Vers un élargissement du mouvement ?
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C’est la grande discussion sur laquelle butte le mouvement à la fac. Enfin, sur lequel butte le mouvement… On préssent bien qu’il y a une majorité pour cet élargissement mais également une grande réistance de la part de certaines organisations syndicales notamment celles qui sont regroupé au sein du collectif stop CPE.
Vous pouvez tentez une expérience en AG : Proposez un élargissement des revendications et vous verez illico presto les militants de l’UNEF /MJS tous se succéder à la parole pour démontrer avec une argumentation qui ne s’embarrasse pas de savoir si elle est juste ou pas qu’il ne faut pas élargier le srevendications. Par exemple, ils avancent, sûr d’eux, qu’une lutte se gagne en restant centré sur un seul objectif et non pas en multipliant les revendications avec un ton très méprisant sur cette question : bref; ceux qui veulent élargir les revendications pervertissent le mouvement, ou sont gauchistes, ou irresponsables ou naïfs ou font n’importe quoi… Bref, tout est bon pour décrédibiliser cette position avec la finesse de l’argumentation qui sied à leur bêtise.
En recherchant dans des archives sur le CIP, qui est soit en disant une des seules luttes gagnées depuis près de 20 ans, on s’aperçoit que les revendications étaient au contraire très larges et dépassaient de loin la seule question du CIP. Voici scanné un tract adopté par les étudiants (c’est marqué en bas à doite). On y parle de la réduction du temps de travail (c’était il y a 12 ans), de l’interdiction des heures supplémentaires et de l’instauration d’un revenu minimum d’existence sociale…
Alors élargissement des revendications ou pas?
Cet élargissement va de soi car le problème politique qui est au coeur du CPE est la précarité. Or, ce problème ne se réduit pas au CPE mais s’inscrit dans une politique menée tant par la droite et la gauche depuis plus de vingt ans.
Et c’est là qu’il faut bien comprendre le refus d’élargissement des gens de l’UNEF proches du PS : pour eux, la gauche au pouvoir, ça n’a jamais existé : la répression des chômeurs pendant l’hiver 97/98 qui luttaient déjà contre la précarité de leur situation, la réponse insultante de Jospin disant qu’il voulait une société du travail et non pas une société d’assistanat (comme si les chômeurs dont les droits n’ont jamais été aussi dégradés étaient des assistés… ), tout ça, ça n’a jamais existé. Le fait que Jospin signe au sommet européen de Barcelone la libéralisation des services publics, ça non plus ça n’a jamais existé. Le rythme soutenu des privatisations entre 1997 et 2002, bien sûr, non plus…
Elargir les revendications aurait également des chances de causer un peu des explusions massives de sans-papiers dans cette même période, des lois dites “Chevènement” votés par la gauche qui ont dégradés les droits des étrangers etc. et plus généralement risqureait de rapppeler que, faute d’aborder les vrais problèmes, la belle gauche plurielle s’est largement servis des plus pauvres comme bouc émissaires (chômeurs, étrangers, jeunes des cités que Chevènement appelait les “sauvageons”) pour faire passer le recul social qu’ils organisaient et mettaient en place…
On comprend donc que l’UNEF/PS n’est pas très envie de causer de tout ça. Ils aiment mieux nous entourlouper avec une unité factice du mouvement qu’il faudrait abosolumment conserver, histoire de nous préparer à nous faire gober l’utilité de voter en 2007 pour le néant de la pensée politique qu’est ségolène.
Ils peuvent aller se faire brosser. On nous a déjà fait le coup en 1997 où Jospin nous avait promis la régularisation des sans-papiers dans sa campagne et qui nous a donné Chevènement et sa politique autoritaire et xénophobes. Ne jamais croire aux promesses des socialistes, voilà une des seules leçons de l’histoire qu’il faut retenir…
Tchiqi.
et tu veux quoi ? le tibet libre ? la paix sur la banquise ?
tu crois qu’on bloque une fac d’éco ou une fac de droit avec des revendications sur les intermitants ?
merci bibal pour ta magnifique illustration de l’argumentaire des orgas du collectif stop cpe 44 depuis le debut du mouvement. Tu as bien compris les consignes que le Bureau National de l’UNEF a donné… pour les voir en details.
