Après la farce des négociations du 20 décembre 2005, malgré cette promesse et malgré ses conséquences catastrophiques dénoncées par tous, la réunion du 14 février des partenaires sociaux n’a fait qu’aboutir à un texte qui est encore pire que celui du protocole de juin 2003 !

Cette fois, on ne nous fait même plus de promesses, on ne nous demande plus d’attendre et si on ne réagit pas d’ici aux deux prochaines réunions du 22 février (à Paris, AG à 11 h à la Bourse du Travail – 29 bd du Temple) puis du 8 mars 2006 (journée nationale d’action), le gouvernement pourrait bel et bien donner son agrément à ce nouveau protocole catastrophique !…
Pour mémoire, rappelons que deux ans et demi de contestation, d’analyses et de rapports ont mis tout le monde d’accord, excepté les signataires : le protocole de 2003 menace nos métiers et menace la diversité de la culture.

En parfaite contradiction avec la vocation mutualiste d’une assurance-chômage, il est inadapté aux pratiques d’emplois discontinus intrinsèques aux contrats à durées déterminées du spectacle.
Plusieurs analyses et expertises gouvernementales ont en effet démontré que :

– Alors que la raison invoquée pour sa mise en application était de faire des économies, ce protocole est plus coûteux que le précédent : malgré les exclusions (36% d’entrants en moins en 2004), le déficit de l’Unedic a augmenté !

– Ce protocole de 2003 est injuste et inégalitaire. Il répartit les allocations selon un système totalement aléatoire qui ne tient pas compte des réalités de nos métiers, qui précarise toujours un peu plus d’intermittents.

– Les intermittents qui auparavant n’étaient pas indemnisés par les Assedic parce qu’ils gagnaient de hauts salaires peuvent grâce à ce protocole toucher des indemnités chômage !

– Ce protocole menace bel et bien la richesse et la diversité de la culture car, à cause de ses règles de calcul d’indemnités complexes, il rétrécit le champ de liberté de chacun de « prendre le risque » de travailler sur de « petits projets »… Au final, il défavorise donc les projets aux petits budgets susceptibles de devenir « grands »…

– Enfin, avec ce protocole, quelques 20 000 personnes auraient été brutalement privées d’indemnités en 2005, si un fonds provisoire et prétendu transitoire n’avait été mis en place grâce à la pression exercée par la lutte et par la mobilisation. (ET QUE VA DEVENIR CE FOND TRANSITOIRE, EN 2006 ? ON NE LE SAIT MEME PAS !)
Ces faits très concrets, tous les ont donc reconnu : le comité de suivi composé d’observateurs d’horizons divers (dont des députés UMP), différents experts nommés par le gouvernement, des personnalités du spectacle , des missions d’information parlementaires du Sénat et de l’Assemblée Nationale, le ministre de la culture !
Et alors que le Comité de suivi, la Coordination des Intermittents et Précaires et divers syndicats ont travaillé à élaborer ensemble une Proposition Parlementaire de Loi qui permette de réelles économies aux caisses de l’Unedic, dans un véritable système pérenne et mutualiste, toutes les propositions et appels à négociations sont restés sans réponse.
Pire, cette « PPL », déposée en mars 2005, 470 parlementaires l’ont signée, recueillant par là une majorité de voix à l’Assemblée comme au Sénat, pourtant elle n’a jamais été inscrite pour être étudiée par le gouvernement !

Comment peut-on supporter un tel déni démocratique du fonctionnement de nos institutions ?!
_ Le temps des déclarations d’intention est maintenant largement dépassé !
_ Et si tous les syndicats, artistes et techniciens intermittents du spectacle qui sont restés dans la lutte affirment aujourd’hui à juste titre avoir été floués, trimballés de mensonges en déclarations de bois, cette fois, il faut vraiment que tout le monde se (re) mobilise !
_ Parce que nous ne pouvons pas être les acteurs de l’hypocrisie dont le gouvernement est complice,
parce qu’il est de la responsabilité de chacun de donner de la voix pour faire respecter démocratie et institutions,
_ Parce que donc nous devons exiger que le gouvernement étudie la Proposition Parlementaire de Loi,
Il faut que TOUT LE MONDE participe, le 8 mars 2006, à la journée nationale d’action.

À Paris, une manifestation partira à 15 h 00 de la Place de l’Opéra pour se rendre à Matignon.