Des étudiants se mobilisent contre les lois anti-terroristes

BRUXELLES 23/02 (BELGA) = Des étudiants et des chercheurs de
l’ULB, regroupés au sein d’un comité, ont dénoncé jeudi la loi
réprimant les organisations criminelles à visée terroriste. Ils
estiment qu’elle menace les libertés individuelles. Ils entendent se
rendre mardi à Bruges pour soutenir un ancien étudiant de l’ULB,
poursuivi avec 10 autres personnes devant le tribunal correctionnel
pour son appartenance au DHKP-C (extrême gauche turque).
Ce Comité liberté d’expression et d’association (CLEA) a reçu le
soutien de la députée Ecolo Zoé Genot, venue s’exprimer à la
conférence-débat du CLEA qui a rassemblé 120 personnes jeudi à l’ULB.
« Les outils juridiques utilisés dans le procès du DHKP-C
constituent une menace pour tous ceux qui souhaitent se mobiliser
contre les injustices traversant notre société. Il s’agit d’armes pour
criminaliser les mouvements sociaux », dénonce Daniel Flinker,
chercheur en sociologie à l’ULB et animateur du CLEA.
Pour Zoé Genot, « le climat autour du terrorisme est une chape de
plomb qui donne des pouvoirs de plus en plus amples à la police et à
la justice ». Elle estime qu’il faut « protéger la démocratie, mais pas
à n’importe quel prix ».
Bahar Kimyongur est un des 11 prévenus au procès DHKP-C, qui se
tient actuellement à Bruges. Le jugement sera rendu mardi à 14h00.
Sept ans de prison ont été requis contre lui. Le procureur fédéral
estime qu’en revendiquant un attentat du DHKP-C de 1991, il a pris
part à l’attentat lui-même car la revendication confère de la
notoriété à l’organisation.
« Je ne suis qu’un lointain sympathisant qui essaie de faire
connaître la situation en Turquie via le bureau d’information du
DHKP-C à Bruxelles », a expliqué jeudi cet homme né en Belgique et
diplômé en histoire de l’art de l’ULB en 1996.
Il a précisé devant la conférence débat qu’il avait adhéré au
DHKP-C car il avait découvert son travail social pour les plus démunis
en Turquie. « Le DHKP-C ce n’est pas que la lutte armée. Il a une
branche armée qui a assassiné mais c’était toujours des actions
ciblées contre des auteurs de coup d’Etat et contre des
tortionnaires », affirme M. Kimyongur./.LAR (MVM)