D’accord avec Tchiqi, ma critique sur la mobilisation au niveau local des intermittens du spectacle de jeudi va dans ce sens et est visible là :
http://nantes.indymedia.org/article.php3?id_article=7932
tous ensemble dans la lutte!!!!! non à l’unef!!!!! non aux étudiants ptits bourgeois qui sont des extrèmistes de la non-violence!!!!! il est temps que ça pette!!!!!
On critique les “politiques” qui pensent tout le temps à la prochaine élection , mais la gauche n’est pas encore revenu au “pouvoir” que déjà on trouve certains pour la critiquer…amusant, que d’anticipation.
Je ne vois aucune pièce jointe avec ce post contrairement à ce qui est annoncé, que doit-on en penser ? Je trouve l’exemple du CIP très parlant effectivement :
-qui se souvient des autres revendications qui apparaissaient dans les plates-formes à l’époque ? Personne.
– quelles autres revendications que le CIP avaient abouti à l’époque ? Aucune, mais niquer le CIP a déjà été une bonne chose.
La question n’est pas de savoir si la lutte des intermittents est juste ou pas, si la question d’un revenu garanti est pertinente ou pas…la question est de savoir sur quel thème aujourd’hui une immense majorité de la population est prête à descendre dans la rue, est prête en dépit de la politique repressive du gouvernement à tenir une grêve (et pas une grêve étudiante hein, une vraie grêve, avec sanctions et retenues de salaires…). Pour moi c’est clair c’est le CPE/CNE
Gagnons sur cette question. Redonnons-nous confiance, soyons assurés de notre capacité à gagner et nous pourrons ensuite entamer d’autres luttes, remporter d’autres victoires et , pourquoi pas la démission du gouvernement ( ou une bonne chirac’s dissolution ! )
Il faut aussi soutenir François Resche, le président de l’université de nantes, qui subit depuis hier les critiques du ministre. Mais, Resche a prit position grace à la pression que les étudiants ont mis sur lui, emplifions la pression!! occuppons la fac de sciences, de médecine, les lycées, l’IUFM, Audencia, les écoles de commerces, les IUT. Harcelons les locaux des partis, de droite comme de gauche, faisons pression sur les syndicats pour la grève générale, allons dans les cités toucher cette jeunesse exclue du monde éducatif, occupons les usines, les aministrations, les gares, les aéroports, les autoroutes…..
je vous invite à voir les résultats du sondage sur le cpe dur expression publique
http://www.expression-publique.com/expression-publique/resultat.php?adresse=palmf10
Les intermittents et précaires se battent ensemble depuis 2003.
Les étudiants et salariés promis au CNE et CPE , contrats de précarisation à vie ont donc vocation une jonction avec eux, non ?
D’ailleurs une banderole des intermittents accrochée à la sorbone s’intitule :
intermittents précaires : Casting Permanent à Ejection (CPE)
oui à l’élargissement avec toutes les formes de précarité. Mode de gestion du travail par le capital
“non aux étudiants ptits bourgeois qui sont des extrèmistes de la non-violence ” tant de betise dans si peu de mot cela force le respect !
Tu n’es pas allé te ballader en AG! un pseudo-représentant de la “commission action” a denoncer le renversement d’une poubelle devant l’UMP!!! c’est plutot ça la betise…
et ou est l’interet de renverser une poubelle devant l’ump; le radicalisme ce n’est plus ce que s’etait
oui c’est très nul, car vraiment pas radical; mais ces déjà beaucoup trop radical pour un certain nombre, malheureusement peut être majoritaire. Pour chanter, ils sont très fort, pour réfléchir c’est plus dur, et pour agir y’a plus personne.
