situations qui les condamnent à rester au domicile lorsqu’ont lieu des violences sexistes et sexuelles (agressions, viols, incestes). Au-delà du foyer s’ajoutent le harcèlement, les insultes, les violences sexistes, homophobes, racistes, validistes et les violences sexuelles qu’iels subissent dans la rue ou au travail.

Au lieu de construire les conditions matérielles, juridiques et législatives de leur émancipation, le gouvernement n’offre que quelques mesurettes qui n’améliorent rien (numéro vert, cellule d’écoute, lois sur l’égalité salariale jamais appliquées…). Surtout, il préfère les précariser encore plus en s’attaquant aux allocations familiales, au chômage et aux minima sociaux, en développant des contrats précaires et démantelant les services publics. Et désormais énième attaque sur le système des retraites dans lequel les femmes et les personnes opprimées en raison de leur genre sont déjà les grandes perdantes du système actuel avec un écart de 40% entre les pensions en leur défaveur.

Reporter encore l’âge de départ, alors qu’iels sont nombreux·euses à partir en retraite avec une carrière incomplète, du fait des mi-temps et des interruptions de leurs métiers pour effectuer le travail domestique, dégradera encore leur situation.

De plus, la réforme des retraites creuse davantage les écarts de rémunérations, obligeant les femmes et personnes opprimées du fait de genre à travailler plus longtemps (8 mois supplémentaires contre 4 pour les hommes) pour des retraites plus faibles.

Alors que les femmes et les personnes opprimées en raison de leur genre constituent la majeure partie des secteurs dits “essentiels”, iels sont toujours les premier·ère·s impacté·es par les crises produites par le capitalisme, par les politiques sexistes, racistes et xénophobes mises en place. Par l’arrêt de toute forme de travail (salarié, domestique, émotionnel ou sexuel), rendons visible ce travail essentiel et dévalorisé. Nous ne voulons plus être sous-payé·es, précarisé·es, invibilisé·es.

Nous sommes puissant·es parce que nous sommes essentiel·le·s !

Sans nous, le monde s’arrête !

Que vive la grève générale féministe !

inter-organisation féministe Rennes

Communiqué de presse du 27 février 2023

8mars2023rennes@riseup.net

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REVENDICATIONS ÉTABLIES LORS DE L’ASSEMBLÉE FÉMINISTE DU 11 FÉVRIER 2023 :

Une seconde assemblée aura lieu le samedi 3 mars pour finaliser et valider ces revendications.

Travail & revenu

  • Un revenu universel minimum tout au long de la vie pour vivre dignement et s’émanciper sans suppression des droits et allocations actuels.
  • La revalorisation des métiers à prédominance féminine et racisée
  • La baisse du temps de travail salarié
  • À travail égal salaire égal
  • Une meilleure répartition des métiers du care, entre les genres et entre personnes blanches et racisées
  • Une meilleure répartition du travail du care au sein du foyer

Parentalité

  • Des familles si on veut quand on veut comme on veut (PMA pour toustes, maintien des centres de planification et réouverture de ceux fermés pour répondre à la hauteur des besoins)
  • Un congé parental pour les premiers mois, avec un salaire pour la.es personne(s) qui s’occupent du nouveau-né, équivalent à deux salaires à taux plein

Violence sexistes et sexuelles

  • Des moyens pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles : prévention, prise en charge et reconstruction des victimes, notamment à travers la formation

Vie collective & organisation de la société

  • Des lieux mis à disposition des organisations féministes pour accueillir, s’organiser,accompagner et créer
  • La revalorisation du service public
  • La revalorisation du collectif et de tous les corps intermédiaires (associations,syndicats et collectifs) pour créer du lien social
  • Un dialogue plus ouvert et plus de liens / rencontres entre les institutions (institutions, collectifs, associations….)

ORGANISATIONS SIGNATAIRES :
Collectif des mères isolées, CNT 35, CSP 35, Du Pain et des Roses, FRAP, FSE Rennes, FSU 35, NousFéministes 35, Nous Toutes 35, Nouvelles Rênes, NPA Rennes, Planning Familial 35, RennesAntisexiste, Réseau de ravitaillement des luttes du pays rennais, Solidaires 35, Solidaires étudiant·esRennes, Union Pirate.

PROCHAINS RENDEZ-VOUS :
– Assemblée féministe pour la grève
: samedi 4 mars de 14h à 17h – UniversitéRennes 2 Villejean
Conférence de presse : samedi 4 mars à 17h – Université Rennes 2 Villejean
Banquet féministe : mercredi 8 mars de 11h à 13h30 – Place Charles de Gaulle
Manifestation – Grève féministe : mercredi 8 mars à 14h – Place Charles deGaulle