L’explosion de novembre dans des quartiers populaires a souligné l’ampleur des inégalités des chances et des discriminations dont sont victimes les habitant(e)s, particulièrement les jeunes. Le gouvernement prétend y
répondre à travers son projet de loi dit « pour l’égalité des chances ». En fait, le gouvernement met les jeunes à égalité… mais vers le bas, dans la précarité. Mesure phare, le contrat première embauche est discriminatoire à l’encontre des jeunes. Avec le slogan, « mieux vaut un Cpe que rien », seuls les salariés « jetables » seraient embauchables. C’est, pour toute une génération, encore plus « d’insécurité sociale ».

En même temps, le Collectif Nantais Contre les Dérives Sécuritaires constate que deux au moins des autres mesures du projet de loi constituent de nouvelles atteintes sécuritaires.

Il en est ainsi des mesures qui autoriseraient la suspension des prestations familiales en cas de « difficulté liée à une carence de l’autorité parentale » et de la création d’un travail non rémunéré, par
transaction et sans jugement, en cas de contravention pour des faits qualifiés « d’incivilités » et constatés par la police municipale.

La suspension des allocations familiales, dont les enfants et les jeunes seraient finalement les victimes, est une forme de « responsabilisation » individuelle qui signe l’abandon d’une société solidaire. Le gouvernement introduit un « contrat » entre familles et institutions ; une fois le contrat « non respecté », finies les obligations de la puissance publique.
Est-ce ainsi que l’on compte régler les problèmes de l’école, du mal vivre dans des cités, des aspirations bafouées à la dignité et au respect ?

La création d’un travail non rémunéré, sorte de Travail d’Intérêt Général-TIG, en cas de contravention, renforcerait les pouvoirs des agents de police municipaux et du maire au détriment de la justice.

Le Collectif Nantais Contre les Dérives Sécuritaires dénonce ces nouvelles dérives qui ne feraient qu’accroître les inégalités et augmenter les
discriminations. Le Collectif refuse cette régression sociale et sécuritaire. Nous voulons construire ensemble une autre perspective, celle de la défense des libertés et des droits sociaux, celle du rétablissement
de l’égalité, celle du respect de toutes et tous les habitant(e)s de ce pays.

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