“oui c’est très nul, car vraiment pas radical ; mais ces déjà beaucoup trop radical pour un certain nombre, malheureusement peut être majoritaire. Pour chanter, ils sont très fort, pour réfléchir c’est plus dur, et pour agir y’a plus personne.” oui mais la tu parles de la majorité des etudiants qui sont des gros mollassons legalistes je ne vois tj pas le rapport avec l’unef
moi non plus, sauf que l’unef est aussi molle, elle n’est même pas présente aux actions. Les unefiens non socialistes (s’il en reste), réveillez vous. Et les trotsko et les anars, vous dormez?
en fait, je crois que toutes les facs rencontrent le meme problème dans les facs: la tentative de récupération des mouvements par l’unef, leur bureaucratie, la tentative d’endormissement des ag (pour les blocages), c des opportunistes… Faite comme dans toute les facs, virez les
Je crois que l’UNEF devrait remettre en cause les acquis de 36.
C’est vrai quoi, gagner les conventions collectives, c’était bien. Mais avoir en plus les congés payés, c’était sans doute éxagéré.
Bon, celà dit, sur la portée du mouvement, je reste convaincu que beaucoup de militant de l’UNEF sont totalement inconscients des enjeux de la politique qu’ils soutiennent.
Veulent t’il ou non que la précarité reflue dans cette société ?
Si la réponse est oui, alors il faudra expliquer en quoi se limter au CPE peu contribuer à faire refluer la précarité.
Pour la petite histoire, actuellement, un marché U proche de Clisson remplace systèmatiquement les CDD fin de contrat par des CNE. Comme quoi, avec le cadre du CNE, la précarité augmente tout les jours sans que la loi n’évolue.
La trappe était ouverte, et voilà divers militants qui tombent dedans. Comme si la lutte contre le CPE ne devait plus se limiter qu’à un mouvement étudiant, avec les facs comme épicentre.
L’élargissement doit identiquement se concevoir comme un débordement quasi-géographique hors du ghetto facile de l’université. Peu importe, à cette condition, que l’on reste sur le thème du CPE puisque c’est bien la dynamique du mouvement qui élargit les consciences, sans que l’on ait à le décréter. Et c’est alors que quelques questions pendantes, comme l’inertie calculée de tel ou tel syndicat étudiant, deviennent caduques.
Le saut qualitatif à opérer est donc bien d’ordre tactique, désormais : il revient aux jeunes générations d’ouvrir des brèches dans les murs de ces amphis, d’aller fortement à la rencontre des lycées professionnels, des centres d’apprentissage, des quartiers..Trois heures cumulées de discussion à la sorie d’un lycée professionnel valent plus, à mon sens, que trois heures d’AG étudiante.
Jean-Christian Savoye
Najarq -> C’est quoi l’adresse du Super U en question…?
Si tu peux l’envoyer à Ac! Nantes (ac.nantes(@)free.fr), je pense que ça peut les intéresser. D’avance, merci à toi.
Pour info, la lettre du Pst Univ Nantes :
Monsieur le Premier Ministre,
Depuis trois semaines, plus de la moitié des étudiants de l université de Nantes première université pluridisciplinaire de France sont privés de l enseignement auquel ils ont droit. Dans les dernières quarante-huit heures, trois nouvelles UFR ont rejoint le mouvement de protestation contre le Contrat Première Embauche, adopté par le Parlement sans réelle concertation ni discussion dans le cadre de l article 49-3. Ainsi, à ce jour, plus de 20 000 étudiants sont en train de se pénaliser eux-mêmes pour vous faire passer un message fort, celui d être écoutés et entendus.
