Bonjour à toutes et à tous,
voici une copie de la “lettre envoyée au Président de la république”
envoyée par des élève de BEP de Colombes dans les Hauts de Seine. Leur
professeur est un ami, syndicaliste il mène une intense réflexion sur son
travail d’éducateur. Vous pouvez le contacter et biensûr contacter ses
élèves, ses coordonnées sont en fin de message.
Rémi Guillot

Des élèves de BEP expliquent les violences dans une lettre à Jacques Chirac
AFP 15.11.05 | 16h40

Des élèves préparant un BEP bioservices au lycée professionnel Valmy
de Colombes
(Hauts-de-Seine) ont écrit mardi à Jacques Chirac pour lui “expliquer ce
qui se
passe dans notre pays” et l’exhorter à “essayer de comprendre”.

“Si les jeunes des cités se révoltent aujourd’hui, c’est pour
répondre aux
provocations du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy”, commencent ces
élèves qui ont passé plusieurs heures de cours d’éducation civique et de
français à rédiger cette lettre, a expliqué à l’AFP leur professeur Régis
Signarbieux.

“Selon nous, un ministre doit faire attention à ce qu’il dit. La
majorité
d’entre nous habitent dans des cités et on n’est pas des racailles !”,
ajoutent ces élèves de ZEP, âgés de 16 à 21 ans. Evoquant les
“discriminations” à l’emploi dont sont victimes “les noirs et les arabes et
les étrangers”, ils précisent que “beaucoup de +Français blancs+ sont
aussi au
chômage”.

“Nous ne sommes pas d’accord” avec les auteurs des violences “mais
on les
comprend”, assurent les élèves, en estimant que “la voiture est un objet de
valeur facile à détruire et à leur portée” et que, “lorsqu’ils détruisent des
écoles, ils montrent qu’ils sont prêts à tout pour être pris au sérieux,
qu’ils en ont vraiment assez”.

“On est venu chercher nos parents et grands parents, ils ont
construit les
cités et la France, et maintenant vous voulez nous jeter”, regrettent-ils
fustigeant les hommes politiques qui “souvent nous jettent des fleurs et
après
ne font rien pour nous”.

“Pour renouer le dialogue avec les jeunes, il faut essayer de nous
comprendre
et ne généralisez pas tout. Rencontrez les associations de quartier”,
recommandent les élèves, en égratignant au passage l’abaissement récent de
l’apprentissage à 14 ans. “C’est une façon de se débarrasser des jeunes
qui
ont des difficultés à l’Ecole”, jugent-ils.

“C’est eux qui ont eu l’idée d’envoyer le résultat de leurs débats
au
président de la République”, a assuré M. Signarbieux, qui en a profité pour
les faire travailler sur “la construction du discours, car c’est ça le vrai
pouvoir”.

lum/mpl/ei

les a prévenu

Conscients que le président de la République “ne leur répondra pas”,

Finalisée, la lettre a été remise lundi au proviseur qui s’est
engagé à
l’envoyer au recteur de l’académie de Versailles afin d’être transmise aux
services du président de la République, a assuré M. Signarbieux.