Le Conseil d Administration de l université a, dès le 27 janvier, dans une motion adoptée à l unanimité (moins deux abstentions) partagé l’inquiétude des étudiants et leur a manifesté son soutien. Sur le fondement de cette motion, j ai pris la décision de neutraliser la journée du 7 mars afin qu aucun étudiant ou personnel de l université ne soit pénalisé par une absence. Réuni à nouveau ce jour, vendredi 10 mars, le Conseil me soutient dans ma démarche et vous demande solennellement de suspendre le CPE et d ouvrir des négociations avec toutes les organisations professionnelles et étudiantes concernées.
Je pense qu une majorité des usagers de l université, restée patiente jusqu à ce jour, est de plus en plus exaspérée à la fois par votre refus de dialogue et par l impossibilité de suivre les formations pour lesquelles chacune des étudiantes et des étudiants, et leur famille, consentent des efforts importants. La consultation de l ensemble des étudiants à bulletin secret que j envisage de faire de manière consensuelle n a pu être mise en place à ce jour.
Je demande à l ensemble des étudiants et des personnels enseignants et non enseignants de l université de poursuivre une réflexion commune au sein de chaque UFR à partir de lundi prochain 13 mars.
Très inquiet de votre silence prolongé, je voudrais vous rappeler avec force que dans ce type de conflit, ce sont les étudiants les plus faibles qui pâtissent.
Soyez assuré, Monsieur le Premier Ministre, de mon engagement auprès des étudiants pour la défense de la recherche et de l enseignement supérieur publics, et de leur avenir.
François Resche
Président de l université de Nantes
Courrier approuvé par le Conseil d administration de l université de Nantes réuni le vendredi 10 Mars 2006.
>
>Présents 46
>NPPV : 4
>Abs : 2
>POUR : 40
>CONTRE : 0
Le CPE n’apparait pas au hasard,la casse du droit du travail a d’abord été testé sur les excluEs précaires, migrantEs qui sont depuis longtemps soumisEs au bon vouloir du patronat. la casse des acquis sociaux (retraite and co) était déjà dans ce sens et jusqu’a peu tout passait sans obtenir de mobilisations.
Elargir le mouvement ? oui car il s ‘agit de lutter contre un projet global de société dont le CPE est la partie visible de l’iceberg qui a été précédé par le contrôle des chomeurs et leur radiation si refus de se soumettre aux conditions d’exploitation et sera suivi ,si nous ne nous mobilisons pas assez, par le projet de réforme C.E.S.E.D.A. qui liera la carte de séjour au contrat de travail !l’assurance pour les patrons d’avoir des travailleurEs corvéables à merci et prêt à tout pour ne pas se faire expulser (salaire dévalués,conditions idem)sans parler de la disparition de la possibilité de se faire régulariser apèrs 10 ans de présence en france qui va laisser sur le carreau quantitié de clandestins ,bon pour l’esclavage moderne, planqués dans les caves…….un monde parfait pour les chefs d’entreprises!!!!!
Par ce qu’aujourd’hui si c’est l’avenir des jeunes qui est en danger pour les migrantEs c’est leur vie tout court .Alors élargir le mouvement ?
soit on passe le 18 mars ensemble (y a un appel manif CPE et un anti CESEDA) dans une mobilisaiton collective laissant large place aux sans pap soit peut être que le CPE tombera mais le projet global d’exploitation continuera sa route en sourdine……..
Et pourquoi pas un élargissement européen ? Maintenant !
Il y ades post sympathisants des italiens , des grecs des anglais des suisses.
J’invite chacun à réfléchir dans quelles mesures ce combat est avant tout un enjeu identitaire pour soi-même avant l’intérêt général. Je trouve qu’il y a trop souvent dans les manifs des gens qui revendiquent “le grand soir”, surtout pour se faire mousser. Certaines de ces personnes crachent souvent sur les autres étudiants jugés trop moux, pas assez dans l’action. A mon avis il faut faire gaffe à ce genre de che guevara à deux balles qui sont dans les rangs des manifs pour régler luer malaise identitaire (une recherche de reconnaissance sans doute) se donner l’impression d’être un être à part au -dessus du troupeau est pour moi une insulte aux autres. Nous devons nous battre pour le retrait pur et simple du CPE. Mais pas pour des étudiants qui cherchent à de faire mousser l’égo dans ce genre de manif. N’écoutons pas toujours ceux qui vous disent qu’ils ont le monopole de la révolte, ceux qui vous jouent la nième scène de germinal, ce sont bien souvent ceux qui divisent les rangs, les moins motivés sur le fond en fait.
je suis d’accord avec Tchiqui et Flo. Aujourd’hui le CPE n’est qu’une tentative d’amélioration de la rentabilité des travailleurs précaires (précarité en marche depuis Giscard avec le développement de l’intérim, reprise et amplifiée par la gauche gouvernementale avec les TUCs en 84, les CES fin des 80’s au nom de la lutte pour l’emploi des jeunes, avec la bénédiction des confédérations syndicales CFDT en tête, pour remplir des tâches nécessaires mais sans création de postes titulaires, etc..).
L’UNEF ne fait que tenter d’instrumentaliser le conflit anti-CPE en le canalisant étroitement, pour tenter de refaire un semblant de virginité politique au PS, qui joue les pères la pudeur alors qu’il est depuis longtemps intégré dans les sphères dirigeantes de l’économie capitaliste. Souvenons-nous que c’est sous les deux législatures de Mitterand que la Bourse de Paris s’est envolée, et que l’économie a connu une expansion comparable à la période du Second Empire en termes d’affairisme, de scandales, de concentration du fric…
Le CPE est au travail salarié ce que le service militaire est à l’armée.
Tu bosses pour pas grand chose, t’es considérée comme un bleu-bite (excusez le jargon militaire mais qui veut bien dire le mépris qui est sous-jacent et la mise en domination…) . Et si ça barde vraiment, pas de problème t’es là pour assurer la mobilisation générale de la production et la rentabilité du dispositif.
De fait t’es comme une armée de réserve du travail, un volant de main-d’oeuvre de plus, comme les immigrés qui viennent ici pas pour nos beaux yeux, mais parce que leurs pays sont tellement destroyes par le marché qu’ils n’ont plus que cette espérance pour survivre; le”cauchemar de Darwin”, film spectaculaire le montrait bien… Des filets de perche pour les pays riches, et la misère et des armes pour les pauvres..
. Bref, le CPE, c’est la partie visible de la banquise de la misère, misère générée par ce système. Dessus il y a les pingouins de l’UNEF, les phoques du PS et les éléphants de mer du gouvernement qui croient, comme lors du référendum de 2005, qu’ils vont nous cadrer pour nous faire voter… Il faut retourner cette banquise, et les mettre à la flotte! Une grande tasse d’eau froide, pour qu’ils coulent définitivement et qu’ils sortent de nos vies….
Il faut élargir la lutte anti-CPE à toutes les précarités, et notamment les invisibles, les sans-papiers , toutes le spersonnes exclues de cette société folle et délirante.
Elargissons à l’europe au lieu de rester sur un débat franco français.
Mobilisons nos contacts à l’étranger
La sécurité de l’emploi est un désir d’esclave
Derrière le refus du CPE on entend d’abord la peur, la peur de ceux qui se savent seuls face aux pouvoirs, d’être encore plus dépourvus face à la suprématie de l’économie ; et cette peur ne trouve d’autre voie que de se traduire en demande de sécurité. Mais justement, alors qu’on implore sa protection, la domination se renforce, et fait disparaître toute niche à l’abris de la crise économique générale : on transforme le RMI en RMA, on sucre les aides, on accule à l’insertion à tout prix. Et on fait encore mine de s’étonner qu’une société qui en appelle au plein emploi aspire dans le même temps au plein contrôle. Il apparaît pourtant clairement qu’il y a une implication réciproque entre travail et société sécuritaire. Le flicage des chômeurs, des parasites, étant naturellement de premier ordre, il importe également pour le maintien de cet ordre des choses que pèse sur tout un chacun le risque de la déchéance, de l’exclusion, direction case misère.
La précarité est cet espace inconfortable entre danger et sécurité. Toute situation à l’intérieur du monde du travail, c’est-à-dire dans ce monde, est donc une situation précaire. Ceux qui luttent contre la précarisation et le CPE au nom de la défense des « acquis sociaux », comme le droit du travail ou la sécurité de l’emploi, semblent ne pas réaliser la misère dans laquelle le salariat nous maintient. Mais à nous, on ne nous le refera plus, le coup de la mobilisation pour défendre notre confort misérable. Nous ne nous battrons pas pour le maintien du CDI ni pour aucun autre contrat, qui rimerait toujours avec exploitation. La promesse hypocrite d’un boulot épanouissant est loin de nous faire sourire : à voir quel projet de société sert aujourd’hui le travail, elle nous donnerait plutôt envie de donner des coups. Un monde qui veut nous mettre au travail, même avec le sourire, ne nous inspire que de la haine.
On pourrait s’inquiéter, au-delà de la précarité certaine de leur statut, de celle, non moins préoccupante, de la santé mentale des parcmètres humains, metteurs-de-courses-en-sac, et autres téléopérateurs abrutis par l’emploi qu’ils doivent faire d’eux-mêmes. Et l’on ne saurait ignorer l’explosion simultanée des effectifs dans de tels secteurs d’activité insensés, et dans des spécialités plus concrètement nuisibles (policiers, managers, contrôleurs, vigiles et compagnie; en un mot, flics de tout poil). Double mouvement qui produit à la fois la promesse de la sécurité, pour qui se soumet tant bien que mal, et la menace de la répression, pour qui vomit à la simple idée de participer à ce monde, ou n’arrive tout simplement pas à s’y conformer. Société du libre choix : Prozac ou matraque.
On nous a si bien appris à nous écraser, à jouer le jeu de la négociation, de la manifestation, de la grève sans lendemain, que les ennuyeuses perspectives des syndicalistes apparaîtraient presque comme un horizon indépassable. On voudrait contenir l’élaboration politique dans un carcan où toutes les alternatives ne font finalement que renforcer le contrôle que la domination exerce sur nos vies. On aimerait ne jamais voir remis en cause les dogmes sur lesquels repose ce vieux monde. On ne saurait imaginer une société basée sur autre chose que le travail, la sécurité, la gestion, où la vie est aussi palpitante qu’un trajet de métro.
Il nous semble évident que le véritable enjeu ici n’est pas de déterminer quel type de contrat nous pourrions négocier, mais de tisser dans la lutte des liens, des complicités qui rompent avec tous les rapports contractuels, afin de répondre pied à pied et coup pour coup aux attaques dont nous sommes cible au sein de la crise généralisée. Ce qui est en jeu, ce que nous mettons en jeu, c’est un sabotage possible des rouages du quotidien, une réponse collective à la situation qui nous est faite, cet état d’exception permanent où tout va mal, et qu’on veut nous faire croire normal. Il nous faut suspendre le cours des choses, donner libre cours aux possibles. Désertons et formulons ensemble les énoncés qui rendent intenables les mensonges des alternatives et des réformes. Traçons une ligne de partage. Prenons parti.
La liberté est une expérimentation collective
On ne peut pas attendre grand choses des niants-niants. La fact est-peut être une perte de temps. Je pense que la classe moyenne doit faire un choix : Le fascisme tel qui existe aujourd’hui ou s’unir avec les catégories les plus pauvres. Evidemment, s’unir, ne veut pas dire écraser la gueule de l’autre après. A l’heure d’aujourd’hui, la classe moyenne est aussi réactionnaire qu’une partie du monde paysan du XIX siècle. Elle est le chien chien d’un ordre social qui ne dit pas son nom. Elle ne défend que son intérêt général au nom de l’intérêt commun. La perspective n’est surement pas dans la multitude!
Merci Keyser Soze de nous donner la vérité… On était perdu sans toi…